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Dans le monde entier
LโOMS considรจre le suicide comme un vรฉritable problรจme de santรฉ publique. Selon ses estimations au niveau mondial, le suicide est aujourd’hui ร lโorigine de prรจs de la moitiรฉ de toutes les morts violentes. Le suicide reprรฉsente 1,4 % de la charge de morbiditรฉ, mais les pertes dรฉpassent le seul cadre de la santรฉ. Chaque annรฉe prรจs de 800 000 personnes se suicident, Chaque suicide est une tragรฉdie qui touche les familles, les communautรฉs et des pays entiers et qui a des effets durables sur ceux qui restent [77]. Le suicide intervient dans les deux sexes, mais plus frรฉquent chez lโhomme que chez la femme. Les mรฉthodes dures telles que la pendaison et lโusage dโarme ร feu sont lโapanage des hommes, tandis que les mรฉthodes douces telles que lโintoxication est plus utilisรฉe par les femmes[2,7]. Le suicide intervient ร nโimporte quel moment de la vie et nโest plus le seul fait des pays ร revenu รฉlevรฉ, cโest un phรฉnomรจne mondial avec plus de 79 % des suicides survenus dans des pays ร revenu faible ou intermรฉdiaire en 2016.
Quelques chiffres concernant le suicide par pendaison dans certains pays du monde :
๏ FRANCE: En 2015, 9109 dรฉcรจs par suicide ont รฉtรฉ enregistrรฉs en France Entiรจre et 8948 en France mรฉtropolitaine. Selon la thรจse de BERGERAT NICOLAS intitulรฉe, ยซ Etude รฉpidรฉmiologique des suicidรฉs ayant fait lโobjet dโun examen par lโinstitut mรฉdico-lรฉgal dโAngers de 2014 ร 2016 ยป oรน 239 rapports ont รฉtรฉ analysรฉs, il rรฉsulte que la pendaison reprรฉsente le principal mode de suicide avec une prรฉvalence dโun cas sur deux [12].
๏ FINLANDE : Le rapport hommes/femmes dans les suicides de jeunes รฉtait de 3,6/1. Les taux masculins ont augmentรฉ de 1969 ร 1989, tandis que les taux chez les femmes รฉtaient incohรฉrents. Aprรจs 1990, les taux ont diminuรฉ pour les hommes, mais se sont transformรฉs en une augmentation chez les femmes. Lโarme ร feu a รฉtรฉ la mรฉthode de suicide la plus courante chez les hommes tout au long de la pรฉriode, tandis que la pendaison a dรฉpassรฉ l’intoxication en tant que mรฉthode la plus courante chez les femmes aprรจs 1990. Tous les suicides violents ont diminuรฉ pour les hommes et augmentรฉ pour les femmes ร la pรฉriode de 1990-2008[61].
๏ ETATS-UNIS : De 2005 ร 2014, il y a eu 25270 suicides par asphyxie. La plupart des personnes dรฉcรฉdรฉes รฉtaient des hommes (79,9%) et des blancs, non-hispaniques (76,8%). La plupart des suicides par asphyxie impliquaient la pendaison (90,7%, N = 22 931) ; 1717 (6,8%) impliquaient l’รฉtouffement ; 968 (3,8%) concernaient des produits chimiques ou des gaz ; et 145 (0,6%) impliquaient une strangulation [122].
๏ INDE : Des รฉtudes d’autopsie verbale dans plusieurs rรฉgions rurales de l’Inde font รฉtat de taux de suicide รฉlevรฉs, de 82 ร 95 pour 100 000 habitants – jusqu’ร 8 fois plus que les taux de suicide nationaux officiels. Les taux de suicide sont les plus รฉlevรฉs chez les personnes de 20 ร 29 ans. Les taux de suicide des femmes sont plus รฉlevรฉs que ceux des hommes chez les personnes de moins de 30 ans, mais l’inverse est observรฉ dans la catรฉgorie dโรขge de 30 ans et plus. La pendaison et l’ingestion de pesticides organophosphorรฉs reprรฉsentent les mรฉthodes de suicide les plus courantes [5].
๏ NOUVELLE-ZELANDE: Au cours des deux dรฉcennies de 1977 ร 1996, les taux de suicide chez les jeunes hommes en Nouvelle-Zรฉlande ont doublรฉ, passant de 20,3 pour 100 000 habitants en 1977 ร 39,5 pour 100 000 habitants en 1996. Cette augmentation est marquรฉe par une lโutilisation accrue de la pendaison ร 71% comme moyen de suicide[11].
Globalement, les taux de suicide sous le mode pendaison sont en augmentation dans le monde. Les chiffres et les taux varient significativement en fonction des rรฉgions du monde. L’Europe est la rรฉgion du monde la plus touchรฉe (les taux les plus รฉlevรฉs รฉtant trouvรฉs en Europe de l’Est et Russie). Les rรฉgions les moins touchรฉes sont les rรฉgions de Mรฉditerranรฉe orientale.
FACTEURS DE RISQUE SUICIDAIRE
Le phรฉnomรจne suicidaire, un modรจle plurifactoriel
Dans la littรฉrature, les auteurs sโaccordent pour dire que la crise suicidaire doit รชtre envisagรฉe comme un modรจle plurifactoriel et que les diffรฉrents facteurs sont en interaction les uns avec les autres. Ainsi, nous ne pouvons pas utiliser un modรจle additif (qui mesure le risque final ร partir dโune somme des diffรฉrents facteurs de risque) mais plutรดt un modรจle intรฉgratif : lโimpact de chacun des facteurs de risque dรฉpend de la prรฉsence ou de lโabsence dโautres รฉlรฉments [42,57]. Nous pouvons prendre lโexemple dโune รฉtude rรฉalisรฉe en 2002 en Chine oรน les auteurs ont comparรฉ les caractรฉristiques de 519 personnes qui se sont suicidรฉes avec celles de 536 personnes qui sont dรฉcรฉdรฉes sans suicide [85]. Il a รฉtรฉ mis en รฉvidence huit facteurs de risque significatifs de suicide qui sont par ordre d’importance : des symptรดmes sรฉvรจres de syndrome dรฉpressif, des antรฉcรฉdents de tentative de suicide(TS), un stress aigu au moment du dรฉcรจs, une faible qualitรฉ de vie, un stress chronique important, de graves conflits interpersonnels dans les deux jours prรฉcรฉdant la mort, un antรฉcรฉdent familial de comportement suicidaire, un antรฉcรฉdent de comportement suicidaire chez un ami ou une connaissance. Les auteurs ont mis en รฉvidence le fait que le risque suicidaire augmentait considรฉrablement avec une exposition multiple ร des facteurs de risque. Parmi les 1055 personnes dรฉcรฉdรฉes :
– celles exposรฉes ร 0 ou 1 facteur de risque de suicide : aucune (0/265) nโest dรฉcรฉdรฉe par suicide. – celles exposรฉes ร 2 ou 3 facteurs de risque : 30% (90/299) sont dรฉcรฉdรฉes par suicide. – celles exposรฉes ร 4 ou 5 facteurs de risque : 85% (320/377) sont dรฉcรฉdรฉes par suicide. – celles exposรฉes ร 6, 7 ou 8 facteurs de risque : 96% (109/114) sont dรฉcรฉdรฉes par suicide. Les auteurs ont conclu que les programmes de prรฉvention du suicide se concentrant uniquement sur un seul facteur de risque ne seraient pas susceptibles de rรฉduire sensiblement le taux de suicide. Il faudrait ainsi se concentrer sur les personnes exposรฉes ร de multiples facteurs de risque suicidaire.
Les facteurs de risque primaires [21,87]
Pour hiรฉrarchiser les facteurs de risque suicidaire nous nous sommes rรฉfรฉrรฉs ร la classification proposรฉe par la confรฉrence de consensus de la Haute Autoritรฉ de Santรฉ (HAS) dโoctobre 2000 en facteurs de risque primaires, secondaires et tertiaires [42]. Nous allons les prรฉsenter successivement.
Les facteurs de risque primaires dโaprรจs la HAS sont :
โข les troubles psychiatriques dont les troubles de lโhumeur – schizophrรฉnie-trouble de la personnalitรฉ – conduites addictives – les antรฉcรฉdents personnels et familiaux de suicide
โข lโimpulsivitรฉ (tendance ร lโagir, dรฉmesure dans la rรฉponse, non-contrรดle de lโaffectivitรฉ engendrant une dรฉcision ou un acte brutal sans รฉlaboration) – les idรฉes suicidaires et la communication dโune intention suicidaire
Ces facteurs de risque primaires sont en interaction. Ils ont une valeur dโalerte importante au niveau individuel et ils pourront รชtre influencรฉs par les traitements.
Tout dโabord, par rapport aux troubles psychiatriques, il est important de noter que les troubles subliminaires sont frรฉquents et ร prendre en compte. De plus, la coexistence de plusieurs troubles accroรฎt le risque suicidaire (RS). Lorsquโil existe 3 diagnostics de troubles psychiatriques le risque est multipliรฉ par 20 [42].
Nous retrouvons dans la littรฉrature que la grande majoritรฉ de ces troubles examinรฉs indรฉpendamment sont associรฉs ร un degrรฉ รฉlevรฉ de RS. En effet, une mรฉta-analyse de 1997 a รฉvaluรฉ le RS en fonctions des troubles psychiatriques et a retrouvรฉ que sur les 44 troubles รฉtudiรฉs (les troubles neurologiques comme lโรฉpilepsie et la maladie de Huntington par exemple, les diffรฉrentes addictions et les troubles psychiatriques dont les troubles de la personnalitรฉ) : 36 avaient un Ratio Standardisรฉ de Mortalitรฉ (SMR) par suicide significativement รฉlevรฉ et 5 avaient un SMR par suicide รฉlevรฉ de faรงon non-significative [41]. En conclusion, tous les troubles mentaux gรฉnรฉraient un risque accru de suicide ร l’exception du retard mental et de la dรฉmence.
De plus, une รฉtude plus rรฉcente de 2010 va dans ce sens : elle a รฉtรฉ rรฉalisรฉe ร partir dโune enquรชte sur 9282 adultes amรฉricains et a rรฉvรฉlรฉ que prรจs de 80% des TS aux รtats-Unis surviennent chez des personnes prรฉsentant un trouble mental[75]. Cette รฉtude a montrรฉ รฉgalement que les troubles anxieux, les troubles de l’humeur, lโimpulsivitรฉ et la toxicomanie prรฉdisaient tous significativement les tentatives de suicide en analyse bivariรฉe (odds ratio (OR) = 2,7 ร 6,7). Cependant, ces associations diminuaient sensiblement en analyse multivariรฉe ajustรฉes pour les comorbiditรฉs (OR = 1,5 ร 2,3). Une รฉtude de 2015 a pris en considรฉration le fait que plusieurs troubles psychiatriques sont souvent diagnostiquรฉs chez un mรชme patient ; ainsi, il est difficile de savoir si l’augmentation du risque de TS est due ร un trouble mental spรฉcifique ou ร d’autres facteurs plus gรฉnรฉraux de la psychopathologie communs ร tous les troubles de santรฉ mentale [47]. Les auteurs ont analysรฉ les donnรฉes dโune enquรชte nationale amรฉricaine de grande รฉchelle NESARC (enquรชte รฉpidรฉmiologique nationale sur l’alcool et les conditions connexes). Ils ont examinรฉ les donnรฉes des 34 653 sujets, reprรฉsentatifs dโune population adulte aux Etats-Unis, pour trouver les effets communs et spรฉcifiques des maladies psychiatriques (axe I du DSM IV tr : รฉpisode dรฉpressif majeur et les troubles de lโhumeur, les diffรฉrents troubles anxieux, les addictions ร lโalcool, aux jeux dโargent et aux toxiques) et des troubles de la personnalitรฉ (axe II du DSM IV tr : troubles de la personnalitรฉ histrionique, schizoรฏde, paranoรฏde, obsessionnelle, dรฉpendante, รฉvitante et antisociale) sur la survenue de tentatives de suicide dans la population gรฉnรฉrale et parmi les individus ayant dรฉjร prรฉsentรฉ des idรฉes suicidaires. Au final, ils ont confirmรฉ que les troubles psychiatriques รฉtaient bien associรฉs au risque suicidaire mais que cette association รฉtait ร la fois liรฉe ร un facteur de prรฉdisposition gรฉnรฉrale aux troubles psychiatriques et ร la fois non-spรฉcifique ร un seul trouble.
Nous notons quโil existe une variabilitรฉ de ces facteurs de risque en fonction des pays : une รฉtude a retrouvรฉ que dans les pays ร revenus รฉlevรฉs, le facteur de risque de comportement suicidaire le plus important รฉtait la prรฉsence dโun trouble de l’humeur alors que dans les pays ร revenus intermรฉdiaires ou faibles, il sโagissait de la prรฉsence dโune impulsivitรฉ [74].
En ce qui concerne le facteur de risque primaire ยซ impulsivitรฉ ยป : ce nโest pas un facteur spรฉcifique du risque suicidaire, mais il facilite le passage ร lโacte. Cette facilitation est dโautant plus importante que lโimpulsivitรฉ ait associรฉe ร lโanxiรฉtรฉ ou ร la dรฉpression.
Enfin, par rapport ร la prรฉsence dโidรฉes suicidaires comme facteur de risque, il est important de souligner que 80 % des personnes qui font une TS ou se suicident expriment des idรฉes suicidaires dans les mois prรฉcรฉdents.
Si nous prenons lโexemple des adolescents, le risque de passage ร lโacte est รฉvaluรฉ ร 1 % en lโabsence dโidรฉes suicidaires, ร 14 % en cas dโidรฉes occasionnelles et ร 41 % en cas dโidรฉes frรฉquentes. Par contre, la sรฉvรฉritรฉ des idรฉes suicidaires nโest que faiblement corrรฉlรฉe au risque suicidaire ; cโest la notion de prรฉsence de ces idรฉes qui impacte lโรฉvaluation du risque [42].
Les facteurs de risque secondaires [8]
Les facteurs de risque secondaires sont des facteurs observables dans lโensemble de la population et faiblement modifiables par la prise en charge. Ils nโont quโune faible valeur prรฉdictive en lโabsence de facteurs de risque primaires.
Ces facteurs secondaires dโaprรจs la HAS sont :
โข les pertes parentales prรฉcoces – lโisolement social – le chรดmage – les difficultรฉs financiรจres et professionnelles – les รฉvรฉnements de vie nรฉgatifs
โ conflits relationnels.
En effet, les suicidants prรฉsentent 4 fois plus dโรฉvรฉnements de vie nรฉgatifs dans les 6 derniers mois que la population gรฉnรฉrale et 1,5 fois plus que les sujets dรฉprimรฉs ne faisant pas de TS [42].
Les รฉvรฉnements de vie sont des changements extรฉrieurs au sujet. De nombreux auteurs ont รฉtabli un lien temporel entre de tels รฉvรฉnements de vie et les TS. Ce lien nโest pas une causalitรฉ directe, mais place certains รฉvรฉnements de vie comme des facteurs prรฉdisposants et prรฉcipitants.
Pour les facteurs prรฉdisposants, les plus รฉtudiรฉs sont les pertes prรฉcoces, la maltraitance dans lโenfance, les abus sexuels et les abus physiques [15].
Pour les facteurs prรฉcipitants, nous retrouvons les conflits interpersonnels (violences, hostilitรฉ, dรฉceptions) et les changements majeurs et soudains comme la perte d’emploi, la sรฉparation d’un partenaire ou d’autres รฉvรฉnements indรฉsirables [78,112]. La HAS met en รฉvidence plus particuliรจrement chez les adolescents les problรจmes sentimentaux et les problรจmes disciplinaires avec la famille ou la justice. Ces problรจmes engendrent chez les adolescents des sentiments dโinjustice, de rejet, dโhumiliation et des situations de tension chronique au sein de la famille. Dโautres รฉvรฉnements de vie des adolescents ont รฉtรฉ retrouvรฉs comme facteurs augmentant le risque suicidaire comme les difficultรฉs scolaires (lโabsentรฉisme ou le faible niveau scolaire) signalรฉes par Fergusson [35].
Les facteurs de risque tertiaires
Les facteurs de risque tertiaires dโaprรจs la dรฉfinition de la HAS ne peuvent pas รชtre modifiรฉs et nโont de valeur prรฉdictive quโen prรฉsence de facteurs de risque suicidaire primaires et secondaires [42].
Les principaux sont :
โข sexe masculin – รขges extrรชmes : sujets jeunes ou รขgรฉs – certaines pรฉriodes de vulnรฉrabilitรฉ comme la phase prรฉmenstruelle chez la femme
Dโautres facteurs de risque ne sont pas compris dans la classification de la HAS en 2000, mais sont relevรฉs dans la littรฉrature ร de nombreuses reprises. Tout dโabord, il ne faut pas se limiter aux troubles psychiatriques, car les pathologies somatiques sont รฉgalement un facteur de risque de passage ร lโacte suicidaire, et en particulier les maladies chroniques qui nรฉcessitent des soins rรฉguliers et une prise quotidienne de traitements [41]. Ensuite, le statut culturel et socioรฉconomique, semble รฉgalement รชtre un facteur particuliรจrement influent : par exemple, une รฉtude de 2008 sur 17 pays a retrouvรฉ que le fait dโรชtre moins รฉduquรฉ รฉtait un facteur de risque de prรฉsenter des comportements suicidaires[75].
Les facteurs de protection du suicide
L’รฉvaluation du risque suicidaire ne peut pas รชtre uniquement fondรฉe sur les facteurs de risque. En effet, le risque suicidaire est un รฉquilibre entre les facteurs de risque et les facteurs de protection [37]. Ces facteurs modรจrent les effets des facteurs de risque, ils diminuent ainsi le risque suicidaire.
Les facteurs de protection du suicide sont :
โข le support social. Nous pouvons citer pour exemple le fait de vivre en famille, qui a รฉtรฉ retrouvรฉ comme facteur de protection dans une รฉtude de 2006 [18].
โข la prise en charge thรฉrapeutique.
RAPPELS ANATOMIQUES
La rรฉgion cervicale est la rรฉgion du corps qui est concernรฉe par la pendaison, cโest une rรฉgion situรฉe entre la tรชte et le tronc avec une anatomie complexe. Voici quelques rappels anatomiques fondamentaux sans entrer dans les dรฉtails inutiles dans le cadre du sujet traitรฉ.
LES REPERES CLINIQUES
Dans ses limites superficielles, le cou est limitรฉ dans sa partie infรฉrieure :
– En avant par le manubrium sternal et la clavicule
– En arriรจre par une ligne virtuelle unissant les 2 articulations acromio-claviculaires en passant par C7.
Dans sa partie supรฉrieure, les limites sont plus complexes :
– Le bord infรฉrieur horizontal de la mandibule
– La branche montante de la mandibule
– Une ligne horizontale unissant les articulations temporomandibulaires en passant par la protubรฉrance occipitale externe ou ligne nucale supรฉrieure.
Concernant les limites profondes elles sont plus floues, car elles demeurent en communication avec les rรฉgions voisines :
– En haut et en arriรจre la base du crรขne
– En haut et en avant : la communication avec les fosses nasales et la cavitรฉ buccale
– En bas communication avec le thorax
Une bonne maรฎtrise de la connaissance anatomique du cou est nรฉcessaire pour comprendre les rรฉpercussions dโune pendaison. Le cou comporte :
– Un cadre osseux sur le plan postรฉrieur appelรฉ le rachis cervical qui comporte 7 vertรจbres numรฉrotรฉes de haut en bas. Les deux premiรจres sont constituรฉes par lโatlas et lโaxis. Lโatlas est articulรฉ avec la base du crรขne et le reste du rachis. Lโaxis qui comporte lโapophyse odontoรฏde verticale formant un vรฉritable pivot autour duquel tourne lโatlas. Les autres vertรจbres sont articulรฉes 2 ร 2 par leurs apophyses articulaires et leurs disques intervertรฉbraux.
– A lโarriรจre du rachis se trouve la nuque, en avant se trouve la gorge.
La gorge est constituรฉe par un cadre musculaire:
– En arriรจre par les muscles prรฉ vertรฉbraux et les scalรจnes
– Latรฉralement par le trapรจze et le sterno-clรฉรฏdo-mastoรฏdien
– En avant par les muscles sus et sous hyoรฏdiens
A lโintรฉrieur de ce cadre se trouvent des รฉlรฉments anatomiques de premier ordre dans la loge viscรฉrale :
o Le pharynx et le corps de lโลsophage / le larynx et la trachรฉe / la glande thyroรฏde.
Le cou est divisรฉ de haut en bas en plusieurs rรฉgions. Lors dโune pendaison les rรฉgions sus et sous hyoรฏdienne sont les plus importantes. Cโest sur celles-ci que la pression mรฉcanique de la corde exerce son impact maximum.
LES REGIONS ANTERIEURES ET MEDIANES DU COU
La rรฉgion sus hyoรฏdienne se limite en bas par lโos Hyoรฏde, en haut par le bord infรฉrieur de la mandibule et latรฉralement par le bord antรฉrieur du SCM. Sur le plan musculaire, elle comprend de dedans en dehors :
– Le muscle mylo-hyoรฏdien,
– Le muscle hyo-glosse,
– Le muscle stylo-hyoรฏdien
– Le muscle digastrique.
Au niveau organique elle contient la glande sous-maxillaire. Le plan vasculaire de cette rรฉgion est constituรฉ par :
– Lโartรจre faciale branche de lโartรจre carotide externe passant sous le triangle stylodigastrique.
– Lโartรจre linguale branche de lโartรจre carotide externe gagnant le plancher de la bouche en passant entre le hyo-glosse et le mylo-hyoรฏdien.
– La veine faciale qui croise en dehors du muscle digastrique et participe ร la formation du tronc thyro-linguo-facial.
Trois nerfs innervent cette rรฉgion :
– Le nerf grand hypoglosse (XII)
– Le nerf lingual
– Le rameau mentonnier du nerf facial
La rรฉgion sous-hyoรฏdienne comprend un ensemble complexe de parties molles (viscรจres, muscles, vaisseaux, nerfs). Ses limites sont en haut lโos hyoรฏde, en bas la fourchette sternale et latรฉralement le bord antรฉrieur du sterno-clรฉรฏdo-mastoรฏdien. Il existe classiquement un plan profond composรฉ lui-mรชme :
– Dโune couche profonde avec le muscle sterno-thyroรฏdien et le muscle thyro-hyoรฏdien
– Dโune couche superficielle avec le muscle sterno-clรฉรฏdo-mastoรฏdien et le muscle omo-hyoรฏdien
– De lโaponรฉvrose cervicale moyenne
Le plan superficiel aponรฉvrotique composรฉ par lโaponรฉvrose cervicale superficielle sur laquelle vient se superposer un tissu sous-cutanรฉ dans lequel chemine la veine jugulaire antรฉrieure, les lymphatiques et la branche cervicale transverse du plexus cervical superficiel.
LA LOGE VISCERALE DU COU
Le larynx
Cet organe phonatoire et respiratoire, est un organe creux composรฉ dโune charpente cartilagineuse avec des articulations entre les diffรฉrentes piรจces le constituant.
Il existe 5 cartilages principaux :
– Trois impairs et mรฉdians
โข Thyroรฏde : il a la forme dโun bouclier pliรฉ sur son axe vertical, avec
une crรชte antรฉrieure : proรฉminence laryngรฉe dite ยซ pomme dโAdam ยป. Il sโรฉlargit ร lโadolescence en mรชme temps que la mue de la voix.
โข Cricoรฏde : surmontรฉ par le cartilage thyroรฏde il a la forme dโune bague ร chaton et prรฉsente au niveau de son arc antรฉrieur le tubercule cricoรฏdien antรฉrieur.
โข Epiglottique : mince, souple et sinueux, il a la forme dโune feuille, formant ร sa partie infรฉrieure le tubercule รฉpiglottique, il bascule lors de la dรฉglutition en arriรจre et isole ainsi la bouche et le larynx.
– Deux pairs et latรฉraux
โข Les arytรฉnoรฏdes
– Des cartilages accessoires
โข Corniculรฉs de Santorini, triticรฉs, sรฉsamoรฏdesโฆ
La musculature intrinsรจque est complexe, formรฉe par les muscles respiratoires abducteurs, et les muscles phonatoires adducteurs.
La vascularisation du larynx est composรฉe de lโartรจre laryngรฉ supรฉrieure, branche de la thyroรฏdienne supรฉrieure et une artรจre laryngรฉe infรฉrieure branche de la thyroรฏdienne infรฉrieure. Les veines laryngรฉes supรฉrieures et infรฉrieures suivent le mรชme trajet.
Lโinnervation est composรฉe de deux nerfs, le nerf laryngรฉ supรฉrieur : qui est un nerf sensitif, naissant du ganglion infรฉrieur du nerf vague et le nerf laryngรฉ infรฉrieur ou rรฉcurent qui est le nerf moteur qui se dรฉtache du nerf vague ร droite sous la sous-claviรจre et ร gauche sous la crosse de lโaorte.
La configuration interne du larynx permet de le dรฉcomposer en 3 portions :
– Segment supรฉrieur vestibulaire : il se rรฉtrรฉcit en entonnoir, il est limitรฉ en avant par le dos de la langue et lโรฉpiglotte, en arriรจre par lโรฉchancrure interarytรฉnoรฏde, et latรฉralement par les replis aryรฉpiglottiques.
– Segment moyen sus glottique : cโest lโespace mรฉdian entre les bandes ventriculaires et les cordes vocales.
– La glotte : cโest lโinterstice compris entre deux cordes vocales.
– Segment infรฉrieur sous-glottique : il est situรฉ sous la corde vocale, en regard de lโarc coracoรฏdien. Il a une forme dโentonnoir renversรฉ se poursuivant par la trachรฉe.
Le pharynx
Cโest lโรฉlรฉment le plus postรฉrieur de la loge viscรฉrale, appliquรฉ contre le rachis cervical. Il est รฉtendu de la base du crรขne ร C6 (15cm environ), il a la forme dโune demi-gouttiรจre membraneuse, cโest le vestibule oรน se croisent les voies aรฉriennes supรฉrieures (fosses nasales au larynx) et les voies digestives (de la bouche ร lโลsophage) qualifiรฉ ainsi de carrefour pharyngรฉ. Anatomiquement, il est composรฉ dโune tunique fibreuse pรฉri-pharyngienne, dโun plan musculaire avec des muscles รฉlรฉvateurs et constricteurs, dโune aponรฉvrose intra pharyngienne et enfin dโune muqueuse interne.
Il comporte trois รฉtages :
– Le rhino-pharynx : ou encore appelรฉ cavum, il est situรฉ au-dessus de la voรปte palatine
– Lโoro-pharynx : se situe entre le palais et lโos hyoรฏde, sa paroi supรฉrieure est composรฉe par le voile du palais lors de la dรฉglutition et la sรฉparation nโest que virtuelle lors du repos avec le cavum, il est en contact postรฉrieur avec C2 et C3.
– Le laryngo-pharynx : il va de lโos hyoรฏde jusquโร hauteur du cartilage cricoรฏde. Il a la forme dโun entonnoir qui se continue avec lโลsophage. Il est en contact ร sa face postรฉrieure avec la face antรฉrieure de C4, C5 et C6 et en avant avec la face postรฉrieure du larynx.
Il est vascularisรฉ par lโartรจre pharyngienne ascendante, drainรฉ dans la veine jugulaire interne, son innervation dรฉpend de plusieurs modalitรฉs : motrice par le nerf spinal et glossopharyngien, sensitive par le glosso-pharyngien et sรฉcrรฉtoire par le sympathique cervical.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITES
I. DEFINITION
1. SUICIDE
2.PENDAISON.
3. PHENOMENE SUICIDAIRE.
3.1. La tentative de suicide
3.3.La crise suicidaire
3.4. La menace suicidaire
3.5 Les รฉquivalents suicidaires
II. EPIDEMIOLOGIE
1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1.1. Donnรฉes nationales
1.2. Donnรฉes internationales
1.2.1. Afrique
1.2.2. Dans le monde entier
2. FACTEURS DE RISQUE SUICIDAIRE
2.1. Le phรฉnomรจne suicidaire, un modรจle plurifactoriel
2.2. Les facteurs de risque primaires
2.3. Les facteurs de risque secondaires
2.4. Les facteurs de risque tertiaires
2.5. Les facteurs de protection du suicide
III. RAPPELS ANATOMIQUES
1. LES REPERES CLINIQUES
2. LES REGIONS ANTERIEURES ET MEDIANES DU COU
3. LA LOGE VISCERALE DU COU
3.1. Le larynx
3.2. Le pharynx
4. LES ELEMENTS VASCULAIRES
4.2. Les artรจres vertรฉbrales
4.3. Les veines jugulaires
IV. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PENDAISON
1. MODE DE PENDAISON
1.1. Pendaison complรจte
1.2. Pendaison incomplรจte
2. PHENOMENE AGONIQUE
3. MECANISME DE MORT
3.1. Asphyxie
3.2. Ischรฉmie
3.3. Inhibition
V. MEDECINE LEGALE ET PENDAISON SUICIDAIRE
1. INTRODUCTION A LA PRATIQUE MEDICO-LEGALE
2. EXIGENCE DE LA PRATIQUE MEDICO-LEGALE
3. ACTIVITE MEDICO-LEGALE EN THANATOLOGIE
3.1. Levรฉe de corps
3.1.1. Gรฉnรฉralitรฉs
3.1.2. Principes et but de la levรฉe de corps
3.1.3. La technique de la levรฉe de corps
3.2. Lโautopsie mรฉdico-lรฉgale ou judiciaire
3.2.1. Gรฉnรฉralitรฉs
3.2.2. Principes et but de lโautopsie mรฉdico-lรฉgale
3.2.3. La technique de lโautopsie mรฉdico-lรฉgale
DEUXIEME PARTIE NOTRE TRAVAIL
I.METHODOLOGIE
1. MATERIEL
1.1. Cadre dโรฉtude
1.2. Type dโรฉtude
1.3. Population et รฉchantillonnage
1.3.2. Critรจres de non inclusion
2. METHODE
2.1. Paramรจtres รฉtudiรฉs
2.2. Recueils et analyse des donnรฉes
3. LIMITES ET CONTRAINTES
RESULTATS
A/ RESULTATS DESCRIPTIFS
1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1.1. Le sexe
1.2. Lโรขge
2. DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
2.1. Situation matrimoniale
2.2. Lโadresse
2.3. La profession
2.4. La nationalitรฉ et ethnie
3. LES CIRCONSTANCES DU SUICIDE PAR PENDAISON
3.1. Le lieu
3.2. La date
4. DONNEES AUTOPSIQUES
4.1. Les caractรฉristiques du lien
4.2. Fractures des structures ostรฉo-cartilagineuses du cou
4.3. Mรฉcanisme de mort
B/ RESULTATS ANALYTIQUES
1. FRACTURES OSTEO-CARTILAGINEUSES DU COU
1.1. Selon lโรขge
1.2. Selon les caractรฉristiques du lien
1.2.1. La continuitรฉ du sillon
1.2.2. La direction du sillon
1.2.3. La position nลud
DISCUSSION
1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1.1. Lโรขge
1.2. Le sexe
2. DONNEES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
2.1. Le statut matrimonial
2.2. La profession
2.3. Lโadresse
2.4. La nationalitรฉ et lโethnie
3. LES CIRCONSTANCES DE LA PENDAISON SUICIDAIRE
3.1. Le lieu du suicide
3.2. La date
3.2.1. Le mois
3.2.2. Lโannรฉe
4. DONNEES AUTOPSIQUES
4.1. Caractรฉristiques du lien
4.2. Les fractures ostรฉo-cartilagineuses du cou
4.3. Le mรฉcanisme de mort
B/ ETUDE ANALYTIQUE
1. FRACTURES DES STRUCTURES DU COU
1.1. Selon lโรขge
1.2. Selon les caractรฉristiques du lien
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
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