Activité de la lécithine
Définition de l’hypercholestérolémie
L’hypercholestérolémie n’est pas une maladie, mais plutôt un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires (MCV) (Penumathsa et al., 2007). Chez l’homme, l’hypercholestérolémie est caractérisée a des teneurs sériques en cholestérol total (CT)>5,17 mmol.L-1, cholestérol-LDL (C-LDL)>4,17 mmol.L-1, cholestérol-HDL(C-HDL)<0,9mmol.L-1 et un rapport C-LDL/C-HDL>3,5. Les rapports C-LDL/C-HDL ou CT/C-HDL constituent le meilleur prédicateur d’événements coronariens (Amarenco & Steg, 2007 ; Ingelsson et al., 2007). De nombreuses études épidémiologiques ont montré que la réduction du cholestérol total et du cholestérol-LDL diminue le risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral (Ferrières et al., 2009). Le C-LDL est la fraction la plus athérogène du cholestérol. En excès, le C-LDL tend à s’accumuler dans la paroi artérielle et à favoriser le développement de la plaque d’athérome. A l’inverse, le C-HDL, la fraction non athérogène du cholestérol, est associé à une diminution du risque vasculaire lorsqu’il est élevé, et à une augmentation de ce risque quand il est trop faible (De peretti et al., 2014 ; 2013). Epidémiologie de l’hypercholestérolémie
L’hypercholestérolémie est une des principales causes de morbidité dans les pays développés et en voie de développement, s’agissant d’un facteur de risque de cardiopathie ischémique et d’accident vasculaire cérébral (Daskalopoulou & Mikhailidis, 2006). Dans l’ensemble, on estime que l’hypercholestérolémie provoque 2,6 millions de décès (4,5% des décès) (OMS, 2010). En 2008, la prévalence mondiale de l’hypercholestérolémie chez l’adulte était de 39% (37% chez l’homme et 40 % chez la femme) (Farzadfar et al., 2011). En Algérie, une enquête menée en 2008 sur plus de 1000 personnes d’une moyenne d’âge de 43 ans a mis en évidence une prévalence de la dyslipidémie égale à 15,9%, dont celle de l’hypercholestérolémie de 14,3%, valeur plus faible que celle des pays industrialisés qui enregistrent des taux supérieurs à 30% (Berrouiguet et al., 2009). Une étude épidémiologique internationale sur l’évaluation de la prise en charge de l’hypercholestérolémie a été menée récemment à Tlemcen (Ouest de l’Algérie) auprès de 1000 patients a permis de mieux comprendre la répartition des principaux facteurs favorisant les maladies cardiovasculaires, notamment l’hypercholestérolémie. L’étude a révélé que ces facteurs de risque étaient sous-estimés chez la population algérienne, citant à ce titre la dyslipidémie, découverte fortuitement chez 3 patients sur 4 au cours d’un examen systématique (Berrouiguet et al., 2009).
Hypercholestérolémie et maladies cardiovasculaires En Algérie, comme dans tous les pays, les affections cardiovasculaires occupent une place prépondérante dans la morbi-mortalité (Berrouiguet et al., 2009). Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité en Algérie et sont responsables d’un décès sur quatre, selon une récente étude réalisée par l’Institut National de Santé Publique (INSP) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et auprès de la Société Algérienne de Cardiologie (SAC). Cependant, la mortalité liée à ces maladies régresse dans les pays occidentaux alors qu’elle augmente dans les pays en voie de développement selon l’occidentalisation du mode de vie (Baudin & Cohen, 2009). Selon Oguntibeju et al., (2009), les maladies cardiovasculaires regroupent la maladie coronaire, l’accident vasculaire cérébral ischémique et l’artériopathie oblitérant des membres inférieurs. Ces maladies sont des complications, le plus souvent tardives de l’athérosclérose, phénomène inflammatoire chronique. De nombreux facteurs de risque favorisent l’athérosclérose et les dyslipidémies en constituent un déterminant majeur. L’excès du C-LDL, fraction athérogène du cholestérol, est impliqué dans la pathogénie de l’athérosclérose, et de ses complications cliniques. Vasanthi et al., (2010) indiquent que le changement du mode de vie, incluant une alimentation appropriée, peut réduire les risques MCV. Il est bien établi aujourd’hui que la nutrition joue un rôle crucial dans la prévention ou le développement des MCV.
L’étude des Sept Pays, initiée dans les années 50, a montré l’importance de la relation entre nutrition et MCV. Cette étude a permis d’établir le lien entre la consommation de graisses saturées, l´augmentation de la cholestérolémie et la mortalité par cardiopathie ischémique (Bresson et al., 2001). Cependant, bien qu’il soit établi qu’une élévation anormale de la cholestérolémie augmente le risque cardiovasculaire, il apparaît que le cholestérol ne présente pas la même potentialité athérogène selon qu’il soit véhiculé par les lipoprotéines de basse densité (LDL) ou par les lipoprotéines de haute densité (HDL). En effet, selon Kontush & Chapman, (2006), le risque d’une maladie coronarienne s’élève de 3% chez les hommes et 2% chez les femmes pour chaque diminution de 1 mg/dL de C-HDL. D’autre part, Asztalos & Schaefer, (2003), rapportent que les études épidémiologiques montrent que pour une diminution de 1 mg/dL du C-LDL ou une augmentation de 1 mg/dL du C-HDL, une diminution de 1 à 2% et 3 à 4% du risque MCV est notée, respectivement (Paul & Baudin, 2009).
Athérosclérose, hypercholestérolémie et désordres métaboliques
Les anomalies du métabolisme des lipides et des lipoprotéines sont à l’origine de perturbations biologiques avec des conséquences importantes en termes de santé publique. En effet, elles sont en grande partie responsables du développement de l’athérome et des pathologies cardiovasculaires (Bostick et al., 2000). La dyslipidémie est une pathologie métabolique très fréquente. Elle constitue un facteur de risque d’athérosclérose et de maladies cardiovasculaires qui contribuent significativement à la mortalité (Shehata &Yousef, 2010 ; Rigalleau & Gin, 2004). Les causes de l’hyperlipidémie sont diverses, telles que l’obésité, le déséquilibre alimentaire, la sédentarité, les troubles du métabolisme des glucides (diabète ou hyperinsulinémie) (Adiels et al., 2006). Actuellement, il est bien établi que l’hypercholestérolémie contribue au développement de l’athérosclérose. Plus la cholestérolémie est élevée, plus les risques de complications cardiovasculaires augmentent (Penumathsa et al., 2007). Des études cliniques et expérimentales ont révélé que des taux élevés de C-LDL sont associés à l’athérosclérose et à un plus grand risque d’évènements cardiovasculaires (Abdelhalim & Alhadlaq, 2008). L’athérosclérose, correspond à l’accumulation de lipides au niveau des parois des artères aboutissant à la formation de plaques d’athérome qui rétrécissent la lumière de ces vaisseaux (Ouweneel & Van Eck ,2015).
Ces rétrécissements ou sténoses peuvent aboutir à l’occlusion de l’artère généralement par un mécanisme de thrombose et être à l’origine d’accidents vasculaires ischémiques (Skalicky et al., 2008 ; Leborgne et al., 2002). L’hypercholestérolémie apparaît lorsqu’il existe une insuffisance d’épuration hépatique du cholestérol sanguin ou une hyperproduction hépatique de cholestérol, ces deux circonstances sont associées. En effet, moins le foie capte du cholestérol et plus sa synthèse est accrue. La baisse de la captation hépatique de cholestérol est liée le plus souvent à une anomalie des récepteurs aux LDL (R-LDL) ou récepteur de l’apolipoprotéine (apo) B-100 et de l’apo E(R-apo B/E) caractérisée par une mutation au niveau du gène de structure du R-LDL que l’on regroupe en cinq catégories: défaut de synthèse du R, défaut de maturation et de transport du R, défaut de fixation (défaut de reconnaissance des lipoprotéines LDL), défaut d’internalisation (mutation par délétion qui est responsable d’un défaut combiné de liaison et d’internalisation, le produit de cette mutation est un récepteur tronqué, qui modifie son ancrage à la membrane et le rend impropre à la liaison aux LDL) et le dernier mécanisme est un défaut de recyclage, c’est le cas de l’hypercholestérolémie familiale ou de l’inhibition de la fonction des récepteurs (Singh & Bittner, 2015 ; Robinson, 2013).
Hypercholestérolémie et oxydation protéique
Les acides aminés possèdent des susceptibilités différentes vis-à-vis des EOA. Les plus réactifs sont surtout celles qui comportent une fonction thiol (SH) (Favier, 2003). Toute attaque radicalaire d’un acide aminé provoquera l’oxydation de certains résidus avec, pour conséquences, l’apparition de groupements carbonylés, des clivages de chaînes peptidiques et des ponts bi-tyrosine intra- et inter-chaînes (Jacobson, 2006). Les protéines modifiées par l’oxydation perdent leurs propriétés biologiques (enzyme, transporteurs, récepteurs etc.) et deviennent beaucoup plus sensibles à l’action des protéases et notamment du protéasome. Le stress oxydant intervient à tous les niveaux de sa physiopathologie. L’oxydation des LDL tient un rôle clef dans l’initiation et le développement de la plaque athéroscléreuse (Sanz & Fayad, 2008). En effet, la première étape dans le processus d’athérogenése est la rétention des LDL au niveau sous-endothélial de la paroi artérielle, l’intima ou elles subissent des modifications en particulier, une oxydation par les ERO (Parthasarathy et al., 2008). Ces modifications oxydatives des LDL (Sanz & Fayad, 2008) représentent une modification biologique analogue aux modifications chimiques concernant les cellules spumeuses (Fig. 3). Les LDL oxydées contribueraient à l´athérogénèse en facilitant le recrutement des monocytes circulants dans les espaces intimaux, en inhibant la capacité des macrophages à quitter l’espace intimal (Parthasarathy et al., 2008) et en augmentant le taux de captation de lipoprotéines menant à la formation de cellules spumeuses en étant cytotoxique par la perte de l’intégrité membranaire (Beaudeux, 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Définition de l’Hypercholestérolémie
2. Epidémiologie de l’Hypercholestérolémie
3. Hypercholestérolémie et maladies cardiovasculaires
4. Athérosclérose, hypercholestérolémie et désordres métaboliques
5. Hypercholestérolémie et stress oxydant
5.1. Hypercholestérolémie et peroxydation lipidique
5.2. Hypercholestérolémie et oxydation protéique
5.3. Hypercholestérolémie et défense antioxydante
6. Impact des protéines alimentaires en particulier les protéines de poisson sur le risque cardiovasculaire, le stress oxydant et sur le statut antioxydant
7. Effets des agrumes sur le risque cardiovasculaire, le stress oxydant et sur le statut antioxydant
8. Choix du matériel biologique et du modèle expérimental
8.1. Matériel animal
8.2. Matériel végétal
8.3. Modèle expérimental
MATERIEL & METHODES
1. Matériel végétal
1.1. Systématique de Citrus latifolia
1.2 Préparation de l’extrait aqueux lyophilisé de l’écorce du Citrus latifolia
2. Matériel animal
2.1. Extraction des protéines de sardine
2.2. Délipidation de l’extrait protéique
2.3. Détermination de la teneur en azote de l’extrait protéique
3. Animaux et régimes
4. Prélèvement du sang et des différents organes
5. Analyses biochimiques
5.1. Détermination des teneurs plasmatiques en albumine
5.2. Détermination des teneurs plasmatiques et urinaires en urée, acide urique et créatinine
5.2.1. Dosage de l’urée
5.2.2. Dosage de l’acide urique
5.2.3. Dosage de la créatinine
5.3. Détermination de l´activité des transaminases plasmatiques
5.4. Détermination des teneurs en protéines totales du plasma et des différents organes
5.5. Estimation des lipides ingérés, fécaux et digestibilité des lipides
5.5.1. Dosage du cholestérol total, du cholestérol libre et des esters de cholestérol
5.5.2. Dosages des triglycérides
5.5.3. Détermination des teneurs en phospholipides
6. Séparation des différentes fractions de lipoprotéines et analyse de leurs constituants
6.1. Séparation des lipoprotéines de faible et de haute densité
6.2. Teneurs et composition des différents constituants des lipoprotéine
6.3. Dosage des apolipoprotéines (Apo AI et Apo B) plasmatiques
6.4. Détermination de l’activité de la lécithine:cholestérol acyltransférase (LCAT
7. Evaluation du statut redox
7.1. Mesure de la peroxydation lipidique des érythrocytes, des lipoprotéines et des différents tissus
7.1.1. TBARS des érythrocytes
7.1.2. TBARS des lipoprotéines
7.1.3. TBARS tissulaires
7.2. Détermination des teneurs en hydroperoxydes
7.3. Dosage des isoprostanes
7.4. Détermination de l’oxydation protéique
7.5. Détermination de l’activité des enzymes antioxydantes érythrocytaires et tissulaires
7.5.1. Préparation des érythrocytes
7.5.2. Préparation des homogénats tissulaires
7.5.3. Activité de la superoxyde dismutase (SOD, EC 1.15.1.1
7.5.4. Activité de la glutathion peroxydase (GSH-Px, EC 1.11.1.9
7.5.5. Activité de la glutathion réductase (GSSH-Red, EC 1.6.4.2
7.5.6. Activité de la catalase (CAT, EC 1.11.1.6
7.5.7. Activité de la paraoxonase 1 (PON1) (EC:3.1.8.1
7.5.8. Détermination du monoxyde d’azote (NO) plasmatique et tissulaire
8. Analyse statistique
RESULTATS
1. Croissance pondérale, nourriture ingérée, lipides ingérés et excrétés et digestibilité des lipides
2. Valeurs absolues et relatives du poids des organes
3. Paramètres biochimiques
3.1. Teneurs plasmatiques et urinaires en urée et créatinine
3.2. Teneurs plasmatiques en albumine, acide urique et activités des transaminases
3.3. Teneurs en lipides totaux et en protéines totales du foie et du plasma
3.4. Teneurs en différents lipides hépatiques et plasmatiques
3.5. Cholestérolémie et sa répartition entre les différentes fractions de lipoprotéines
3.6. Triglycéridémie et sa répartition entre les différentes fractions de lipoprotéines
4. Teneurs et composition en lipides et en apolipoprotéines des lipoprotéines plasmatiques
4.1. Teneurs et composition en lipides et en apolipoprotéines des VLDL
4.2. Teneurs et composition en lipides et en apolipoprotéines des LDL-HDL1
4.3. Teneurs et composition en lipides et en apolipoprotéines des HDL2
4.4. Teneurs et composition en lipides et en apolipoprotéines des HDL3
5. Concentrations plasmatiques en apolipoprotéines A-I et B100
6. Rapports d’athérogénicité
7. Activité de la lécithine: cholestérol acyltransférase (LCAT
8. Evaluation de la peroxydation des lipides par la mesure des substances réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) et des hydroperoxydes
8.1. Concentrations en substances réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) des érythrocytes et des VLDL, LDL-HDL1, HDL2 et HDL3
8.2. Concentrations en TBARS tissulaires
8.3. Teneurs en hydroperoxydes plasmatiques et tissulaires
8.3.1. Hydroperoxydes plasmatiques
8.3.2. Hydroperoxydes tissulaires
8.3.3. Détermination des concentrations en isoprostanes plasmatique
9. Evaluation de l’oxydation des protéines par la mesure des dérivés carbonylés et teneurs en monoxyde d’azote
9.1. Teneurs plasmatiques et tissulaires en carbonyles
9.1.1. Carbonyles plasmatiques
9.1.2. Carbonyles tissulaires
9.2. Teneurs en monoxyde d’azote (NO) plasmatiques et tissulaires
10. Activité des enzymes antioxydantes
10.1. Au niveau des érythrocytes
10.2. Au niveau tissulaire
11. Activité de la paraoxonase 1 (PON1) plasmatique
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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