Définition de la fièvre
La fièvre est un changement de réglage du thermostat [29, 43]. L’idée d’un changement de consigne d’un régulateur central est ancienne et déjà évoquée par Liebermeister en 1875. Le point de neutralité thermique s’élève, il passe par exemple de 37 à 39°C. L’organisme réagit comme s’il affrontait une température ambiante froide. La fièvre résulte d’un dérèglement du centre hypothalamique de la thermorégulation [20]. Elle se manifeste par :
Une augmentation de la température,
Une vasoconstriction périphérique,
Une augmentation du tonus musculaire,
Des frissons.
Il est bien de noter la différence entre la fièvre et l’hyperthermie qui sont deux phénomènes identiques par leur aspect extérieur (la sensation d’avoir le corps chaud) mais différents par les mécanismes qui les induisent. En effet, pour la fièvre, la température corporelle est élevée sous l’effet d’un déréglage à la hausse du thermostat hypothalamique [28]. Les systèmes thermorégulateurs assurent le maintien provisoire de la température interne à un niveau supérieur à la normale [43]. L’organisme met en jeu des moyens de lutte contre le froid pour maintenir sa température à sa valeur fébrile [28]. Pour l’hyperthermie (qui est une élévation de la température du corps ou une partie du corps au-dessus de la normale), la température est élevée sous l’effet d’un environnement chaud ou d’un travail musculaire intense [28]. Elle est donc due à un apport exagéré de calories ou une limitation de perte de chaleur .Ce qui amène à dire que le problème de la fièvre est différent de celui de l’hyperthermie. Il s’agit d’une situation caractérisée par une modification du centre thermique qui est réglé à un niveau supérieur [32]. La fièvre est un symptôme fréquent. Le diagnostic doit être posé d’urgence, car la cause de la fièvre peur aller d’une infection banale à une affection systémique grave [9, 10].
Commande de l’action antipyrétique
Dans l’hypothalamus, se trouve le centre de la thermorégulation sous la dépendance d’un thermostat nerveux sensible aux variations de température. De la périphérie (terminaisons nerveuses de la peau), partent des afférences nerveuses du chaud et du froid qui conditionnent le fonctionnement du centre de la thermorégulation. Du système circulatoire (gros troncs artériels et veineux), partent vers ce centre, des afférences qui indiquent les températures centrales. Ce centre, en fonction des températures ambiantes et de la température centrale des gros troncs, va commander la réaction nécessaire au maintien de l’homéothermie :
soit par une augmentation de la thermogenèse en accélérant les processus d’oxydation (mise en jeu de la thyroïde, du foie, des surrénales),
soit par un accroissement de la thermolyse (vasodilatation, transpiration, vaporisation pulmonaire).
Le thermostat hypothalamique est réglé entre 36,5 et 37,5°C. Sous l’influence des substances hyperthermisantes, le taux de réglage s’élève anormalement. Les antipyrétiques ont pour effet d’abaisser le taux de réglage anormalement élevé. Il s’ensuit une réaction de l’organisme conduisant à la thermolyse avec diminution de la température centrale. Dans la pratique, on ne rencontre pratiquement pas de produits purement antipyrétiques. L’action fébrifuge est en général associée à une action analgésique ou antalgique et antiinflammatoire à la fois [20]. De ce fait, les produits utilisés en thérapeutique sont schématiquement répartis en deux groupes :
les antipyrétiques analgésiques (phénazone, amino-phénazone, phénacétine, paracétamol…),
les antipyrétiques à la fois analgésiques et antiinflammatoires (salicylés, phénylbutazone, indométacine…).
Les corrélations existantes entre les propriétés de ces produits, à savoir les actions antipyrétiques, analgésiques et antiinflammatoires s’expliquent par le fait qu’il y ait des similitudes dans les mécanismes d’action des trois classes thérapeutiques. En effet, l’inhibition de l’action ou de la synthèse des prostaglandines semble être de plus en plus répandue dans leur mécanisme d’action [20, 28, 32, 38]. Les antipyrétiques exercent d’une part une action dépressive sur les centres diencéphaliques de la douleur, c’est-à dire une action analgésique ; d’autre part, ils ramènent à la normale le taux de réglage des centres thermorégulateurs en cas de fièvre ; c’est l’action antipyrétique ou fébrifuge. Les antipyrétiques n’ont qu’un effet symptomatique. Ils doivent être formellement distingués des hypothermisants tout comme la fièvre doit l’être de l’hyperthermie [20, 32].
Méthode utilisant les endotoxines d’Escherichia coli
Les propriétés antipyrétiques sont recherchées après administration au lapin d’endotoxines d’Escherichia Coli. On note en continu ou de 15 minutes en 15 minutes la température pendant trois heures chez l’animal hyperthermique traité ou non par l’antipyrétique. Cet essai est adapté au rat pour le tri rapide (screening) [20].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : Rappels sur Gardenia ternifolia
I-1- Classification systématique
I-2- Synonyme et noms vernaculaires
I-3- Description de la plante
a) Le port
b) Les feuilles
c) les fleurs
d) Les fruits
I-4- Habitat et répartition géographique
I-5- Utilisations
a)Les racines
b)Les écorces du tronc
c)Les feuilles
d)La graine
I-6- Etudes antérieures sur Gardenia
a) Etude de l’activité antibactérienne
b) Etude de l’activité molluscicide
CHAPITRE II : Généralités sur la fièvre
II-1- Définition de la fièvre
II-2- Les facteurs étiologiques
a)Les facteurs exogènes
b)Les facteurs endogènes
II-3- Les médiateurs chimiques
II-4- Commandes de l’action antipyrétique
II-5- Recensement de quelques plantes réputées fébrifuges
II-6- Méthodes d’études des antipyrétiques
a)Méthodes utilisant les endotoxines d’Escherichia coli
b)Méthodes d’étude utilisant le vaccin TBA (vaccin contre la typhoïde A et B)
II-7- Médicaments à effets antipyrétiques
a)Le paracétamol
Posologie
Effets indésirables
Présentation
b) Acide acétyl salicylique : aspirine
Posologie
Effets indésirables
Précaution d’emploi
Présentation
c) Les pyrazolones et leurs dérivés
la phényl butazone
Posologie
Effets indésirables
Précaution d’emploi
Association
la noramidopyrine
Posologie
Précautions
Contre-indications
Effets indésirables
Présentation
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I- Matériels, méthodes et réactifs
I-1- Matériels et réactifs
Matériel végétal
Matériel animal
Matériel et accessoires pour l’extraction
Matériaux pour la mesure de la température
Réactifs
I-2- Méthodes
I-2-1 Procédé d’extraction
I-2-2- Etude pharmacologique des feuilles de Gardenia ternifolia
Principe de l’étude de l’activité Antipyrétique
Protocole
Pourcentage d’inhibition
Analyse statistique
I-2-3- Etude chimique des feuilles de Gardenia ternifolia
A- Essais de caractérisation
Recherche des hétérosides Flavoniques
a-Extraction des hétérosides flavoniques
b-Caractérisation des hétérosides flavoniques
Recherche des tanins
a- Extraction des tanins
b- caractérisation des tanins
b-1- Réaction de mise en évidence des tanins
b-2- Réaction de différenciation des tanins
Recherche des alcaloïdes
a-Extraction des alcaloïdes
b-Caractérisation générale des alcaloïdes
B- Séparation identification par chromatographie sur couche mince
a-Principe
b-Mode opératoire
c- CCM des hétérosides flavoniques
d- CCM des tanins
e- CCM des alcaloïdes
CHAPITRE II- Résultats
II-1- Etude pharmacologique
a) Calcul du rendement
b) Résultats des tests antipyrétiques
II-2- Etude chimique
II-2-1- Essais de caractérisation
II-2-2- Chromatographie sur couche mince
a) les hétérosides flavoniques
b) Les tanins
c) Les alcaloïdes
CHAPITRE III- Discussion
CONCLUSION
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