Description de la plante
Landolphia heudelotii est un arbuste buissonnant ou grimpant pouvant produire des tiges jusqu‟à 15 m de long. La plante est très appréciée par ses fruits, cueillis dans la nature et souvent vendus sur les marchés locaux. Cette espèce était autrefois le principal fournisseur mondial de caoutchouc. Ainsi, les plantes étaient tellement surexploitées que vers la fin du XIXe siècle, la population sauvage avait considérablement diminué et les agriculteurs locaux étaient encouragés à cultiver la plante dans des jardins et des fermes. La demande de caoutchouc de cette plante est maintenant presque inexistante à part diverses utilisations locales, car maintenant la plupart du caoutchouc provient de Hevea brasiliensis ou, est synthétisé (Sebire,1899).
Utilisation en médecine traditionnelle
La famille des Apocynaceae occupe une place de choix dans la matière médicale et la première dans la pharmacopée africaine, raison pour laquelle elle a été la famille la plus étudiée par les chimistes et pharmacologistes (Kerharo et al., 1974). L‟exploitation des données sur les usages avec le logiciel RIHA (Réseau Informatique des Herbiers Africains), a permis d‟extraire des Apocynaceae, 59 récoltes avec des informations sur les usages, constituées de 30 espèces, réparties dans 26 genres dont seuls Landolphia et Rauwolfia sont représentés par plus d‟une espèce. Le nombre d‟usages est égal à 68 répartis en 8 types dont l‟usage médicinal représente 23% (Gueye et al., 2009). Ainsi, Landolphia heudeloii A. DC. Est utilisé en boisson et en bains de sièges dans le traitement des hémorroïdes par de nombreux guérisseurs. Cette médication est aussi donnée en boisson pour traiter l‟hémorragie, (tige feuillée). Le suc d‟écorces fraiches après élimination du latex, constitue une potion calmante de la toux et de la fièvre (Bouquet et al., 1974). Une décoction des tiges ou des racines est administrée pour traiter les douleurs intestinales. Il n‟est pas purgatif (Haddad, 2000).
Propriétés antibacteriennes
Les essais antibactériens réalisés sur 38 extraits bruts par les méthodes antibiogramme et microdilution en milieu liquide, ont révélé une activité antibactérienne pour 6 extraits, soit 16% Pour les extraits actifs, la CI100 est comprise entre 94 et 12 µg/ml. Il s‟agit des extraits de Cyperus esculentus, Cucurma domestica, Landolphia heudelotii, Garcinia mangostana, Spondias mombin et Synsepalum brevipes (Ake et al., 2006).
Systèmes antioxydants
L‟homme est dépendant de l‟oxygène, pour sa survie dans un environnement riche en oxygène, il faut un équilibre vital entre la production physiologique de Radicaux Libres (RL), et la capacité de l‟organisme à les éliminer car toute production éxagérée de RL entraine des désordres biologiques qui sont à l‟origine de nombreuses pathologies. L‟émergence de la physiologie de l‟exercice, au XXe siècle, a permis de comprendre que l‟oxygène moléculaire ou dioxygène (O2) ne se résume pas à la respiration pulmonaire mais qu‟il est au centre même du métabolisme énergétique des cellules, participant à la production d‟énergie. En effet, un approvisionnement correct des cellules en dioxygène exige et dépend à la fois de conditions de prélèvement (appareil respiratoire), de transport ( appareil cardiocirculatoire) et des possibilités d‟utilisation locale de ce gaz (cellules). C‟est le fameux parcours de l‟oxygène. La phosphorylation oxydative représente la voie métabolique énergétique principale de l‟organisme assurant une production importante et permanente d‟ATP. En effet, l‟ATP est produit dans la mitochondrie grâce à l‟énergie qui résulte du transfert des électrons du NADH et FADH2 à l‟oxygène par l‟intermédiaire d‟une série de transporteurs d‟électrons appelés collectivement la chaîne de transport d‟électrons (Figure 7). Selon la théorie de chimiosmotique, l‟énergie issue du transfert des électrons à travers cette chaîne de tranport est utilisé pour pomper les protons à travers la membrane mitochondriale interne, de la matrice vers le cytosol. Un gradient électrochimique est alors produit , constitué d‟un gradient de proton et d‟un potentiel de membrane. Les protons retournent alors dans la matrice à travers le complexe ATP-synthase (complexe V), permettant la production d‟ATP à partir d‟ADP et de phosphate inorganique. Il est à noter que dans ce processus de production d‟énergie, l‟oxygène moléculaire intervient seulement comme l‟accepteur terminal des quatre électrons transférés par la chaîne des électrons (Figure 7). Plus de 95 % de l‟oxygène présent dans la mitochondrie est ainsi consommé à ce niveau (complexe IV) et réduit de façon tétravalente et simultanée en deux molécules d‟eau par le système des cytochromes oxydases mitochondriales. Comprendre que l‟oxygène moléculaire représente finalement qu‟un accepteur d‟électrons permet de faire le lien entre oxygène, radicaux libres et espèces réactives oxygènées. En effet, les radicaux libres sont des molécules ou atomes qui possèdent un ou plusieurs électrons non appariés sur leur couche externe. Cet état leur confère une instabilité énergétique et cinétique. Ils apparaissent soit au cours de la rupture symétrique d‟une liaison covalente (fission homolytique) pendant laquelle chaque atome conserve son électron, soit au cours d‟une réaction redox avec perte ou gain d‟électrons à partir d‟un composé non radical (KoechlinRamonatxo, 2006 ; Defraigne et al., 2007 ; Pietta, 2000). Du fait de leur instabilité énergétique, les radicaux libres ont tendance à revenir immédiatement à un état stable en donnant un électron ou en prenant un à une autre molécule : ils peuvent donc être réducteurs ou oxydants. En jouant le rôle d‟accepteur ou donneur d‟électrons, les radicaux libres ont donc la propriété d‟être extrêmement réactifs vis-à-vis des autres molécules, possédant un temps de demi-vie extrêmement court (de la nano- à la milliseconde). Le caractère radicalaire de la molécule ne disparaît pas et l’électron libre peut passer sur d’autres molécules, entraînant des phénomènes d’oxydation en chaîne (Figure 5) (Mercan, 2010).
Glucose et bilirubine
Le premier agit comme piégeur du radical hydroxyle et la seconde aurait une action protectrice par sa liaison avec l‟albumine transporteuse d‟acides gras libres (Mercan, 2010 ; Diop, 2013 ; Huang et al., 2005 ; Defraigne et al., 2007).
Calcium (Ca)
Le calcium occupe la troisième place du groupe 2 ou groupe des métaux alcalino-terreux dans le tableau de classification périodique. Les éléments du groupe 2 apparaissent avec un nombre d‟oxydation +2 sous forme de cation M2+, dans tous leurs composés et ont toutes des propriétés chimiques de métaux, telles que la formation d‟oxydes et d‟hydroxydes basiques. Tous les éléments de ce groupe y compris le calcium sont trop réactifs pour apparaitre à l‟état non combiné dans la nature. C‟est l‟élément de la rigidité et de la construction. C‟est le cation des os de notre squelette, des coquilles, des coquillages et du béton, du mortier et de la pierre calcaire des bâtiments. Le calcium se trouve dans l‟eau de mer et dans le minéral dolomie sous forme de carbonate de calcium CaCO3. Il se trouve également sous cette même forme dans les dépôts comprimés des coquilles des anciens organismes marins et des exosquelettes des minuscules organismes unicellulaires. Ces dépôts comprennent le calcaire, la calcite et la craie (une variété plus molle de carbonate de calcium). Sa teneur dans le corps est égale à 1 500 g (dont 99 % dans le squelette), s‟absorbe de 800 à 900 mg par jour avec un besoin journalier de 800 à 1 000 mg (selon l‟âge et le sexe). Il est un constituant du squelette, des dents, et a un rôle dans la coagulation du sang et la contraction musculaire (diminution de l’excitabilité neuromusculaire). Une consommation insuffisante de calcium chez l’adulte, notamment chez les femmes ménopausées, peut aboutir, dans un âge plus avancé, à l’ostéoporose. Chez l’adolescent, le rachitisme résulte plus vraissemblablement d’une carence en vitamine D et d’une mauvaise absorption du calcium que d’un régime déficient en calcium. La résorption du calcium au niveau de l’intestin est favorisée par la vitamine D, mais est inhibée par la présence d’acide oxalique (épinards, rhubarbe) et phytique (céréales entières) à cause de la formation de sels de calcium insolubles. D‟après les analyses faites par rapport aux fruits de références, Adansonia digitata constitue la source la plus importante de calcium.
Phosphore (P)
Le phosphore appartient au groupe 15 ou groupe des pnictogènes et son numéro atomique est 15 dans le tableau de classification périodique. A l‟état naturel le phosphore est solide et se présente sous plusieurs couleurs : blanc-jaune, rouge et violet-noir. Très pur, le phosphore « blanc » est transparent. Plus généralement il est blanc ambré, légèrement malléable avec une faible odeur d’ail. Les formes rouge et noire peuvent se présenter en poudre ou cristallisées. Le phosphore noir est conducteur électrique, le phosphore blanc est toxique et s‟oxyde lentement à l‟air libre raison pour laquelle, il est toujours conservé sous l‟eau. Le Phosphore blanc se transforme en phosphore rouge sous l‟influence de la lumière. Ce dernier quant à lui se transforme en phosphore blanc (gazeux) sous l‟influence de la chaleur, soit 280 °C mais il n‟est ni toxique ni facilement inflammable. La teneur dans le corps en phosphore total est 700 g. Il est un constituant des os et des dents sous forme de phosphate (hydroxyapatite), joue aussi un rôle dans le métabolisme (phosphorylation, équilibre acido-basique). Son besoin journalier est de 0,8 -1,2 g et se combine avec le calcium, sous forme de phosphate, pour la formation et le durcissement des tissus osseux et dentaires. Le phosphore se rencontre principalement dans les aliments riches en protéines (viande) et dans les céréales. Le rapport Ca/P dans les denrées absorbées devrait être d‟environ 1. En raison du fait qu‟il est indispensable à la vie et d‟une consommation mondiale qui pourrait dépasser les ressources disponibles avant un certain nombre d‟années, l‟ONU et divers scientifiques le classent comme matière première minérale critique, qu‟il faudrait apprendre à économiser et à mieux recycler (Atkins et al., 2007).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LANDOLPHIA HEUDELOTII
I. Données botaniques
I.1. Classification
I.2. Noms africains
I.3. Description de la plante
I.3.1. Historique et Répartition géographique
I.3.1.1. Historique
I.3.1.2. Répartition géographique
I.3.2. Morphologie de Landolphia heudelotii
II. Composition chimique de Landolphia heudelotii
III. Production
IV.Principaux usages de Landolphia heudeloii
IV.1. Utilisation en médecine traditionnelle
IV.2. Utilisation dans l‟alimentation
IV.3. Autres utilisations
V. Propriétés pharmacologiques
V.1. Propriétés antibacteriennes
V.2. Propriétés antiradicalaires
V.3. Propriétés antalgiques
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
I.Définition
II. Systèmes antioxydants
II.1. Systèmes enzymatiques
II.1.1. Superoxydes dismutases (SOD)
II.1.2. Catalase
II.1.3. Glutathion peroxydase
II.2. Systèmes non enzymatiques
II.2.1. Transferrine ou sidérophiline et lactoferrine
II.2.2. Céruléoplasmine
II.2.3. Albumine
II.2.4. Haptoglobine et hémopexine
II.2.5. Acide urique
II.2.6. Glucose et bilirubine
II.2.7. Vitamines
CHAPITRE III : IMPORTANCE DES MINERAUX DANS L‟ORGANISME HUMAIN
III.1. Définition et propriétés générales des minéraux
III.2. Importance des minéraux dans l‟organisme
III.2.1. Calcium (Ca)
III.2.2. Fer (Fe)
III.2.3. Magnésium (Mg)
III.2.4. Manganèse (Mn)
III.2.5. Phosphore (P)
III.2.6. Potassium (K)
III.2.7. Silicium (Si)
III.2.8. Sodium (Na)
III.2.9. Soufre (S)
III.2.10. Zinc (Zn)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV : MATERIEL ET METHODES
I. CADRE D’ETUDE
II. MATERIEL ET REACTIFS
II.1. Echantillonnage
II.2. Matériel
II.3. Réactifs et appareillage
II.4. Méthodes
II.4.1. Evaluation de la teneur en éléments minéraux
II.4.1.1. Principe
II.4.1.2. Mode opératoire
II.4.2. Evaluation de l‟activité antioxydante
II.4.2.1. Principe
II.4.2.2. Mode opératoire
CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSION
I. Résultats
II. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
RESUME
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