La diarrhée volumogénique
C’est une augmentation pathologique des sécrétions gastriques dans certaines pathologies commele syndrome de Zollinger Ellison.
La diarrhée ne disparaît pas avec le jeûne et l’absorption des nutriments se fait généralement de façon normale.
La diarrhée par trouble de la motricité intestinale
Ralentissement du transit intestinal
II se développe une prolifération microbienne chronique responsable de plusieurs effets parmi lesquels la diarrhée.
Accélération du transit intestinal
Elle peut entraîner une diarrhée motrice dont les causes les plus fréquentes sont la colopathie fonctionnelle, les causes endocriniennes et nerveuses.
Elle se caractérise par des selles de volume modéré, le besoin impérieux, postprandial d’aller à la selle. Ce type de diarrhée est supprimé par le jeûne et les frénateurs du transit.
Composante neurologique dans les manifestations de la diarrhée
L’influence du système nerveux semanifeste lors des diarrhées émotionnelles, postvagothectomiques, post sympathectomiques ; également dans les affections médullaires, les neuropathies diabétiques et l’hypotension orthostatique primitive (36).
Lors d’une émotion, on observela fermeture du pylore et l’interruption du transit gastro-intestinal. Il y a accélération du péristaltisme gastro-intestinal entraînantainsi une diarrhée (14).
Après une intervention chirurgicale pour ulcère peptique notamment une vagotomie, les patients présentent une diarrhée qui survient en général deux heures après le repas (21).
TRAITEMENT DE LA DIARRHEE
Il présente une composante hygiénique, dans laquelle la diète complète ou hydrique tient une part importante, associée à une autre dite médicale qui comporte aussi bien un traitement spécifique que symptomatique.
Les traitements symptomatiques se distinguent en traitements modernes et traditionnels.
Traitements traditionnels
En médecine humaine
Plusieurs plantes sont utilisées dansle traitement de la diarrhée.
Parmi ces plantes on distingue :
Psidium guineense (MYRTACEES)
Mode d’utilisation
Les parties utilisées sont les feuilles que l’on fait bouillir à raison d’une poignée dans un litre d’eau (décocté).L’administration se fait par voie orale et la posologie pour un adulte est de boire chaque jour un verre du décocté, et chez l’enfant la moitié de la dose. Contre indication : ne pas utiliser chez la femme enceinte.
Desmodium salicifolium(légumineuse-PAPILIONACEES)
Mode d’utilisation
Les parties utilisées sont les feuilles fraîches froissées et légèrement macérées. La posologie chez l’adulte est de ½ verre trois fois par jour, et pour l’enfant une cuillerée à soupe trois fois par jour également.
Manguifera indica linn.(ANACARDIACEAE)
Mode d’utilisation
Les diarrhées cholériformes, les entérobactéries des enfants et des adolescents sont traitées dans larégion de Sikasso (Mali) par une décoction aqueuse des écorces de manguier que l’on fait bouillir jusqu’à l’obtention d’une couleur de vin rouge un peusale. Cette décoction est prise par petites doses de 2 à 4 cuillérées à soupe toutes les heures.
L’écorce peut être associée aux jeunes feuilles et au kaolin.
Vernonia conferta(COMPOSEES)
Mode d’utilisation
La partie utilisée est l’écorce que l’on laisse macérer à raison de 5 à 10 gramme dans 1 litre d’eaupendant quelquesheures .La posologie consiste à boire la totalité du macéré dans la journée.
Khaya senegalensis A.Juss(MELIACEAE)
La décoction des écorcesdu tronc est anti-dysentérique chez les enfants.
Adansonia digitata Linn (BOMBACACEAE)
Lors de diarrhée infantiles, notamment lorsqu’il s`agit de dysenterie, les tradipratriciens recommandent unmacéré concentré de la pulpe du fruit de l’arbre a administrer aussi longtemps que les symptômes se manifesteront (8):
Parties utilisées: feuilles, pulpes, et graines
Mode de préparation
Dans un litre et demi d’eau, tremper trois poignées de pulpe et de graines d’A. digitata. Laisser macérer, triturer le macéré pour séparer la pulpe des graines qui ensuite sont retirées.
Posologie
Chez l’enfant on donne à boire 1 verre à thé de la macération dans sa bouillie de mil.(63, 27, 32,45)
Pour l’adulte, les tradipraticiens préconisent 2 à 3 verres jusqu’à l’arrêt complet de la diarrhée.(31)
NB: Dans le jargon des tradipatriciens, les quantités sont exprimées en poignées pour toutes les parties aériennes de la plante dont les fruits. Une évaluation arithmétique dupoids de cette mesure permet de quantifier la valeur d’une poignée à 82 grammes approximativement.
En médecine vétérinaire
Parmi les plantes utilisées dans letraitement de la diarrhée, on distingue :
umuHATI, Dracaena afro-montana, famille des AGAVACEAE
Les feuilles de cette plante arborescente sont utilisées pour traiter la diarrhée : on les pile avec un peu d’eau et le jus obtenu est mélangé avec la bière de sorgho non fermenté. On laisse macérer une nuit puis on en donne une gorgée matin et soir pendant deux jour.
En art vétérinaire traditionnel, le même remède décrit plus haut mélangé à du lait servirait à soigner les veaux souffrant de dysenterie.
L’écorce pilée de cet arbuste est utilisée chez les animaux de façon traditionnelle et donnée aux poules comme anthelmintique mais aussi comme anti-diarrhéique.
GENERALITES SUR LA PLANTE
Noms communs et synonymie
Plus communément appelé arbre à calebasses du fait de la coque de ses fruits, Adansonia Digitata Linn ou Adansonia Sphaerocarpa A.cher.est appelé baobabier, baobab,pain de singe, ou encore adansonia digité.
Noms vernaculaires
Il s’agit de noms que l’on retrouvedans les langues locales des populations d’une région ou d’un pays.
En ce qui concerne le baobab, ses noms vernaculaires sont aussi nombreux qu’il existe de langues :
– Arabe du Tchad : Hamar, hamaraya
– Haoussa : Kuka
– Wolof : Gouyepour l’arbre, bouye pour le fruit,lapulpe et la farine, lalopour les feuilles,et enfin gif pour désigner les graines
– Diola : Fogny
– Sérère : Bak, mbak
– Bambara : Sira,sito
– Mandenke : Soce, sito
– Peul et Toucouleur : Boy, boki, boré
Origine
Le baobab est un arbre très répandu en Afrique de l’ouest ; cependant, selon AUBERVILLE (4), il n’est vraisemblablement pas originaire de cette région, et il est difficile de connaître les types de formations où il existait primitivement.
Le berceau des Adansoniase situe probablement à Madagascar où sept espèces plus ou moins endémiques ont été décrites et où Adansonia digitataexiste également.
A. digitataétant la seule espèce ouest africaine, on peut estimer qu’il s’est séparé dans les temps lointains de la souche des Adansonia orientaux (41).
Habitat, répartition géographique, écologie
Au Sénégal, le baobab est régulièrement réparti. En Afrique de l’Ouest, il est largement répandu dans les savanes, spécialement dans les régions sèches qui s’étendent vers les forêts. Actuellement, le baobab est répandu dans beaucoup de jardins tropicaux et subtropicaux en Amérique et en Asie (41). Le baobab croît de préférence sur les terres légères et sablonneuses ou sur les terrains calcaires. Il est bien adapté auclimat chaud et résiste à la sécheresse et aux vents violents. La présence du baobab hors des zones littorales semble liée à une occupation du terrain par les hommes qui l’ont propagé en épandant des graines après avoir consommé le fruit (23).
SYSTEMATIQUE
Adansonia digitata appartient à l’ensemble des plantes vasculaires, c’est-à-dire, les plantes munies d’une vascularisation différenciée.
Au plan de la classification systématique, Adansonia digitataest positionnée comme suit :
– Sous-embranchement des ANGIOSPERMES
– Classe des Dicotylédones
– Sous-classe des Dialypétales
– Série des Thalamiflores
– Groupe IV (dont la souche est inconnue)
– Phylum VII : phylum des Malvales (Columnifères)-Géraniales (Gruinales)
– Ordre des Malvales
– Famille des BOMBACACEAE
– Genre Adansonia digitata
Les feuilles
De nombreux travaux ont été effectués sur la composition chimique de la feuille de baobab. On retrouve ainsi dans la feuille les mêmes aminoacides, les mêmes minéraux et les mêmes vitamines que dans la pulpe de fruit ; seules les proportions sont différentes.
On note également la présence de tanins catéchiques du mucilage, et d’un flavonoside (adansoniaflavonoside).
L’écorce et les racines
Elles contiennent également du mucilage, des pectines et de l’adansonine. L’écorce contient des alcaloïdes, des tanins, et l’oxalate de calcium. La présence d’un nouveau glucoside flavanonol a été signalée dans les racines ; les auteurs l’ont caractérisé comme étant le 3,7-dihydroxyflavan-4-one5 0-(3D) glucopyranoside.
Les fibres de l’écorce sont riches en tanins. (33). Elles contiennent également de l’oxalate de calcium, des éléments cellulosiques et lignifiés, des composés pectiques dans la lamelle moyenne. Cette étude a été effectuée par HEIMS cité par KERHARO (42).
Les fruits
Plusieurs études ont été effectuées sur la pulpe du fruit révélant sa pauvreté en matières protéiques et lipidiques ,mais sa richesse en vitamine B1, en vitamine C. La pulpe contient également des tanins, dumucilage, du calcium variant de 221mg pour 100 à 655mg pour 100 et du phosphore.
Le fruit fournit une pulpe blanchâtre renfermant 280 Cal par 100 g.
Le rapport Ca/p est égal à 1,1.
On y retrouve également des sucres réducteurs, des matières pectiques, des acides tartriques et maliques ainsi que des aminoacides.
Parmi les aminoacides retrouvés dans la pulpe, l’acide aspartique, la thréonine, la serine, l’acide glutamique, la glucine, la proline, l’alanine, la valine, la méthionine, l’isoleucine, la leucine, la tyrosine, la phénylalanine sont les plus importants.
Les fruits non mûrs contiennent le glucose, le fructose, le saccharose et dans les extraits, l’acide ascorbique, citrique, malique, succinique et oxalique. Les mêmes sucres et acides se retrouvent dans les fruits mûrs et leurs extraits avec en outre le raffinose et le galactose d’une part, l’acide tartrique d’autre part. La pulpe contient également des tanins du mucilage et de la cellulose.
UTILISATIONS
Intérêts culturel, domestique et textile
En considération de sa forme grotesque, plusieurs histoires sont tissées autour du baobab.
– Une croyance largement répandue stipule que Dieu planta le baobab à l’envers ;
– A Madagascar, on croit que le créateur de cet arbre aurait été effrayé par un éléphant avant de penser à le créer.
– Une autre croyance largementré pandue est qu’il n’y a pas de jeunes baobabs: ils apparaissent tout à coup grands.
– En Afrique de l’Ouest, on pense que les esprits se rassemblent, la nuit sous le baobab. Par ailleurs on croit que les fleurs sont habitées par les esprits.
– En Tanzanie et Zambie, le fait de sucer ou de manger les graines dans un lieu habité par les crocodiles attirerait ces derniers. D’autre part, un courant d’eau dans lequel des graines ont été trempées agirait comme protecteur contre les crocodiles.
– L’utilisation de l’arbre entier par les sérèresdu Sénégal pour la momification des griots peut être considérée également comme un aspect culturel.
– Enfin, en République du Congo,le baobab est l’emblème national et il est largement décrit sur les timbres.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DIARRHEE
I. ROLE PHYSIOLOGIQUE DE L’INTESTIN
I.1 – Digestion et absorption intestinale
I.1.1 -Au niveau de l’intestin grêle
I.1.2 -Au niveau du gros intestin
I.2 – La motricité intestinale
I.2.1 -La motricité de l’intestin grêle
I.2.1.a. Les mouvements pendulaires
I.2.1.b. Les mouvements de segmentation rythmiques
I.2.1.c. Les mouvements péristaltiques
I.2.2 -La motricité du gros intestin
I.2.2.a. Les haustrations ou divisions coliques
I.2.2.b. Les mouvements de propulsion
I.2.3 -Le contrôle de la motricité intestinale
I.2.3.a. Le contrôle nerveux
I.2.3.b. Le contrôle hormonal
II. ETIOLOGIES DES DIARRHEES
II.1 – Causes infectieuses
II.1.1 -Etiologie virale
II.1.2 -Etiologie bactérienne
II.2 – Etiologies parasitaires
II.3 – Etiologie alimentaire
II.4 – La diarrhée de cause iatrogène
III. MECANISME DE LA DIARRHEE
III.1 – La diarrhée osmotique
III.2 – La diarrhée sécrétoire
III.3 – La diarrhée par altération de la paroi intestinale
III.4 – La diarrhée volumogénique
III.5 – La diarrhée par trouble de la motricité intestinale
III.5.1 -Ralentissement du transit intestinal
III.5.2 -Accélération du transit intestinal
III.6 – Composante neurologique dans les manifestations de la diarrhée
IV. TRAITEMENT DE LA DIARRHEE
IV.1 – Traitements modernes
IV.1.1 -En médecine humaine
IV.1.2 -En médecine vétérinaire
IV.2 – Traitements traditionnels
IV.2.1 -En médecine humaine
IV.2.2 -En médecine vétérinaire
CHAPITRE II : ADANSONIA Digitata Linn
I.GENERALITES SUR LA PLANTE
I.1 – Noms communs et synonymie
I.2 – Noms vernaculaires
I.3 – Origine
I.4 – Habitat, répartition géographique, écologie
II.SYSTEMATIQUE
III.DESCRIPTION BOTANIQUE
III.1 – Morphologie générale
III.2 – Description détaillée
III.2.1 -Le port
III.2.2 -Les feuilles
III.2.3 -Les fleurs
III.2.4 -Les graines
III.2.5 -Les fruits
IV.COMPOSITION CHIMIQUE
IV.1 – Les feuilles
IV.2 – L’écorce et les racines
IV.3 – Les fruits
V.UTILISATIONS
V.1 – Intérêts culturel, domestique et textile
V.2 – Emplois dans l’alimentation humaine
V.2.1 -Les feuilles
V.2.2 -Les graines
V.2.3 -Les fruits
V.3 – Emplois en pharmacopée
V.3.1 -Les feuilles
V.3.2 -L’écorce
V.3.3 -Les graines
V.3.4 -Les racines
V.3.5 -Les fruits
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE DE L’ACTIVITE ANTIDIARRHEIQUE DE LA PULPE DU FRUIT DE Adansonia digitataLinn
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. MATERIEL
I.1 – Matériel animal
I.2 – Matériel végétal
I.3 – Matériel de laboratoire
I.4 – Autres matériels pour les essais
II. METHODES
II.1 – Obtention de l’extrait total de la pulpe du fruit de Adansonia digitata L
II.2 – Mise en évidence de l’effet diarrhéique du sulfate de magnésium et détermination de la dose efficace
II.2.1 -Principe
II.2.2 -– Méthode
II.3 – Appréciation des effets de Addansonia digitata sur la diarrhée expérimentale du rat
II.3.1 -Principe
II.3.2 -Méthode
II.4 – Appréciation de l’activité de l’extrait total d’Adansonia digitatasur le transit intestinal
II.4.1 -Principe
II.4.2 -Méthode
II.5 – Appréciation de l’activité antibactérienne de l’extrait total sur différentes souches bactériennes : CMI sur gélose en boite
II.5.1 -Principe de la CMI
II.5.2 -Méthode
II.5.2.a. Origine et critères d’identification des souches utilisées
II.5.2.b. Description de la méthode
II.6 – Analyse statistique
CHAPITRE II : ADANSONIA Digitata Linn
I. RESULTATS
I.1 – Mise en évidence de l’effet diarrhéique du sulfate de magnésium et détermination de la dose efficace
I.2 – Effets de de la pulpe du fruit de Adansonia digitatasur la diarrhée expérimentale du rat
I.3 – Activité de l’extrait total de la pulpe du fruit de Adansonia digitatasur le transit intestinal
I.3.1 – Longueur d’intestin parcourue par le charbon végétal
I.3.2 – Calcul du pourcentage d’inhibition du transit
I.4 – Activité antibactérienne de la pulpe du fruit de Adansonia digitata sur différentes souches bactériennes : CMI sur gélose en boite
II. DISCUSSION
II.1 – Mise en évidence de l’activité diarrhéique du sulfate de magnésium
II.2 – Appréciation des effets de la pulpe du fruit de Adansonia digitatasur la diarrhée expérimentale du rat
II.3 – Activité de l’extrait total sur le transit intestinal
II.4 – Activité antibactérienne de la pulpe du fruit de Adansonia digitata
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS