Activité anti-oxydante de l’extrait hydro-éthanolique

La plante, qu’elle soit d’ombrage ou d’ornement, a des utilités pour l’homme qui dépassent cette limite. Base de la médecine traditionnelle, la plante constitue une réserve inépuisable de principes actifs. Celle-ci lui octroie de nombreuses propriétés notamment thérapeutiques. Les plantes furent utilisées dans le traitement de nombreuses pathologies bénignes comme malignes. Ecorces, racines et feuilles d’arbres, à travers diverses préparations, ont permis de soigner des maladies telles que les affections de la voie respiratoire, les troubles digestifs ou certaines dermatoses (Chevallier, 2009).

De nos jours, avec le manque d’hygiène de vie, combiné à la mauvaise alimentation, on note, d’une part, la recrudescence de maladies chroniques difficilement traitées et dont les causes sont peu maitrisées. On peut citer, parmi elles, les maladies causées par le stress oxydant notamment le cancer, les maladies neuro-dégénératives et l’athérosclérose (Rezaire, 2012). D’autre part, la médecine moderne a un coût excessif qui le rend inaccessible à certaines populations notamment ceux qui vivent dans des zones reculées. Egalement, elle nous confronte à l’avènement de maladies iatrogènes qui sont des conséquences indésirables découlant d’un mésusage ou d’un non-respect de l’observance d’un traitement.

Systématique et répartition géographique

Position systématique 

D’après Berthaut (1975), la classification systématique de D .senegalense s’établit comme suit.

● Règne : Planteae
● Sous règne : Eucaryote
● Embranchement : Spermaphytes
● Sous embranchement : Angiospermes
● Classe : Dicotylédones
● Ordre : Rosale
● Famille : Caesalpiniaceae
● Genre : Detarium
● Espèce : Detarium senegalense

Dénominations

Synonyme
Detarium senegalense est aussi appelé Detarium heudelotianum. Cette même appellation permet de désigner la variété à fruit non comestible selon Berthaut (1975).

Noms locaux
D’après Diatta (1995), D. senegalense comporte diverses appellations selon les ethnies.

➤ Variété comestible
● Wolof : Ditakh
● Sérére : Ndooy, Tangalang
● Socé : Tali, Talo
● Manding : Mabodo
● Diola mof awii : Bouboukout batigméiting
● Diola fagny : Bouboukoutabou
● Bainouck : Soumaikat
● Manjack : Bamboré
● Balante : Blanti
● Mancagne : Bloro
● Malinké : Tamba boro
● Sousou : Boto
● Peul guinée : Botobouroi
● Bassari : Na pouhouri

➤ Variété toxique
● Wolof : Nouli, noli, ditah, uney, niey detah
● Socé : Talimbaro
● Manding : Talikumao
● Sérére : Tali kuna, talimbar

Présentation du genre Detarium 

Le genre Detarium a été décrit pour la première fois en 1789, sous le nom de «Detar» du Sénégal par De Jussieu dans le Genera Plantarum. Il constitue, avec 700 autres genres, la grande famille des Caesalpiniaceae, troisième plus grande famille des Angiospermes après les Asteraceae et les Orchidaceae. Il comporte 3 espèces, assez semblables sur le plan morphologique :
● Detarium microcarpum
● Detarium macrocarpum
● Detarium senegalense.

Ces 3 espèces sont cependant différentes sur le plan écologique. Detarium microcarpum Guill. & Perr. pousse normalement dans les zones de savanes sèches et diffère de Detarium senegalense par sa plus petite taille, par ses folioles habituellement moins nombreuses, plus grandes et plus coriaces, par ses inflorescences plus compactes, par ses sépales poilus à l’extérieur et par ses fruits légèrement plus petits. Detarium macrocarpum Harms se rencontre dans la forêt humide. Les arbres appartenant à ce groupe poussent dans les forêts de terres basses et dans les savanes mais aussi aux bords des cours d’eau. Ils sont de taille moyenne à bois dur qui montre une résistance aux incendies (Cavin, 2007).

Répartition géographique 

En Afrique, Detarium senegalense se distribue sur les lisières de la forêt dense humide, dans les régions côtières et dans les régions septentrionales de Côte d’Ivoire. C’est une plante retrouvée aussi dans la zone soudano-guinéenne, depuis le Soudan, la Guinée Conakry jusqu’en Afrique Centrale selon Aubreville, (1950). L’arbre pousse sur les bas-fonds humides et les sols frais. Il est présent en Gambie, en Guinée, au Sierra Leone, au Liberia, en Côte d’ivoire, au Ghana, au Nigeria, au Cameroun, en République Centrafricaine et au Mozambique (Arbonnier, 2002 et Malleras, 1992). D.senegalense est de plus en plus retrouvée dans la forêt tropicale humide guinéo-congolaise où la pluviométrie est plus élevée que dans la zone soudano-guinéenne (Cavin, 2007). Au Sénégal, ce sont particulièrement les régions de Ziguinchor et de Fatick (îles du Sine et du Saloum) qui constituent actuellement les principales zones de production du D. senegalense (Anon, 2000 ; Diop et al. 2010). Dans la région de Fatick, les principales zones de production sont localisées dans les départements de Fatick et de Foundiougne. Dans la région de Ziguinchor, D. senegalense est présent principalement dans les départements de Ziguinchor et de Bignona. L’espèce est également présente en individus très dispersés dans les environs de Dakar, à proximité des Niayes et dans le littoral vers le nord dans le sahel côtier.

Travaux effectués sur la plante

Chimie

L’étude phytochimique porte essentiellement sur la pulpe du fruit. Selon Auffret (1948), le fruit contient une teneur en vitamine C de 2 g/100 g de pulpe, ce qui classerait le D. senegalense parmi les fruits de cueillette les plus riches en vitamine C. Les études de Toury et al. (1967) ont également montré que le fruit contient 1290 mg de vitamine C pour 100 g de pulpe. L’acidité du fruit est relativement faible selon Cissé, (2007). La pulpe renferme également des polyphénols, notamment de l’acide gallique, d’après Haddad (2000) et présente des traces d’alcaloïdes, de saponines et de tanins.

L’identification des composés d’arômes de la pulpe a révélé la présence d’alcools supérieurs (méthyle-buténol, penténol, hexanol) et de dérivés en C6 (aldéhydes et alcools issus du catabolisme des lipides via une lipoxygénase) dont les caractéristiques olfactives présentent des notes herbacées prononcées.

Pharmacologie
Des fractions de Dichlorométhane de l’écorce de D. senegalense ont présenté une activité antibactérienne contre un large éventail de bactéries pathogènes.

Des extraits de Dichlorométhane des feuilles ont révélé une activité antivirale contre un groupe de virus (Okwu et al, 2009). L’activité antifongique sur Candida albicans et Cladosporium cucumerinum a été démontrée par les travaux de (Homans et al. 1970). D’après les études de Onyechi et al.(1998) la farine de la graine du fruit présente une activité antidiabétique post prandiale. La pulpe de fruit a une activité contre la syphilis, la toux, les rhumatismes, la lèpre mais aussi un effet analgésique sur les reins selon Pousset et al, (1989) .

Toxicité

Il existe deux variétés de Detarium senegalense : une variété à fruits comestibles et une variété à fruits toxiques. Ces derniers ont déjà été responsables de cas d’intoxication mortelle enregistrée au service de pédiatrie de l’hôpital principal de Dakar (Imbert et Teyssier, 1986). Les deux fruits étant presque identiques, leur distinction pose un grand problème. Actuellement, au Sénégal, l’innocuité des fruits commercialisés repose uniquement sur la connaissance des populations locales. Leur distinction se fait sur la base de l’amertume et l’odeur caractéristique du fruit toxique et sur l’existence de nombreux fruits tombés au pied des arbres et non consommés par les animaux et les oiseaux (Diop, 2010). La forme toxique se différencie selon Cavin (2007) de la forme comestible, par ses folioles souples, vertes vif au-dessus et vertes en dessous mais aussi par ses fruits qui sont plus petits avec une pulpe légèrement plus fibreuse. Par ailleurs, des enquêtes effectuées dans les deux principales zones de production D. senegalense au Sénégal, les régions de Fatick et de Ziguinchor, ont montré que la variété toxique n’est retrouvée que dans la région de Ziguinchor, et cela dans des sites bien précis (Diop et al., 2010). Il semblerait aussi que les arbres à fruits toxiques soient de moins en moins présents car éliminés par les populations locales.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIGRAPHIQUE
CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA PLANTE
I.1. Systématique et répartition géographique
I.1.1. Position systématique
I.1.2. Dénominations
I.1.2.1. Synonyme
I.1.2.2. Noms locaux
I.1.3. Présentation du genre Detarium
I.1.4. Répartition géographique
I.2. Description botanique
I.2.1. Port
I.2.2. Feuilles
I.2.3. Fleurs
I.2.4. Fruit
I.3. Travaux effectués sur la plante
I.3.1. Chimie
I.3.2. Pharmacologie
I.3.3. Toxicité
I.4. Emplois de la plante
I.4.1. Emplois thérapeutiques
I.4.2. Autres emplois
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES
II.1. Définition
II.2. Espèces réactives
II.2.1. Espèces réactives de l’oxygène
II.2.2. Espèces réactives de l’azote
II.3. Toxicité des radicaux libres
II.3.1. Définition du stress oxydant
II.3.2. Peroxydation lipidique
II.3.3. Oxydation des protéines
II.3.4. Altération des acides nucléiques
II.4. Moyens de défense contre les radicaux libres
II.4.1. Antioxydants enzymatiques
II.4.1.1. Super oxydes dismutases (SOD)
II.4.1.2. Glutathion peroxydase (GSHPx)
II.4.1.3. Catalase (CAT)
II.4.2. Antioxydants non enzymatiques
II.4.2.1. Antioxydants exogènes
II.4.2.2. Antioxydants endogènes
II.5. Méthode d’étude des antioxydants : TEST FRAP
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
I.1. Matériel végétal
I.2. Matériel de laboratoire
I.3. Réactifs et solvants
I.3.1. Extraction et Fractionnement
I.3.2. Test de FRAP
I.4. Méthodes
I.4.1. Extraction
I.4.2. Fractionnement
I.4.3. Etude du pouvoir réducteur : Test de FRAP
I.4.4. Etudes statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Résultats
II.1.1. Rendements
II.1.2. Test de FRAP
II.1.2.1. Extrait hydro-éthanolique
II.1.2.2. Fraction de Dichlorométhane
II.1.2.3. Fraction d’acétate d’éhyle
II.1.2.4. Fraction Aqueuse
II.1.2.5. Vitamine C
II.1.2.6. Résumé
II.2. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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