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Les rôles thématiques
La théorie des rôles thématiques développée par Davidson (1967), Fillmore (1968) et Gruber (1965) affirme qu’une phrase se compose d’un prédicat et de ses arguments. Dans la plupart des cas, le prédicat est un verbe, il peut également être un adjectif, une préposition ou un nom. Le prédicat exprime les différentes relations sémantiques avec les arguments. Un argument a alors pour fonction d’exprimer la valeur sémantique du prédicat. Chaque argument est en relation avec son prédicat qui est déterminé par le rôle thématique associé à l’argument. Le rôle thématique caractérise donc la relation sémantique entre le prédicat et son argument. Chaque argument reçoit un seul rôle thématique différent de celui des autres arguments.
Il existe différents rôles thématiques :
– L’agent réalise l’action.
– Le patient subit l’action.
– Le thème est une entité déplacée, conséquence de l’action.
– L’expérienceur fait l’expérience d’un état psychologique.
– La position concerne la représentation spatiale.
– Le but est l’entité vers laquelle quelque chose se produit.
– La source est l’entité à partir de laquelle quelque chose se déplace.
– L’instrument est le moyen par lequel est réalisée une action.
– Le moyen définit un modifieur.
Dans l’exemple, « Jean mange une pomme » : « Jean » est l’agent, « pomme » est le patient.
Les rôles thématiques sont à l’interface de la syntaxe et de la sémantique. On retrouve également un niveau sémantique superficiel superposé à la fonction syntaxique (Saint-Dizier, 2006). La fonction syntaxique et le rôle thématique concernent la même relation. La relation syntaxique est construite selon les rapports de dépendance entre les éléments de la phrase. Au contraire, le sens permet de caractériser la relation thématique. Toutefois, une fonction syntaxique ne permet pas de déterminer un rôle thématique particulier (Feuillard, 2009).
Différences entre les noms et les verbes
A l’exclusion de la morphologie, on retrouve des différences sémantiques et syntaxiques entre les noms et les verbes (Conroy, Sage, & Ralph, 2006). En effet, les verbes disposent d’une organisation sémantique plus complexe que les noms et partagent moins de traits sémantiques entre eux. Les verbes sont également moins imageables que les noms. De plus, les verbes, véritables pivots de la phrase, déterminent le nombre et le type d’arguments. Ils peuvent avoir des structures argumentales différentes, ce qui les rend d’autant plus vulnérables. Les verbes possèdent également plus de marqueurs fonctionnels, leur structure morphologique est alors plus complexe. L’ensemble de ces raisons justifie ainsi les déficits disproportionnés de production de verbes chez les patients aphasiques (Mätzig et al., 2009).
Certains auteurs évoquent également des différences phonologiques et acoustiques entre les noms et les verbes. Au niveau phonologique, on retrouve des différences sur trois facteurs : le modèle d’accent, la durée qui est plus longue pour les noms, tout comme la longueur syllabique. Sur le plan acoustique, les verbes ont tendance à être moins marqués que les noms dans la parole. Ces deux points représentent un désavantage pour la perception et la compréhension de verbes (Conroy et al., 2006).
Au vu de ces différents points, la dénomination d’actions requiert plus d’exigences linguistiques que la dénomination d’objets.
Toutefois, certains patients aphasiques ont une atteinte plus importante des noms que des verbes. On parle alors de double dissociation. Cependant, cette double dissociation n’est pas équilibrée car les verbes exigent des traitements plus importants. Ce terme est alors controversé. On peut parler de double dissociation lorsqu’elle se base sur des déficits communs (conceptuel, grammatical, morphologique) (Mätzig et al., 2009).
Les troubles de l’évocation lexicale
Le manque du mot, également appelé anomie, est l’atteinte centrale des perturbations linguistiques aphasiques. Selon les déficits sous-jacents et les stratégies palliatives du patient aphasique, le manque du mot se manifeste de différentes manières : substitutions lexicales, périphrases, absence de production… (Auzou et al., 2008). Nous allons étudier dans cette partie, les différentes atteintes sous-jacentes possibles perturbant la production lexicale.
Atteinte lexico-sémantique
Dégradation des concepts
Il s’agit d’une perte plus ou moins étendue de traits sémantiques définissant un concept (mot, objet, personne, événement). On retrouve des répercussions sur le langage, la communication et le comportement. Le patient a alors des difficultés lors de tâches verbales ou non verbales nécessitant un traitement sémantique.
L’ébauche phonologique est inefficace à la récupération du concept. La récupération sémantique partielle du concept ne permet pas l’activation lexicale (Auzou et al., 2008). Les productions du patient se caractérisent par une absence de réponse ou par l’activation d’un concept partageant des traits sémantiques avec le mot cible (Rousseau, Gatignol, & Topouzkhanian, 2013).
Déficit d’accès aux représentations sémantiques
Le patient aphasique présente des difficultés à accéder au système sémantique. Il commet alors des erreurs non constantes, sans effet de fréquence lexicale. L’ébauche sémantique est efficace (Auzou et al., 2008).
Déficit d’accès sémantique spécifique à une modalité
D’après le modèle d’Hillis et Caramazza, le traitement sémantique peut être perturbé à une modalité d’entrée spécifique (Auzou et al., 2008). On parle de surdité au sens des mots ou de difficulté de traitement sémantique sur image par exemple (Rousseau et al., 2013).
Atteinte lexico-phonologique
Le système sémantique est conservé. Il n’y a pas de difficulté de compréhension.
Déficit d’accès au lexique phonologique de sortie
Il s’agit d’un déficit de transmission des informations entre le système sémantique et le lexique phonologique de sortie. On retrouve une élévation du seuil d’activation des unités lexicales. L’anomie cède sous l’effet de l’ébauche phonologique.
Certains patients sont atteints d’un déficit mixte marqué par un déficit d’accès au lexique phonologique de sortie et un déficit sémantique (Auzou et al., 2008).
Dégradation des représentations phonologiques
La production orale est marquée par une constance des erreurs chez le patient anomique. Il produit des néologismes et des paraphasies phonémiques (Auzou et al., 2008).
Perturbation de la mémoire tampon phonologique
La production est alors caractérisée par un effet de longueur ainsi que par des paraphasies phonémiques et des conduites d’approche (Auzou et al., 2008).
Conséquence d’un déficit de production de verbes sur le discours
Les patients aphasiques peuvent présenter des difficultés de production de verbes. Cette difficulté d’accès lexical impacte la mise en correspondance des relations thématiques et la structure syntaxique et donc altère la production de phrases. Le déficit peut survenir avant la mise en correspondance lorsque le verbe n’a pas été correctement sélectionné dans le lexique mental. La difficulté peut également survenir après la mise en lien des relations thématiques et de la structure syntaxique lorsque le déficit se situe au niveau phonologique (Pillon, 2016).
LIEN ENTRE SYSTÈME MOTEUR ET VERBES D’ACTION
De nombreuses études se sont attachées à analyser le lien entre le système moteur et les verbes d’action. Le langage et la fonction motrice ont longtemps été considérés comme deux systèmes distincts et indépendants, cependant cette conception a été remise en cause par de récentes études.
Théorie de la cognition incarnée
Les caractéristiques de la cognition incarnée
La cognition incarnée « embodied cognition » est un courant théorique développé en opposition à l’approche cognitiviste. Varela 1 évoque les caractéristiques de la cognition incarnée : « le cerveau existe dans un corps, le corps existe dans le monde, et l’organisme bouge, agit, se reproduit, rêve, imagine. Et c’est de cette activité permanente qu’émerge le sens du monde et des choses » (Versace, 2017).
La cognition incarnée serait sensorimotrice ce qui est à l’opposé d’une cognition cognitive abstraite et amodale (Dutriaux & Gyselinck, 2016). L’esprit incarné se compose du corps, de l’environnement et de l’histoire sociale de l’individu. Ainsi, le corps et son interaction avec l’environnement sont impliqués dans la cognition (Spackman & Yanchar, 2014). Les différentes modalités sensorielles, les actions, les émotions et processus affectifs participent à la cognition. De plus, la cognition dépend des expériences, elle est alors située (Versace, 2017). La cognition est donc indissociable de la perception et de l’action qui participent à la construction des représentations mentales.
La sémantique incarnée
Les concepts sémantiques constituent la cognition humaine. Ils représentent le sens des objets, les événements et les idées abstraites. Ils sont à la base de la reconnaissance des objets, du langage, de la planification d’action et de la pensée (Kiefer & Pulvermüller, 2012).
L’implication des représentations sensorimotrices dans la constitution des concepts oppose les théories cognitive et incarnée. Selon la théorie cognitive, les concepts sont des représentations abstraites et amodales. Les caractéristiques perceptives et motrices sont transformées en un format amodal, considérant que les systèmes perceptifs et moteurs ne sont que des systèmes périphériques. Selon la cognition incarnée, les concepts dépendent des expériences sensorimotrices et des représentations des états internes (proprioception, émotion et introspection) en interaction avec l’environnement (Kiefer & Pulvermüller, 2012). Ainsi, la relation entre le symbole et le sens se base sur les expériences sensorimotrices (Tschentscher, 2017). Les concepts sont donc des représentations spécifiques à une modalité qui se basent sur la perception et l’action. De plus, les mécanismes neuronaux de perception et d’action supportent le traitement sémantique. Les concepts sont incarnés et distribués, et s’activent selon les contraintes contextuelles (Tschentscher, 2017), (Kiefer & Pulvermüller, 2012).
Représentation sémantique du verbe
La cognition incarnée estime alors que le traitement de verbes d’action implique l’activation des systèmes cérébraux sensoriels et moteurs (Dalla Volta, Avanzini, De Marco, Gentilucci, & Fabbri-Destro, 2018).
Activation d’un réseau fronto-pariétal lors de traitements linguistiques de verbes
Des études d’IRM fonctionnelle confirment l’activation d’un réseau fronto-pariétal lors de tâches langagières requérant les caractéristiques sémantiques de l’action (Péran et al., 2010).
Système moteur
Le système moteur se compose du cortex moteur primaire et du cortex prémoteur.
A travers une tâche de production de verbes chez des participants sains, Péran et al. (2010) ont observé une activation cérébrale importante dans les régions frontales inférieures gauches notamment dans le système moteur lors de représentations sémantiques lexicales de l’action. Elle est associée à la recherche des caractéristiques sémantiques de l’action.
Par ailleurs, la comparaison des activations neuronales entre la dénomination d’actions et d’objets chez des participants sains a mis en évidence l’implication du réseau moteur dans le traitement des verbes d’action. En effet, contrairement aux objets, la dénomination d’actions active le gyrus précentral, l’aire motrice supplémentaire, l’insula et le thalamus dans l’hémisphère gauche ainsi que le gyrus précentral dans l’hémisphère droit. La différence d’activation cérébrale entre les noms et les verbes repose sur le traitement sémantique des verbes en raison du contrôle des variables morphosyntaxique et visuelle. Cette étude témoigne du rôle du système moteur dans le traitement des verbes d’action (Zhang et al., 2018).
De même, la comparaison des activations cérébrales entre le traitement des verbes concrets exprimant une action et des verbes abstraits confirme l’activation précoce d’un circuit fronto-pariétal impliquant les régions pré-motrices dans le traitement des verbes d’action uniquement (Dalla Volta et al., 2018).
D’autres études réalisées avec des patients présentant une lésion cérébrale témoignent de l’implication du système moteur dans les traitements linguistiques. Notamment, l’étude de Péran et al. (2009)2 a mis en évidence une corrélation entre la sévérité du déficit moteur et l’activation cérébrale dans les régions motrices lors de tâches linguistiques de verbes d’action. Les études sur les lésions cérébrales revendiquent un lien étroit entre le déficit moteur et les difficultés langagières offrant ainsi des preuves supplémentaires de l’implication du système moteur dans le traitement des verbes d’action (Zhang et al., 2018).
Le système moteur permet donc d’accéder aux représentations sémantiques de l’action. Par ailleurs, l’étude d’Aziz-Zadeh et al. (2006)3 a fourni une preuve de l’implication des zones pré-motrices dans les représentations sémantiques des actions lors de tâches linguistiques ou d’observation d’actions. De plus, les représentations sémantiques d’un verbe d’action et les représentations mentales de l’action ont des réseaux cérébraux qui se chevauchent partiellement, ce qui a permis d’identifier le réseau fronto-pariétal. La représentation sémantique du verbe impliquerait alors de récupérer les traits sémantiques de l’action liés aux représentations motrices et les traits sémantiques verbaux (Péran et al., 2010).
Région pariétale
Outre le système moteur, Péran et al. (2010) et Dalla Volta et al. (2014) ont confirmé l’implication du cortex pariétal de l’hémisphère gauche dans le traitement des verbes d’action.
Le cortex pariétal code le retour sensoriel et l’espace dans lequel l’action a lieu (Dalla Volta et al., 2018). Il permet donc de décrire les outils associés aux verbes d’action (Dalla Volta, Fabbri-Destro, Gentilucci, & Avanzini, 2014). En effet, le cortex pariétal supérieur permet de récupérer les informations concernant l’utilisation de l’effecteur corporel (main/doigts) associé aux objets. Le cortex pariétal inférieur possède un rôle spécifique dans la sémantique de l’action. Aussi, il récupère les informations spatio-temporelles concernant les actions liées aux objets (Péran et al., 2010).
Développement du réseau sémantique
Selon la théorie associationniste développée par Hebb, le développement langagier se fonde sur des réseaux sémantiques reposant sur les principes d’apprentissage hebbien qui expliquent la formation des réseaux neuronaux distribués dans le cerveau (Hauk & Pulvermüller, 2011), (Tschentscher, 2017). Ainsi, comprendre un mot d’action repose sur la répétition d’expériences sensorimotrices liées à la signification du mot. Il existerait alors une relation étroite entre les expériences et la sémantique du mot (Dalla Volta et al., 2014). Pour les verbes d’action, le traitement sémantique peut ensuite activer les réseaux neuronaux impliqués dans l’exécution de cette action (Tschentscher, 2017).
Implication du système moteur lors des traitements linguistiques
Comme mentionné ci-dessus, le système moteur s’active lors de traitement linguistique des mots d’action.
Activation du système moteur pendant l’étape lexico-sémantique
Différentes études émettent l’hypothèse que le sens référentiel des verbes d’action se situe dans le cortex prémoteur et moteur (Péran et al., 2010).
Cependant, certains auteurs formulent des critiques concernant l’implication du système moteur dans la sémantique du verbe d’action. Mahon et Caramazza (2008)4 justifient l’activation du système moteur comme une simulation mentale du contenu du langage suivant l’accès aux connaissances sémantiques. Le système moteur s’activerait également selon la stratégie mise en place pour résoudre la tâche. En réponse à ces questions, des études ont démontré l’intervention précoce du système moteur dans le traitement sémantique des verbes d’action. Elles ont utilisé des techniques comme l’EEG (électroencéphalogramme) et le MEG (magnétoencéphalogramme) qui analysent les activations cérébrales d’un processus cognitif dans les 400 millisecondes (Tschentscher, 2017).
Ainsi, l’étude de Dalla Volta et al. (2018) utilisant l’EEG fournit la preuve d’un recrutement précoce du système moteur dans les 200 ms et du cortex pariétal dans les 400 ms. L’activation motrice est un processus ascendant intervenant dès le début de la présentation du stimulus lors du traitement des caractéristiques du verbe d’action. Le système moteur est alors impliqué dans le traitement sémantique du verbe d’action quelle que soit la stratégie adoptée par les participants (Dalla Volta et al., 2018). L’activation précoce du système moteur prouve qu’il représente un processus de traitement sémantique du verbe d’action contredisant ainsi l’hypothèse que l’activation résulte de sa compréhension (Pulvermüller & Fadiga, 2010).
L’étude de stimulation magnétique transcranienne (TMS) de Pulvermüller et Hauk (2005) 5 fournit une preuve supplémentaire du rôle sémantique du système moteur. Les stimulations magnétiques de la représentation d’un effecteur corporel dans l’hémisphère gauche impliquant la main ou la jambe améliorent la vitesse de traitement des verbes associé à cet effecteur. Il existe alors une influence spécifique du système moteur sur le traitement des verbes d’action (Pulvermüller, 2005), (Pulvermüller & Fadiga, 2010). Cette étude confirme le rôle causal du système moteur dans les processus sémantiques (Tschentscher, 2017).
L’activation précoce du système moteur, l’interférence des stimulations TMS des zones motrices avec les performances linguistiques et l’activation indépendante de l’attention portée à la tâche sont les critères justifiant l’implication du système moteur dans le traitement lexico-sémantique des verbes d’action (Hauk, Shtyrov, & Pulvermüller, 2008).
Caractéristiques de l’activation du système moteur dans le traitement sémantique du verbe d’action
Péran et al. (2010) ont relevé une latéralisation du réseau fronto-pariétal dans l’hémisphère gauche lors du traitement sémantique des verbes d’action.
Par ailleurs, une étude d’imagerie fonctionnelle a déterminé la latéralité de l’activation cérébrale chez des participants gauchers et droitiers en réponse à des mots d’action liés à la main. Le traitement des mots bi-manuels active le cortex moteur de façon bilatérale, alors que celui des mots uni-manuels active le cortex moteur latéralisé à gauche chez tous les participants. Ainsi, ces différences d’activation cérébrale reflètent l’effet de la domination du langage sur la formation des réseaux cérébraux sémantiques (Hauk & Pulvermüller, 2011).
Aussi, différents auteurs ont mis en évidence que le cortex moteur est organisé de façon somatotopique selon l’effecteur (Pulvermüller, 2005). De plus, une étude EEG fournit la preuve que le traitement des verbes d’action active le système moteur organisé de façon somatotopique selon l’effecteur impliqué (Dalla Volta et al., 2014).
L’activation somatotopique du système moteur lors de traitement de verbes d’action reflète le traitement sémantique. Le système moteur possède donc des réseaux sémantiques topographiquement spécifiques pour les catégories des verbes (Pulvermüller & Fadiga, 2010).
Hypothèse de l’implication du système de neurones miroirs
De nombreuses études scientifiques supportent l’existence d’un système de neurones miroirs chez le singe et chez l’Homme.
Neurones miroirs chez le singe et l’Homme
Chez le singe
Les années 1990 sont marquées par la découverte des neurones miroirs chez le chimpanzé (Lebon, Guillot, Collet, & Papaxanthis, 2015). Ils ont été découverts dans le cortex prémoteur ventral de la zone F5 et sont également présents dans le lobule pariétal inférieur et dans la région intra-pariétale antérieure (Binkofski & Buccino, 2006), (Rizzolatti & Sinigaglia, 2010).
Les neurones miroirs s’activent lors de l’exécution d’une action de la main dirigée vers un but mais également lors de l’observation d’un singe ou d’un homme réalisant une action similaire. Des activations ont été retrouvées lors d’observations d’actions manuelles et buccales. Les neurones miroirs sont impliqués dans la reconnaissance d’action ainsi que dans l’apprentissage moteur. Mais, ils ne s’activent pas lorsque l’action est réalisée par un outil.
Il existe des neurones miroirs audiovisuels codant le contenu visuel et acoustique de l’action permettant de reconnaître l’action via ses modalités (Binkofski & Buccino, 2006).
Chez l’Homme
De nombreuses études neuropsychologiques, comportementales et de neuro-imagerie fournissent des preuves de l’existence d’un système de neurones miroirs chez l’Homme.
Des études neuro-anatomiques et neurophysiologiques ont comparé au niveau cytoarchitectonique la zone motrice F5 du singe composée de neurones miroirs à l’aire de Brodmann 44 faisant partie de l’aire de Broca chez l’Homme (Pulvermüller & Fadiga, 2010).
En utilisant l’imagerie fonctionnelle, Buccino et al. (2001) 6 démontrent que l’observation de vidéos d’actions transitives (avec objet) et intransitives (imitation sans objet) de la bouche, de la main et du pied active le cortex prémoteur et l’aire de Broca. Les mêmes circuits cérébraux sont activés lors de l’observation et de l’exécution d’actions. Le système de neurones miroirs est impliqué dans l’observation d’actions (Binkofski & Buccino, 2006).
Rizzolatti et al. (1996)7 localisent les neurones miroirs dans la zone de Broca, dans le gyrus temporal moyen et dans le sulcus temporal supérieur. Des études de neuro-imagerie soutiennent l’implication du gyrus frontal inférieur, du cortex prémoteur bilatéral et du cortex pariétal inférieur (Newman-Norlund, van Schie, van Hoek, Cuijpers, & Bekkering, 2010).
Fonctions du système de neurones miroirs
L’étude d’imagerie fonctionnelle de Buccino et al. (2004) 8 évoque la fonction de reconnaissance. Les participants ont observé des actions buccales réalisées par un homme, un singe et un chien : mordre et communiquer. Les neurones miroirs, à travers la résonance motrice des réseaux neuronaux de l’exécution, reconnaissent certaines actions. Ainsi, ils reconnaissent des actions réalisées par autrui en fonction des actions observées sur leur propre système moteur quelle que soit la modalité de présentation (Binkofski & Buccino, 2006).
Par ailleurs, le débat concernant le rôle des neurones miroirs dans la compréhension de l’action est toujours d’actualité. En présentant des vidéos d’actions cohérentes (agrafer avec la main) et incohérentes (agrafer avec le pied), Newman-Norlund et al. (2010) ont mis en évidence le rôle du gyrus supramarginal bilatéral qui réagit différemment aux types d’action. Ainsi, les neurones miroirs sont impliqués dans la compréhension des actions de haut niveau.
De plus, ce système soutient la compréhension des intentions motrices (Rizzolatti & Sinigaglia, 2010). Il est aussi impliqué dans l’imitation, dans la reconnaissance de l’émotion et dans l’imagerie de l’action (Newman-Norlund et al., 2010), (Pulvermüller & Fadiga, 2010).
Implication du système de neurones miroirs dans le traitement des verbes d’action
Les neurones miroirs joueraient un rôle dans l’évolution du langage. En effet, un lien existe entre la reconnaissance de l’action et le langage. S’activant lors de l’observation et l’exécution d’une action, les neurones miroirs établissent un code commun entre l’acteur et l’observateur. Ainsi, ce lien serait à la base de l’évolution du langage (Hauk et al., 2008).
Le système de neurones miroirs permet de reconnaître des actions. La question qui se pose actuellement est de déterminer leur éventuelle implication dans la compréhension du langage (Hauk et al., 2008). Binkofski et Buccino (2006) formulent l’hypothèse du rôle de médiateur des neurones miroirs dans le traitement des actions exprimées à travers le langage.
Plusieurs études ont démontré l’activation du système moteur lors d’observation d’actions (Hauk et al., 2008). De plus, d’autres études témoignent de l’implication du système moteur dans la sémantique des mots d’action (Pulvermüller & Fadiga, 2010). Par ailleurs, Dalla Volta et al. (2018) démontrent l’activation d’un réseau fronto-pariétal lors de traitement des verbes d’action ainsi que lors de l’observation et l’imitation des actions.
Néanmoins, peu d’études affirment l’implication des neurones miroirs dans le traitement sémantique des verbes d’action. L’implication des neurones miroirs dans la compréhension du langage constitue donc un débat actuel (Hauk et al., 2008).
LES RÉÉDUCATIONS DE L’ANOMIE DU VERBE
La majorité des rééducations de l’anomie se sont principalement intéressées aux noms. Cependant le verbe possède un rôle essentiel dans la construction de phrases, c’est pourquoi il semble important d’axer la rééducation sur celui-ci (McCann & Doleman, 2011). Beaucoup d’études portant sur la rééducation de la dénomination de verbes se sont inspirées de thérapies de production de noms (Conroy, Sage, & Ralph, 2009a).
Thérapies verbales utilisant un support statique
Les différentes méthodes présentées ci-dessous se sont appuyées sur un support statique (photographies, dessins) pour la dénomination de verbes.
Thérapies sémantiques et/ou phonologiques
Thérapies sémantiques
De nombreuses études utilisent le traitement sémantique afin d’améliorer la production de verbes.
McCann et Doleman (2011) ont proposé trois tâches sémantiques aux participants aphasiques: la complétion de phrases fournissant des informations syntaxiques et sémantiques, la dénomination sur définition et la dénomination sur image. Des aides sémantiques ou phonologiques sont fournies en cas de non réponse (McCann & Doleman, 2011).
A travers une étude de cas, d’autres auteurs ont proposé la SFA (semantic features analysis). Il s’agit d’une thérapie initialement axée sur la production de noms qui a été adaptée à l’évocation de verbes. Afin de faciliter la production ultérieure du verbe, la participante doit identifier six caractéristiques sémantiques de l’action : le sujet, le but de l’action, les parties du corps ou de l’objet utilisé, la description des propriétés physiques, le lieu de l’action, et les objets ou actions en lien avec ce verbe (Wambaugh & Ferguson, 2007).
Il en résulte que les thérapies sémantiques améliorent la dénomination de verbes entrainés. Cependant, aucune généralisation aux verbes non entrainés n’a été relevée. Les résultats témoignent également d’un transfert à d’autres domaines. En effet, un des trois participants de la thérapie proposée par McCann et Doleman (2011) améliore la production de phrases syntaxiquement correctes. De plus, la thérapie SFA témoigne également d’une augmentation de l’informativité et de la productivité du discours de la participante.
Thérapies phonologiques
D’autres études ont axé la récupération de verbes sur un traitement phonologique uniquement. L’étude de Conroy et al. (2009a) a comparé une méthode d’ébauche phonologique seule à une méthode combinant la phrase neutre à l’amorce phonologique auprès de sept participants aphasiques chroniques. Les aides proposées ont suivi le principe d’estompage et suivent une véritable progression : le mot est produit par le rééducateur, les premiers phonèmes du mot sans la terminaison verbale, la première syllabe du verbe, le ou les premier(s) phonème(s) et ensuite l’image seule. Les résultats témoignent d’une amélioration de la production de verbes dans les deux conditions avec une légère différence en faveur de la méthode phonologique seule. Néanmoins, aucune généralisation aux verbes non travaillés n’a été relevée. Toutefois, les verbes travaillés sont également correctement dénommés dans d’autres conditions de présentation de l’action, ce qui est une forme de généralisation pour les auteurs. Ils concluent donc que la méthode rééducative phonologique impacte la communication quotidienne à travers l’augmentation de production de verbes travaillés (Conroy et al., 2009a).
Wambaugh et al. (2004) ont comparé les thérapies sémantiques et phonologiques pour la récupération lexicale de verbes. La thérapie phonologique suit une hiérarchie croissante des aides : un non-mot se terminant par la même rime, l’ébauche du premier phonème et les deux aides combinées jusqu’à la répétition du verbe si nécessaire. Les résultats sont comparables entre les deux thérapies permettant une amélioration de la production des verbes travaillés sans aucune généralisation aux autres verbes. L’effet des thérapies dépend fortement des déficits sous-jacents de chaque participant aphasique. En effet, aucune amélioration de la production des verbes n’est rapportée pour une participante qui présente un déficit sémantique sur sept participants (Wambaugh, Cameron, Kalinyak Fliszar, Nessler, & Wright, 2004).
Thérapies mixtes
Certaines thérapies combinent les aspects phonologiques et sémantiques afin d’optimiser la production de verbes.
Raymer et al. (2007) ont proposé un protocole de rééducation des noms et des verbes constitué de questions fermées sur les informations phonologiques et sémantiques du mot. Les questions sont précédées et suivies d’une série de trois répétitions du mot.
De plus, Carragher et al. (2013) ont également combiné des aspects phonologiques (repérage phonémique), sémantiques (type SFA) et gestuels (type Makaton) afin de proposer une approche thérapeutique multi-composante.
Comme les thérapies se basant sur une approche phonologique ou sémantique, les thérapies mixtes témoignent d’une amélioration de la production de verbes entrainés (Raymer et al., 2007), (Carragher, Sage, & Conroy, 2013). Néanmoins, cette amélioration n’apparait pas chez l’ensemble des participants. Raymer et al. (2007) relèvent deux participants avec un déficit sémantique important ainsi qu’un participant avec une aphasie non fluente sévère qui n’ont pas répondu positivement à la rééducation. Carragher et al. (2013) indiquent la présence de gains modérés pour les verbes non traités pour quelques participants.
Par ailleurs les aides fournies ne suivent pas toujours la même progression. Conroy et al. (2009b) ont mis en évidence des résultats similaires entre les thérapies d’augmentation des aides et les thérapies suivant le principe d’estompage. La technique avec des indices croissants consiste à fournir des aides jusqu’à ce que le participant dénomme correctement l’image. Au contraire, la technique d’estompage vise à réduire les aides au fur et à mesure que le mot est correctement produit (Conroy, Sage, & Ralph, 2009b).
Utilisation de supports informatiques
L’intervention orthophonique évolue progressivement vers l’intégration des nouvelles technologies dans la rééducation (Kurland, Wilkins, & Stokes, 2014).
Le praticien peut utiliser le support informatique au cours de la rééducation. Adrián et al. (2011) ont conçu un programme de rééducation assisté par ordinateur (CARP-2) pour la production de noms et de verbes. Il se compose de trois tâches (dénomination, dénomination sur critère avec des distracteurs neutres et ensuite dénomination avec des distracteurs sémantiques) se complétant d’indices phonologiques, sémantiques ou orthographiques en cas d’échec de dénomination. Les 15 participants aphasiques ont amélioré leurs performances de dénomination des mots travaillés. De plus, les auteurs ont relevé un transfert aux items non travaillés chez 11 participants (Adrián, González, Buiza, & Sage, 2011).
Contrairement à l’étude ci-dessus, les deux études suivantes proposent une pratique orthophonique en autonomie à l’aide des nouvelles technologies.
L’étude de Kurland et al. (2014) a proposé un programme de pratique à domicile sur tablette auprès de huit participants aphasiques chroniques. Les tâches proposées sont de type jugement sémantique ou répétition à partir de dessins d’objets ou d’actions. Ce programme intervient à la suite d’une rééducation orthophonique intensive. Il en résulte que la pratique de la tablette à domicile a permis de maintenir les progrès et d’améliorer les performances des participants de façon autonome. Toutefois, la formation à l’utilisation de la tablette et la motivation sont deux facteurs de réussite de cette pratique (Kurland et al., 2014).
Une revue systématique traitant de l’efficacité des nouvelles technologies dans la rééducation de l’anomie inclut huit articles concernant les verbes. L’ensemble des études a démontré une amélioration significative de la production de verbes travaillés et des résultats mitigés pour la production de verbes non travaillés. De plus, la généralisation au discours était limitée (Lavoie, Macoir, & Bier, 2017).
L’utilisation des nouvelles technologies présente de nombreux avantages. Le support informatique peut être source de motivation pour le patient. Elles offrent la possibilité d’un usage auto-administré permettant une rééducation intensive ainsi qu’une augmentation de l’autonomie du patient. L’accès au soin peut alors être élargi. Néanmoins, ce support ne permet pas d’avoir un contrôle sur la production des patients pouvant ainsi compromettre l’efficacité de la rééducation. Il présente également des limites d’accessibilité au handicap (Lavoie et al., 2017), (Kurland et al., 2014).
Thérapies sensorimotrices
Contrairement aux thérapies évoquées précédemment, plusieurs études sur l’anomie des verbes se basent sur les liens entre le système moteur et le langage afin de favoriser la production du verbe.
Exécution de gestes dans la rééducation de l’anomie du verbe
Les personnes aphasiques ont tendance à produire plus de gestes compensatoires de leur manque du mot. De plus, plusieurs études ont démontré l’apport bénéfique de l’utilisation de gestes associés à la production verbale.
Se basant sur l’hypothèse d’un lien entre langage et action, plusieurs études ont relevé une influence de l’exécution de gestes sur la compréhension et la production de mots (Marangolo et al., 2010). Il existe différentes méthodes de rééducation se basant sur le geste. Certaines reposent uniquement sur l’utilisation du geste, d’autres utilisent le geste associé à la production verbale (Marangolo, Cipollari, Fiori, Razzano, & Caltagirone, 2012).
La revue systématique de Rose et al. (2013) a inclus 23 études sur l’exécution de gestes chez des participants aphasiques. Il en ressort que l’utilisation de gestes isolés a un impact limité sur la production langagière. Tandis que l’utilisation de gestes combinés à une production verbale améliore la production de noms et de verbes entrainés. La généralisation aux autres mots est cependant mitigée. Par ailleurs, il n’est pas établi que cette méthode dépasse les résultats d’une rééducation verbale pure (Rose, Raymer, Lanyon, & Attard, 2013). Raymer et al. (2006) ont proposé un protocole d’entrainement gestuel-verbal (GVT) combinant un indiçage phonologique et sémantique et l’exécution de gestes pour la récupération de noms et de verbes. Conformément à la revue systématique précédente, ce protocole est efficace pour améliorer la récupération de mots chez les neuf participants aphasiques sans généralisation aux verbes non entrainés. Toutefois, huit participants ont montré une augmentation de l’utilisation spontanée de gestes. Au total, ce protocole a permis d’améliorer la communication des participants aphasiques (Raymer et al., 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE THÉORIQUE
CHAPITRE 1 : ÉVOCATION DE VERBES
1 Approche cognitive de la production lexicale orale
1.1 Modèle de Hillis et Caramazza
1.2 Modélisation de la dénomination orale
1.3 Mémoire sémantique selon une approche cognitive
2 Spécificités des verbes
2.1 Place centrale du verbe : notion de pivot dans la phrase
2.1.1 La théorie de Tesnière
2.1.2 Les rôles thématiques
2.2 Différences entre les noms et les verbes
3 Les troubles de l’évocation lexicale
3.1 Atteinte lexico-sémantique
3.1.1 Dégradation des concepts
3.1.2 Déficit d’accès aux représentations sémantiques
3.1.3 Déficit d’accès sémantique spécifique à une modalité
3.2 Atteinte lexico-phonologique
3.2.1 Déficit d’accès au lexique phonologique de sortie
3.2.2 Dégradation des représentations phonologiques
3.2.3 Perturbation de la mémoire tampon phonologique
3.3 Conséquence d’un déficit de production de verbes sur le discours
CHAPITRE 2 : LIEN ENTRE SYSTÈME MOTEUR ET VERBES D’ACTION
1 Théorie de la cognition incarnée
1.1 Les caractéristiques de la cognition incarnée
1.2 La sémantique incarnée
2 Représentation sémantique du verbe
2.1 Activation d’un réseau fronto-pariétal lors de traitements linguistiques de verbes
2.1.1 Système moteur
2.1.2 Région pariétale
2.1.3 Développement du réseau sémantique
2.2 Implication du système moteur lors des traitements linguistiques
2.2.1 Activation du système moteur pendant l’étape lexico-sémantique
2.2.2 Caractéristiques de l’activation du système moteur dans le traitement sémantique du verbe d’action
3 Hypothèse de l’implication du système de neurones miroirs
3.1 Neurones miroirs chez le singe et l’Homme
3.1.1 Chez le singe
3.1.2 Chez l’Homme
3.2 Fonctions du système de neurones miroirs
3.3 Implication du système de neurones miroirs dans le traitement des verbes d’action
CHAPITRE 3 : LES RÉÉDUCATIONS DE L’ANOMIE DU VERBE
1 Thérapies verbales utilisant un support statique
1.1 Thérapies sémantiques et/ou phonologiques
1.1.1 Thérapies sémantiques
1.2 Thérapies phonologiques
1.2.1 Thérapies mixtes
1.3 Utilisation de supports informatiques
2 Thérapies sensorimotrices
2.1 Exécution de gestes dans la rééducation de l’anomie du verbe
2.2 Observation d’actions
3 Intérêt de l’utilisation d’un support dynamique pour la récupération de verbes
PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES PARTIE PRATIQUE
CHAPITRE 1 : MÉTHODE
1 Population
1.1 Critères d’inclusion et d’exclusion
1.2 Recrutement
1.3 Présentation des participants
2 Matériel
2.1 Elaboration des vidéos
2.1.1 Choix des verbes
2.1.2 Création des vidéos
2.1.3 Vérification des actions représentées
2.2 Outils d’évaluation
2.2.1 Batterie d’évaluation de la dénomination de verbes : DVL 38
2.2.2 Dénomination d’actions à partir d’un support vidéo
2.2.3 Production spontanée : image de description narrative
3 Procédure
3.1 Déroulement de l’évaluation
3.1.1 Passation de la batterie de dénomination de verbes lexicaux en images : DVL 38 38
3.1.2 Evaluation pré-thérapie
3.1.3 Evaluation post-thérapie à une semaine et à un mois
3.2 Déroulement des séances
3.2.1 Durée et fréquence des séances
3.2.2 Observation de vidéos
3.2.3 Progression des amorces facilitatrices
3.2.4 Analyse des séances
3.3 Analyse des résultats
CHAPITRE 2 : RÉSULTATS
1 Fonctionnement langagier des patients
1.1 Mme Q.
1.2 Mr M.
1.3 Mme B.
1.4 Mr I.
1.5 Mme E
2 Analyse du déroulement des séances
2.1 Mme Q.
2.2 Mr M.
2.3 Mme B.
2.4 Mr I.
2.5 Mme E
3 Production isolée de verbes en pré et post-thérapie
3.1 Mme Q.
3.2 Mr M.
3.3 Mme B.
3.4 Mr I.
3.5 Mme E
4 Production spontanée de verbes : description de la scène imagée du protocole
4.1 Mme Q.
4.2 Mr M.
4.3 Mme B.
4.4 Mr I.
4.5 Mme E
5 Informativité du discours : description de la scène imagée du protocole Montréal-Toulouse d’examen linguistique de l’aphasie (MT86)
5.1 Mme Q.
5.2 Mr M.
5.3 Mme B.
5.4 Mr I.
5.5 Mme E.
DISCUSSION
CHAPITRE 1 : RECONTEXTUALISATION
CHAPITRE 2 : VALIDATION DES HYPOTHÈSES
1 Effet de l’intervention sur la production isolée de verbes
1.1 Effet de l’intervention sur la production des verbes entrainés
1.2 Effet de l’intervention sur la production des verbes non entrainés
1.3 Effet à distance de l’intervention sur la dénomination des actions
2 Effet de l’intervention sur la production spontanée des verbes
3 Effet de l’intervention sur l’informativité du discours
CHAPITRE 3 : LIMITES ET PERSPECTIVES
1 Les limites de l’étude
1.1 Fréquence déterminée
1.2 Choix des verbes
1.3 Evaluation et tests choisis
2 Les perspectives
2.1 Validation auprès d’une plus grande population
2.2 Comparaison avec une intervention utilisant un support statique
2.3 Vérification de la stabilité inter-juges
2.4 Evaluation d’un transfert des compétences dans un contexte écologique
2.5 Amélioration de la production de phrases
3 Impact en orthophonie
CONCLUSION
Bibliographie
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