Transect
Les indices d’Ellenberg concernant l’humidité (F) et l’azote (N) sont obtenus à l’aide de la banque de données Baseflore (Julve, 1998) et des indices de recouvrement de Braun-Blanquet des espèces (seulement celles dont le recouvrement est supérieure à 1). Un indice d’humidité et d’azote est obtenu suivant les formules suivantes, puis comparé au référentiel d’Ellenberg (donné en annexe 3).
Humidité moyenne = F(relevé) = ∑(F*r) / ∑(r)
Fertilité moyenne = N(relevé) = ∑(N*r) / ∑(r)
Avec F la valeur d’humidité, N la valeur d’azote du référentiel d’Ellenberg obtenu sur baseflore et r le recouvrement moyen. Deux indices d’abondance sont aussi calculés : l’indice de diversité de Shannon H’ et d’équitabilité de Piélou J’.
Indice de Shannon = H’ = -∑(Pi*logPi)
Avec Pi la proportion de l’espèce : Pi = ni/N ; ni = nombre d’individus d’une espèce dans le relevé et N =nombre total d’individus dans le relevé. Indice de Piélou = J’ = H’ / Hmax Avec Hmax = log S et S = nombre total d’espèces (richesse spécifique). L’indice de Shannon dépend de la répartition des espèces. Si une seule espèce domine alors l’indice sera proche de 0. A contrario, si les espèces sont présentent en quantité égale alors H’ est à son maximum. L’indice de Piélou restreint les valeurs entre 0 et 1 en prenant en compte la valeur de diversité maximale Hmax. Lorsque J’ approche de 0 cela indique qu’une espèce est dominante. Si J’ approche de la valeur 1 alors l’abondance est équitable entre les espèces.
Protocole Indice Ponctuel d’Abondance (I.P.A)
La méthode des I.P.A est une méthode « relative » et permet de comparer les abondances relatives des espèces entres elles, suivant leurs habitats ou la temporalité. C’est une méthode, mise au point par Blondel, Ferry et Frochot dans les années 1970. La méthode consiste à se placer à différentes positions appelées station ou point d’écoute et à rester immobile pendant 20 minutes. Les points d’écoute ne doivent pas se superposer et sont séparés sur une distance de 100 à 300 mètres (suivant l’habitat et les espèces ciblées). Durant le laps de temps, l’observateur prend en compte l’ensemble des individus contactés (vu et entendu). Enfin, un indice (I.P.A) est donné pour chaque espèce contacté (Tableau 3). Deux passages sont effectués l’un avant le 25 avril et un autre après le 25 avril. Une durée de quatre à six semaines doit être respectée entre les deux. Pour chaque espèce, c’est l’I.P.A le plus élevé qui fait office d’I.P.A final (par exemple : une mésange noire a un I.P.A de 4.5 le 10 avril et un I.P.A de 10 le 15 mai. L’I.P.A de la mésange noire est donc de 10 divisé par le nombre de point d’écoute) (Mourgaud, 1996). Enfin, il faut réaliser ce protocole suivant certaines conditions météorologiques : beau temps, pas de vent et compris dans une fenêtre de temps située entre 30 min et 4 heures après le lever du soleil. Le site de la boire de la Frémondière et celui du marais de Montreuil-Juigné sont concernés par cette méthode.
Humidité
Le premier résultat logique montre que les espèces identifiées au sein du compartiment « Lit » ont un indice d’humidité plus élevé que les autres compartiments (moyenne de 9.35 pour le compartiment « lit » et 7.16 pour les compartiments « berge » et « prairie »). Les indices entre les prairies et les berges sont relativement homogènes (écart-type de 0.8 pour les états initiaux (prairie et berge) et 0.5 pour les états après travaux). Cette homogénéité peut traduire une berge très faible en termes de variation de hauteur et peu différenciée de la prairie. De manière générale, l’indice d’humidité reste stable pour la majorité des compartiments. L’indice se situe entre 6 et 8 pour les compartiments « prairie » et « berge », c’est-à-dire qu’il s’agit d’un sol constamment humide et bien aéré (Annexe 3). Concernant les états initiaux, le maximum est atteint à Grez-Neuville avec 8.65 (berge) et le minimum à Sené avec un indice de 6.00 (prairie). A noter toutefois que les indices qui tendent vers 9 (>8) sont indicateurs de site humide, souvent dans des eaux saturées et des sols mal aérés (Annexe 3) (berge de Corzé au suivi après travaux par exemple). Le compartiment « lit » est un peu plus hétérogène avec des indices allant de 8 (Sn) à 11 (Cz). Enfin la flore présente au sein du compartiment « plateau » a l’indice le plus bas au sein du site étudié MJ : 6.37< 7.20 et 7.69 et PB : 6.20 < 6.92, 6.68 et 8.23. Malgré tout, les indices indiquent des sols constamment humides.
Travaux dont les objectifs non pas été atteint
La boire de Sené, le marais de Montreuil-Juigné et la boire de Grez-Neuville n’ont pas atteints leurs objectifs respectifs, à cause notamment de la hausse de l’abondance de la jussie qui entraîne une perturbation de l’écoulement. Concernant le marais amont de Montreuil-Juigné, le merlon mis en place n’est pas assez grand pour dévier pleinement le ruisseau Fontaine. Ce qui a pour conséquence une stagnation de l’eau dans le marais et donc un comblement de l’exutoire. De même, les exutoires de la frayère de Grez-Neuville sont rapidement émergés ce qui a pour conséquence le développement de la jussie mais aussi des lentilles d’eau au sein du lit. Ce développement, notamment de la jussie a pour effet indirect de diminuer la concentration en oxygène dissous dans l’eau, observable sur la boire de Sené (figure 14), la frayère de GrezNeuville ou encore la boire du parc Balzac (cf. paragraphe ci-dessous).
Proposition d’amélioration des travaux
Certains aménagement peuvent être pris en compte vis-à-vis des sites étudiés : Marais de Montreuil-Juigné : l’idéal serait d’augmenter la hauteur du merlon afin qu’il fasse pleinement effet. Cependant, les agriculteurs sont contre cette solution qui inonderait leurs terrains. Concernant l’exutoire, le fait que les vaches passent à son niveau (cf. figure 17), peut potentiellement obstruer le passage de l’eau en créant une « barrière ». Le clôturage pourrait se faire des deux côtés du marais amont. Boire de Grez-Neuville : la végétation présente dans les exutoires obstrue ces derniers, empêchant l’eau de circuler. Une des solutions serait de retirer cette végétation et de créer un passage à gué avec des pierres pour éviter que le bétail modifie le linéaire de l’exutoire. Cependant cette solution ne semble pas être durable car la végétation risque de repousser, obligeant à répéter ces travaux. Un autre cas de figure serait que la jussie se répande en dehors de la frayère. Une des solutions avancées par le syndicat est de créer un ombrage afin de réduire l’influence de la jussie. En fin de compte, la jussie est le problème majeur des annexes hydrauliques au niveau de la Loire et de ses influences (Ruaux, 2009). En plus de rentrer en compétition avec d’autres espèces, la jussie perturbe les facteurs abiotiques nécessaire à la biodiversité. Dans les sites étudiés, cette perturbation se traduit par une baisse de l’oxygène dissous. Pour le moment aucune solution viable n’a été trouvée. Les cas de réussites vis-à-vis de cette plante envahissante dépendent des conditions de chaque site et du degré d’investissement des acteurs (delbart et al., 2012). Ouvrir un milieu comme il a été fait pour certains sites, peut engendrer une prolifération de la jussie qui va trouver des conditions favorables à son développement. Des stations témoins sont nécessaires afin de valider cette hypothèse. Ainsi, une des solutions préconisée est la surveillance et la prise en charge précoce du développement de cette plante.
Critique de la méthode
Les deux stages de suivis (état initial et final) ont été réalisés par deux observateurs. Le biais induit par ce changement est certainement le plus important (dû à l’effort d’échantillonnage notamment). Cependant, les budgets actuels ne permettent pas d’employer une personne à temps plein ou de déléguer cette charge à des associations. Dans un second temps, le suivi après travaux est effectué seulement trois ans après le suivi initial et ne sera pas reconduit ultérieurement. Idéalement un suivi tous les deux ans sur une échelle de 10 ans est recommandé (Forum des marais atlantique, 2015, Besnard & Salles, 2010) mais est financièrement impossible (concernant le SMBVAR) à mettre en place sur ce genre d’opération. Ainsi, certains sites étudiés dans ce rapport n’ont pas encore atteint leur état final et sont en période de transition (Marais Davier). Concernant les protocoles en eux-mêmes, la faune est un compartiment plus sensible à l’observateur que la flore. En effet, différents facteurs externes (météo, luminosité, horaire, etc.) et internes (concentration, connaissance, etc.) peuvent influencer sur les résultats et par conséquent sur le suivi (Besnard & Salles, 2010). De plus, en augmentant les compartiments (oiseau, insecte, mammifère, poisson, chiroptère, amphibien etc.) cela augmente la charge de l’observateur, de ses connaissances nécessaires et ainsi peut influencer les résultats indirectement. Dans le cas de ce stage, le suivi amphibien n’a pas nécessité un réel effort d’échantillonnage notamment à cause du peu de connaissance de l’observateur et du manque de temps du spécialiste. La phytosociologie semble être un bon compromis pour l’étude de la végétation en restauration (Gallet et al. 2010). De plus, la flore est un bon indicateur de suivi et apporte de nombreuses indications sur le milieu (fertilité, humidité, habitat, diversité etc.).
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Table des matières
Table des figures
Table des tableaux
Introduction
Matériel et Méthode
I. Les masses d’eau présentent sur le territoire du SMBVAR
II. Sites d’étude
III. Protocoles
IV. Chronologie
Résultat
I. Contexte et climat
II. Travaux effectués
III. Relevés hydrologiques
IV. Phytosociologie
V. Avifaune
VI. Odonate
VII. Mammifère terrestre
VIII. Amphibien
Discussion
I. Critique des travaux
II. Proposition d’amélioration des travaux
III. Critique de la méthode
IV. Retour sur la méthodologie
Conclusion et perspectives
I. Conclusion
II. Perspectives
Bibliographie
Liste des annexes
I. Cahier de protocole des indicateurs de suivis du CTMA (Loger & Tao, 2017)
II. Cartes des transects de flore et des points de relevé hydrologique pour chaque site
III. Tableau de la signification des indices d’Ellenberg (Forum des Marais Atlantiques, 2015)
IV. Tableau des relevés suivant leurs habitats
V. Méthode par quadrillage
VI. I.P.A de la boire de la Frémondière et du Marais de Montreuil-Juigné
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