La communication n’est plus uniquement réservée à l’oral. La double dimension de la communication est une réalité incontestable en classe de langue. L’enseignant et l’apprenant se trouvent souvent devant les supports écrits. C’est dans ce sens qu’on peut admettre l’idée que l’oral et l’écrit en langue étrangère sont enseignés et appris en parallèle. Nous nous proposons dans cette étude de travailler sur : « Production écrite en FLE des étudiants de la 1ère année de Linguistique/Français de l’ISCED de Lubango ».
L’écrit joue un rôle important dans l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère, étant donné que cette activité constitue un des domaines de recherches en Didactique de cette langue. En réalité, les étudiants de Linguistique/Français de l’ISCED de Lubango affrontent souvent des situations de l’écriture en classe de langue. Les activités de production écrite universitaire s’effectuent d’une façon variée: une petite composition, un compte rendu, une lettre, une épreuve écrite, un examen… Nous, en tant qu’enseignants, nous remarquons les difficultés éprouvées par les étudiants de ce niveau à travers ces différentes activités proposées dans les cours de langue. Nous avons choisi ce sujet pour analyser et trouver les sources de ces difficultés dans le domaine de l’écriture en FLE.
Apprendre à écrire n’est pas seulement une acquisition en terme d’avoir (des capacités ou connaissances graphiques), c’est aussi une évolution en terme d’être (scripteur, rédacteur) et de psychomotricité (activité à la fois mentale et physique) : il faut désirer « accepter grandir » pour « désirer accepter écrire ». A l’université, l’étudiant est censé maîtriser l’écriture; la langue participe à l’élaboration des savoirs et les constitue.
Écrire en langue étrangère présente des difficultés spécifiques : difficultés linguistiques, tout d’abord, notamment sur le plan lexical, syntaxique, morphologique et sémantique ; difficultés ensuite à mettre efficacement en œuvre dans la langue étrangère des stratégies de production textuelle pratiquement automatisées en langue maternelle ; difficultés d’ordre socioculturel enfin, chaque langue ayant ses caractéristiques rhétoriques propres, que l’apprenant ne connaît pas ; la fonction de guidage du lecteur est une de ces spécificités culturelles très difficiles à faireacquérir. Nous avons retenu cette opinion concernant les difficultés au cours de lecture de différents ouvrages, étant donné qu’elle est partagée par la plupart des auteurs. Nous avons signalé que le point de départ de ce travail, c’est l’étudiant, car les résultats d’enseignement/apprentissage de l’écrit sont vérifiés à partir de celui-ci. Les étudiants de Linguistique/Français éprouvent ces mêmes difficultés évoquées ci dessus.
Écrire est une notion complexe qui renvoie à une multitude de pratiques tant au niveau culturel que social. Pendant plusieurs années, l’écriture était envisagée par les chercheurs comme un code descriptif et représentatif du langage oral. Comme le faisait remarquer Saussure cité par Vigner « langue et écriture sont deux systèmes de signes distincts : l’unique raison d’être du second est de représenter le premier » . Aujourd’hui, les opinions convergent sur l’autonomie d’écriture. L’absence de correspondance si souvent reprochée à l’écriture, entre phonèmes et signes graphiques, est un argument supplémentaire en faveur de cette autonomie de la langue écrite. Warnant se propose de présenter les mots dont l’orthographe et la prononciation divergent. Cette divergence des deux codes est aussi signalée par Van Den Avenne dans Savoir rédiger : « un son n’est pas transcrit par une seule graphie et une seule graphie ne transcrit pas un seul son » . « Il ne s’agit nullement d’affirmer à nouveau la prééminence de l’écriture sur le langage oral, mais d’en souligner simplement l’autonomie, de la mettre sur un pied d’égalité avec la parole, de considérer que dans certaines situations l’écriture sera le seul moyen qui, fonctionnellement, manifestera l’existence du sens et en assurera la transmission » – remarque Vigner.
Le dictionnaire du français fournit ainsi un nombre important de synonymes, écrire c’est : tracer des lettres, tracer des signes d’écriture, orthographier, consigner, composer, rédiger, publier, affirmer, soutenir, exposer, exprimer. Des exemples qui suivent confirment bien certains de ces synonymes : il a écrit son nom sur la table ; je ne sais pas écrire ce mot ; il écrit des articles pour une revue scientifique ; je ne sais plus le nom du linguiste qui a écrit cela.
Une notion étant également définie par son contraire, on s’accorde à dire qu’écrire ce n’est pas :
– Faire des exercices d’écriture ;
– Faire des lignes ;
– Compléter des feuilles d’exercices.
Au-delà de ces éléments constitutifs d’une définition de l’écrit, on peut encore dire qu’écrire est une activité faisant appel à l’utilisation simultanée de savoirs sur la langue exigeant des compétences variées au niveau de :
– La gestion de l’interaction : point de vue pragmatique (contextualiser le projet d’écriture et choisir une stratégie discursive) ;
– La gestion de l’objet du discours : point de vue sémantique (analyser et créer le référent) ;
– La gestion de l’objet texte : point de vue morphosyntaxique (structurer le texte, en assurer la progression et la continuité, rédiger des phrases) ;
– La relecture (évaluer) ;
– La réécriture (mettre au point et finaliser).
Comme l’écrit Espéret : « De façon rapide, on peut dire que produire un texte revient à transcrire, sous une forme linéaire, une (ou des) représentation(s) mentale(s) non linéaire(s). Cela requiert d’organiser séquentiellement des parties de ces représentations. Le scripteur doit ainsi récupérer et organiser des suites d’informations (planifier), les “ traduire ” linéairement à l’aide des moyens linguistiques dont il dispose (mettre en texte) et réviser sa production (orthographe, syntaxe, pertinence par rapport au but communicatif, etc…). Ces opérations mettent en jeu différents niveaux de traitement, correspondant par exemple à différents empans de contenu » . Tout le monde peut s’accorder sur le fait que, recopier n’est pas écrire.
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Table des matières
INTRODUCTION
0.1 Intérêt et justification du choix de sujet
0.2 Problématique
0.3 Les hypothèses du travail
0.4 Objectifs du travail
0.5 Méthodologie de traitement du sujet
0.6 Plan du travail
CHAPITRE I ÉTATS DES RECHERCHES SUR LA QUESTION
1.1 Qu’est-ce qu’écrire?
1.2 L’écriture chez l’apprenant
1.2.1 L’évaluation de l’écriture
1.2.2 La sélection du vocabulaire
1.2.3 L’hypothèse de l’équivalence sémantique
1.2.4 Acquisition, apprentissage et descriptions grammaticales
1.2.5 Les erreurs d’orthographe
1.2.6 L’orthographe française
1.2.6.1 Les phonogrammes: les accents et signes auxiliaires
1.2.6.2 Morphèmes et morphogrammes
1.2.6.2.1 Genre oral et genre écrit
1.2.6.2.2 Nombre oral et nombre écrit
1.2.6.2.3 Les logogrammes: les lettres étymologiques
1.2.6.2.3.1 Les lettres étymologiques et historiques
1.2.6.2.3.2 Consonnes doubles
CHAPITRE II PRODUCTIONS ÉCRITES DES ÉTUDIANTS ET ENQUÊTE
2.1 Productions écrites des apprenants
2.1.1 Productions des étudiants de l’année 2007
2.1.2 Productions des étudiants de l’année 2008
2.1.3 Typologie d’erreurs de production
2.1.4 Remarques sur les productions des étudiants
2.2 Résultats de l’enquête
2.2.1 Réponses des étudiants
2.2.2 Remarques sur les réponses des étudiants
CHAPITRE III QUELQUES PROBLÈMES, CONSEILS ET FICHES PÉDAGOGIQUES
3.1 Erreurs de morphologie
3.2 Erreurs de syntaxe
3.3 Erreurs de sémantique
3.4 Erreurs de lexique
3.5 Erreurs d’orthographe
3.6 Fiches pédagogiques
CONCLUSION
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