HISTORIQUE
L’histoire du genre Acinetobacter remonte au début du 20 éme siècle, en 1911, quand Beijerinck néerlandais, décrit un organisme nommé Micrococcus calcoaceticus qui a été isolé du sol par enrichissement dans un milieu contenant du calcium-acétate. Au cours de la suivante décennie, les organismes similaires ont été décrits et assignés, au moins, à 15 ge nres et espèces différents, y compris Diplococcus mucosus, Micrococcus calcoaceticus, Haemolysans alcaligenes, Mima polymorpha, Lwoffi moraxelle, Herellea vaginicola, Bacterium anitratum, Moraxelle lwoffi var. glucidolytica, Meisseria winogradskyi, Achromobacter anitratus, et Achromobacter mucosus. Pour une revue complète de l’histoire du genre, le lecteur est renvoyé aux travaux de Henriksen. La désignation actuelle du genre, Acinetobacter (à partir du grec akinetos, c’est-à-dire non mobile), a été initialement proposée par Brisou et Prévot en 1954 pour séparer les non mobiles au sein du genre Achromobacter. Ce n’est qu’en 1968 que cette désignation du g enre est devenue plus largement adoptée. Baumann et al, ont publié une enquête exhaustive et ont conclu que les différentes espèces, énumérée ci-dessus, appartiennent à un genre unique, pour l equel le nom Acinetobacter a été proposé, et que d’autres sousclassifications d’espèces différentes en fonction des caractéristiques phénotypiques ne sont pas possibles. Ces conclusions ont abouti à la reconnaissance officielle du ge nre Acinetobacter par le sous-comité dans la taxonomie des Moraxella et des bactéries apparentées en 1971. Dans l’édition 1974 du Bergey’s Manual of Syst ematic Bactériology, le genre Acinetobacter a été répertorié, avec la description d’une espèce unique, Acinetobacter calcoaceticus (la souche type à la fois pour le genre et l’espèce est A calcoaceticus ATCC 23055). En revanche, dans ‘‘ Approved List Of Bacterial Names’’, deux espèces différentes, A calcoaceticus et A lwoffi, ont été incluses, basé sur l’observation d’Acinetobacters que certains ont été en mesure d’acidifier le glucose tandis que d’autres non. En se basant sur des données taxonomiques plus récentes, il a été proposé que les membres du genre Acinetobacter doivent etre classés dans la nouvelle famille Moraxella, Acinetobacter, Psychrobacter et des organismes apparentés. Chez l’homme, on trouve surtout A lwoffi, A johnsonii, A radioresistens et A baumanii (antérieurement A calcoaceticus variante anitratus) qui est l’espèce la plus importante dans le cadre des infections nosocomiales ainsi que le groupe ADN 13 TU (groupe d’hybridation 13 de Tjernberg et Ursing).
Pneumonie communautaire acquise
Pneumonie communautaire acquise due à l’A baumannii a été décrite pour les régions tropicales de l’Australie et l’Asie. La maladie survient le plus souvent au cours de la saison pluvieuse chez les personnes ayant des antécédents d’abus d’alcool et peut parfois nécessiter leur admission dans un service de réanimation. Elle se caractérise par une évolution clinique fulminante, secondairement une bactériémie et le taux de mortalité est de 40 à 60%. La source d’infection de la gorge peut être le transport, qui peut atteindre jusqu’à 10% lors d’une consommation excessive d’alcool.
Méningite
La méningite nosocomiale post chirurgicale à A baumannii est une entité plus importante. L’épidémiologie microbienne de méningite nosocomiale évolue pour inclure plusieurs pathogènes grams négatifs, donc il n’est pas surprenant que l’A baumannii multirésistant soit parmi les agents pathogènes impliqués Les patients typiques sont ceux ayant subi une neurochirurgie et ont un drain ventriculaire externe. La mortalité peut atteindre 70% bien que la cause soit souvent difficile à discerner [69,62].
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : Généralités
I- Historique
II- Caractères bactériologiques
1- Caractères morphologiques
2- Caractères biochimiques
3- Caractères culturaux
4-Caractères génétiques
a-Structure génétique
b-Structure génomique
III- Epidémiologie
1-Réservoir
2-Mode de transmission
3-Facteurs de risque
4-Aspects épidémiologiques
5-Données épidémiologiques
IV- Manifestation cliniques
1-Pneumonies nosocomiales
2-Pneumonies communautaire acquise
3-Bactériémie
4-Traumatisme des guerres et d’autres plaies
5-Infection du tractus urinaire
6-Méningite
7-Autres manifestations
V-Diagnostic
1-Diagnostic du genre
2-Diagnostic de l’espèce
3-Critères de diagnostic
a-Définition
b-Infection urinaire nosocomiale
c-Infection du site opératoire
d-Bactériémie nosocomiale
e-Infection sur cathéter
f-Pneumopathie infectieuse nosocomiale
g-Infection cutanée
VI- Pathogénicité
1-Mécanisme de virulence
2-Impact de l’infection
Deuxième partie : Résistance aux antibiotiques
I- Résistance d’Acinetobacter baumanii
1-Résistance naturelle
2-Résistance acquise
3-Mécanisme de résistance d’Acinetobacter baumanii aux principaux antibiotiques
a-Résistance aux ß-lactamines
1-Pénicillinases
2-Les céphalosporinases
3-Les ß-lactamases à spectre étendu (BLSE)
4-Modification des protéines bactériennes
5-Modification de la perméabilité membranaire
a-Résistance aux Aminosides
b-Résistance aux Quinolones
c-Résistance aux désinfectants
II-Profil de résistance aux différents antibiotiques
Troisième partie : traitement, prévention et recommandations.
I- Traitement
1-Monothérapie
a-Sulbactam
b-Polymyxines
c-Tigécycline
2-Les associations médicamenteuses
II-Prévention
1-Identification des patients porteurs et/ou infectés
2-Hygiène des mains et mesures d’isolement de contact pour les patients porteurs ou infectés
3-Mesures de politique antibiotique
4-Décontamination digestive
III- Recommandations
1-Prévention
a-Respect des protocoles de soins
b-Désinfectant du matériel de ventilation mécanique
c-Les mécanismes contre colonisation cutanée muqueuse
d-Limitation de l’antibiothérapie empirique à large spectre
2-Stratégie de maitrise
a-Isolement septique des patients infectés
b-Information
c-Levée de l’isolement
3-Détection de l’origine des infections
Conclusion
Références bibliographiques
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