ACIDES ORGANIQUES ET LEUR UTILISATION COMME ALTERNATIVE AUX ANTIBIOTIQUES EN AVICULTUTRE

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Données socio-économiques

Le Sénégal se caractérise du point social par sa diversité linguistique et religieuse. Au niveau linguistique, la cohabitation crée de forts liens entre les différents groupes à travers le cousinage à plaisanterie. Les ethnies majoritaires sont les Wolofs, les Peulhs et les Sérères. On y rencontre minoritairement les Malinkés, les Diolas, les Soninkés, les Manjaques entre autres. Les ethnies étrangères viennent renforcer ce brassage. Du point de vue religieux, la liberté de culte au Sénégal permet à tout un chacun de s’épanouir dans ses croyances telles que le monothéisme, le paganisme et autres. Les Musulmans, les Chrétiens, animistes et ceux sans religions se côtoient. Cette solidarité entre religions se manifeste à travers les fêtes religieuses qui constituent des occasions de partage et de solidarité (Sénégal ANSD, 2018).
Au plan économique, en 2014, le Sénégal a adopté un nouveau plan de développement, dénommé le Plan Sénégal Emergent (PSE). Ce plan a été conçu pour aider le pays à augmenter sa croissance économique par la création de richesses et d’emplois, le renforcement de la gouvernance, le développement des secteurs stratégiques ayant des impacts significatifs sur l’amélioration du bien-être des populations, particulièrement par la protection des groupes vulnérables et la garantie de l’accès aux services essentiels. Portée essentiellement par l’agriculture et le secteur industriel, la croissance du PIB (tableau I) atteignait environ 6,3% en 2015 ; 6,5% en 2016 et 7,1% 2017 faisant du Sénégal l’une des économies les plus performantes de l’Afrique subsaharienne. Le PIB provient pour 15% du secteur primaire, 21% du secteur secondaire et 64% des services (France diplomatie, 2016).

Système d’élevage moderne

Deux types d’élevage existent dans le système moderne. Il s’agit de l’élevage semi-industriel ou amélioré et de l’élevage industriel. Au Sénégal, l’élevage moderne semi-industriel est le plus pratiqué (Guéye, 1999). Ce type est concentré dans la zone agro-écologique des Niayes, à Thiès et Saint-Louis (Traoré, 2006). (MAER/ISRA, 2003). Toutefois, il existe quelques initiatives dans les autres villes de l’intérieur, mais les résultats d’exploitation sont moins bons. Au Sénégal, l’application directe de la typologie des élevages avicoles selon la nomenclature de la FAO s’avère difficile. En plus du système d’exploitation avicole traditionnel précédemment décrit et qui correspond au secteur 4, le système d’élevage dit commercial peut être divisé en trois secteurs (FAO, 2014) :
 Secteur 1 ou système d’élevage industriel et intégré
Dans ce système d’élevage, on utilise des équipements modernes tels que : les abreuvoirs automatiques, les chaines d’alimentation, les systèmes d’évacuation automatique des déjections. Ce secteur correspond à un haut niveau de biosécurité bien défini et exécuté, avec des effectifs importants d’oiseaux. Les oiseaux sont nourris avec des aliments complets ou complémentaires, produits par une industrie spécialisée et qui pratique des mesures de lutte (prophylaxie, traitement). Ce secteur commence à se développer et regroupe moins d’une dizaine de producteurs presque tous installés à Dakar et quelques-uns dans les régions de Thiès et Saint-Louis.
 Secteur 2 ou système d’élevage intensif de poulets commerciaux
Ce secteur est caractérisé par un niveau modéré de biosécurité, parfois élevé. Il regroupe l’essentiel des aviculteurs dits du secteur commercial (plus de 80% des effectifs avicoles élevés). Les producteurs de ce groupe se rencontrent surtout dans la zone des Niayes de Dakar et de Thiès. Le plus souvent, ce type d’élevage est pratiqué par des fonctionnaires de l’état ou des privés qui engagent des fermiers pour s’occuper de la gestion de leurs fermes (Traoré, 2006).
 Secteur 3 ou système d’élevage semi-intensif et élevage amateur
Il correspond à un niveau faible de biosécurité avec une mauvaise conduite de l’élevage et un non-respect des normes prophylactiques. C’est le système le plus répandu surtout dans la région de Dakar où l’on utilise des poussins d’un jour importés ou produits localement par les couvoirs installés dans cette région ou ailleurs. L’aliment complet utilisé dans les élevages de ce secteur est acheté sur place ou fabriqué par les éleveurs eux-mêmes.

Cheptel volaille

Les effectifs de la filière avicole se sont établis à 60 millions de têtes en 2015 contre 55 millions un an auparavant, soit une hausse de 9,9%, en liaison avec la progression de 16,1% de la volaille industrielle. Par ailleurs, la volaille traditionnelle a vu ses effectifs augmenter de 2,8% seulement en 2015. Il convient de noter que l’évolution de la volaille industrielle enregistrée entre 2014 et 2015 est en deçà de celle notée entre 2013 et 2014 (20%). Toutefois, la filière continue de bénéficier des retombées positives de la suspension des importations de produits et matériels avicoles. En effet, depuis l’instauration de cette mesure de restrictions sur les importations de volaille en 2006, la volaille industrielle a connu une croissance plus rapide que celle de la volaille traditionnelle. Le poids de la volaille traditionnelle dans la filière avicole est ainsi passé de 74,6% en 2006 à 43,6% en 2015. Quant à la volaille industrielle, ses effectifs sont passés de 18 millions de têtes à 34 millions, entre 2010 et 2015, soit une hausse annuelle moyenne de 14,1% (Sénégal ANSD, 2018).

Performances zootechniques des poulets de chair au Sénégal

Poids vif et vitesse de croissance

Chez le poulet de chair, la croissance est très rapide, le poussin pouvant passer de 38 g à 1 jour, à 2 g voir plus à 7 semaines d’âge (Smith, 1990). A la naissance chez les poussins, le poids vif enregistré varie de 39,5 à 43 g, avec un poids moyen autour de 41g. Andela, (2008) ; Djettin, (2017) ; Missohou et al., (1996) ont rapporté respectivement des poids vifs moyens de 38,2g ; 40 g et 44,7 g par poussin au Sénégal. D’autres études relèvent un poids qui varie entre 43 à 45 g obtenu par Sourokou, (2014) ; Zotomy, (2014) ; Diaw, (2010) et Abodi, (2017) au Sénégal.
A 3, 4, 5 et 6 semaines d’âge, le poids moyen des poulets de chair tourne respectivement autour de 475,56 – 759,83 g, 877,69 – 1162, 1235,34 – 1747,34 g et 1371,21- 2241,81 g (Tableau II, 14). A ces mêmes âges, des poids moyens de 475,76 g, 877,69 g, 1292,10 et 1871,91 g ont été obtenus par Ayssiwèdè et al., (2009). Les résultats de cette étude corroborent ceux trouvés par Mombo, (2006) qui sont respectivement 596,66 g, 856 g, 1210 g et 1660 g et par Atakoun, (2012) qui sont respectivement 597,05g, 920,37g, 1301,75g 1693,43g. Quant à Diouf, (2003) et Sourokou, (2014), ils ont obtenu, respectivement, des poids vifs de l’ordre de 752, 978, 1240 et 1371 g contre respectivement 724, 1276, 1776 g, 2112 g pour (Sanni, 2014).
De 3 à 6 semaines d’âge, les gains moyens quotidiens (GMQ) obtenus par divers auteurs ont varié entre 35,1 et 75,06 g (Tableau II).

Usage des antibiotiques en aviculture

L’usage des antibiotiques (comme tout médicament vétérinaire) a pour objectif de maintenir les animaux en bonne santé et de contribuer à leur bien-être. Outils indispensables, ces médicaments permettent de contrôler le niveau sanitaire et d’assurer la productivité dans les élevages (Dehaumont et Moulin, 2005).
A côté de cette utilisation thérapeutique, on trouve une utilisation propre à l’élevage de rente au cours de laquelle, les antibiotiques sont utilisés comme promoteurs ou facteurs de croissance ; c’est l’usage zootechnique (Bories et Louisot, 1998 ; Chaslus-Dancla, 2003).
On estime que 90% des antibiotiques produits dans le monde et destinés aux animaux (27.00 t/an) seraient distribués dans l’aliment, tous usages confondus (facteurs de croissance, préventif, curatif). Ils sont utilisés à 20% chez les volailles (Bories et Louisot, 1998).

Conséquences de l’utilisation des antibiotiques

L’usage intensif des antibiotiques en médecine humaine et vétérinaire présente deux conséquences majeures à savoir la résistance antimicrobienne et la présence de résidus de molécules actives (Levi, 2006 ; Chambers et Gong, 2011).
L’utilisation abusive, le non-respect des doses et le délai d’attente des antibiotiques promoteurs de croissance ont des conséquences sur la santé humaine. L’utilisation des antibiotiques a favorisé la production efficace de volaille, ce qui permet au consommateur l’achat à un coût raisonnable une viande et des œufs de haute qualité (Donoghue, 2003).
Sauf que cette pratique a posé un problème, à savoir le développement et la transmission de gènes de résistance chez les bactéries nocives, telles que les Salmonelles, E. coli et bien d’autres (Toghyani et al., 2013).

Résidus d’antibiotiques

Les résidus sont définis comme toute substance pharmacologique active, qu’il s’agisse de principes actifs, d’excipients ou de métabolites présents dans les liquides et tissus des animaux après l’administration des médicaments et susceptibles d’être retrouvés dans les denrées alimentaires (Laurentie et Sanders, 2002). Il s’agit des traces indésirables des médicaments, des produits phytopharmaceutiques ou des dérivés de ceux-ci dans le produit final susceptible de nuire à la santé humaine (Châtaigner et Stevens, 2003).
La persistance des résidus d’antibiotiques varie selon plusieurs facteurs :
 Facteurs liés au médicament lui-même : la forme physique et chimique du médicament interviennent dans l’organisme.
 Facteurs liés au mode et à la voix d’administration : les antibiotiques sont administrés aux animaux par différentes voies, c’est-à-dire par injections, oralement dans l’eau ou la nourriture, ou par voie cutanée.
 Facteurs liés à l’animal correspondant essentiellement à son espèce mais également à l’âge et l’état pathologique.
Il existe des différences sur ces points entre les différents antibiotiques (Châtaigner et Stevens, 2003).
Les résidus d’antibiotiques présents dans les viandes ont pour origine un traitement médicamenteux (antibiotique) reçu par l’animal. Leur présence dans les muscles et/ou certains tissus de l’animal dépend des caractéristiques pharmacocinétiques du médicament administré ainsi que de la voie d’administration (Stoltz, 2008). Ils peuvent être à l’origine de certains effets sur l’organisme humain : allergie, foetotoxicité, effet d’ordre toxicologique et pharmacologique, cancérigène, modification de la flore intestinale, l’antibiorésistance (Châtaigner et Steven, 2003 ; Kabir et al, 2004 et Stoltz, 2008)

Résistance des bactéries aux antibiotiques

Deux notions sont à respecter : la notion de la limite maximale des résidus (LMR) et la notion du temps d’attente (Stoltz, 2008).
Les antibiotiques vétérinaires peuvent en effet, si leur utilisation est suivie du non-respect du délai d’attente, laisser dans les aliments d’origine animale des résidus dangereux pour le consommateur et capables d’entraîner des accidents d’hypersensibilité ou des intoxications, tout en favorisant la sélection de bactéries résistantes à des traitements ultérieurs.
La sélection de bactéries résistantes chez les animaux, peut favoriser la dissémination de gènes de résistance à des bactéries autochtones des flores de l’homme (Corpet et Brugere, 1995 ; Laurentie et Sanders, 2002 ; Chaslus- Dancla, 2003 ; Bada-Alambedji et al., 2008) ; cités par Ahmed, (2006) et Dosso, (2014).

Alternative d’utilisation des substances autres que les antibiotiques en aviculture : cas des acides organiques

L’interdiction des antibiotiques comme promoteurs de croissance demeure envisageable et constitue un grand défi pour la production de viande de volaille, ce qui a engendré la nécessité de trouver des nouvelles méthodes ou alternatives afin de remédier à cette problématique (Gaggia et al., 2010).

Substituant des bio-alternatives aux antibiotiques promoteurs de croissance dans l’élevage

Plusieurs études ont été menées sur des alternatives biologiques aux antibiotiques chimiques promoteurs de croissance tels que : les argiles, les probiotiques, les prébiotiques, les acides organiques, les enzymes, les sources naturelles et les protéines (Mona, 2017).
Parmi les additifs les plus présents actuellement sur le marché et qui sont sélectionnés pour leur aptitude à améliorer les performances zootechniques des animaux tout en étant tolérables par l’homme et aussi sur leur coût par (Devie et al., 2006), les substituants des antibiotiques envisagés dans l’élevage sont :
 Plantes aromatiques et odorantes
Il s’agit principalement de plantes ou des extraits des plantes, des épices et des huiles essentielles dont les principes actifs sont bénéfiques, mais aussi de produits analogues de synthèse (Oufella et Smail, 2012).
 Les argiles
L’intérêt des argiles comme agent technologique est lié à leurs propriétés physiques lesquelles permettraient également une action favorable sur le tractus digestif. Les argiles renforcent l’efficacité alimentaire et l’hygiène digestive (Oufella, Smail, 2012).
 Les enzymes
L’incorporation d’enzymes dans les aliments vise à faciliter la digestion des nutriments, en particulier les hémicelluloses en rendant le contenu digestif moins visqueux, elles permettraient également de limiter les effets négatifs de certains facteurs antinutritionnels, de favoriser une réduction des diarrhées, et d’utiliser à des taux plus élevés certaines matières premières (Yang, lji et al., 2009 ; Oufella et Smail, 2012).
 Les prébiotiques
Cette catégorie de substances regroupe différents oligosaccharides résistant aux enzymes digestives qui assument une régulation sélective des processus de fermentation microbiens ainsi que la contribution à la stabilisation des fonctions immunitaires et de la santé intestinale (Schrezenmeir and de Verse, 2001; Oufella et Smail, 2012).
 Les probiotiques
Les probiotiques sont des mélanges de cellules vivantes de plusieurs genres de levures Saccharomyces cerevisiae, Saccharomyces boulardii et de bactéries de types Bacillus, Enterococcus, Pediococcus faecalis. Ces préparations microbiennes vivantes ont à la fois des aptitudes nutritionnelles et antimicrobiennes intéressantes, démontrées en conditions dont l’inhibition de la reproduction des germes pathogènes dans l’appareil digestif, la stimulation des défenses immunitaires et de la sécrétion d’enzymes antimicrobiennes, la régulation de la flore endogène, la stimulation de la digestibilité des protéines (activation enzymatique) (FAO/WHO, 2002 ; Lan et al., 2005 ; Chambers et Gong, 2011 et Oufella, Smail, 2012).
 Les acides organiques
Les acidifiants (ou acides organiques : formique, acétique, propionique, tartrique, lactique, citrique…) ont été longtemps cantonnés à leur rôle de conservateur des aliments alors qu’ils offrent, en condition d’élevage, des avantages zootechniques et sanitaires substantiels. Ils ont différentes actions : excellent pouvoir bactéricide, régulation de la flore digestive, forte appétence. Ainsi, des acides organiques sont ajoutés à l’eau et à la nourriture de l’animal d’élevage dans le but de réduire la contamination à Salmonella (Oufella, Smail, 2012 ; Fallah, 2013; cité par Emilie R., 2015). C’est cette catégorie de substituant des antibiotiques qui concerne notre deuxième partie.

Matériel utilisé pour les analyses au laboratoire

Matériel biologique : les souches bactériennes

La résistance aux antimicrobiens est un véritable enjeu de santé publique et est d’actualité. L’utilisation des acides organiques peut s’avérer comme une alternative dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Parallèlement aux essais de zootechnie, nous avions étudié l’activité in-vitro antibactérienne de « King Humivet » sur des souches de E. coli et Salmonelles. Ces souches ont été isolées à partir des fientes de volailles dans des études antérieures au laboratoire de MIPI.

Matériel de base en microbiologie

 Petit matériel
Une anse de platine, un bec benzène, des boîtes de pétri, des tubes à hémolyse, la laitière (contenant de l’eau de javel), les portoirs, les pipettes graduées, des éprouvettes graduées.
 Grand matériel
Une étuve, un réfrigérateur, une plaque chauffante, une balance électronique, un autoclave, un microscope optique, une loupe, une cocotte-minute pour la stérilisation.
 Les milieux de culture :
Les milieux Mac Conkey, Salmonella-Shigella Agar, gélose nutritive, le bouillon de Mueller Hinton, King Humivet en poudre et l’eau distillée.

Méthodes

Méthodes utilisées pour évaluer les effets de « King Humivet »

Conduite d’élevage des oiseaux

Deux semaines avant l’arrivée des poussins, le bâtiment d’élevage et la poussinière ont fait l’objet d’une désinfection et d’un vide sanitaire. Cette pratique a consisté à vider la salle de tout matériel mobile et de toute matière sèche. Nous avons procédé au nettoyage avec de l’eau savonneuse, puis rinçage à grande eau, suivi de la désinfection avec l’eau de javel liquide à raison de 10 ml/litre d’eau, puis un vide sanitaire de sept jours a été observé.
A trois jours avant l’arrivée des poussins, l’ensemble de la litière et du matériel est mis en place dans la poussinière. L’ensemble a été pulvérisé par du VIRUNET®, désinfectant à effet bactéricide, virucide et fongicide. Il est utilisé sous forme de solution à raison de 10 g/l d’eau, puis un pédiluve est installé à l’entrée du bâtiment.
Le chauffage dans la poussinière provient des ampoules électriques de 60 Kilowatts suspendues à environ 0,5 m du sol.
Des cadres grillagés ont été mis en place pour diviser le bâtiment d’élevage en 4 compartiments de 4 m2 chacun (2 m longueur et 2 m de largeur). Avant l’arrivée des poussins élevés dans la poussinière âgés de deux semaines, l’aire d’élevage dans les 4 compartiments ont été recouverte de copeaux de bois étalés sur une épaisseur d’environ 5 cm et du matériel de deuxième âge (mangeoires et abreuvoirs) sont mis en place dans le bâtiment d’élevage. L’ensemble a été pulvérisé par du VIRUNET®.
Les abreuvoirs et les mangeoires qui ont été préalablement nettoyés avec de l’eau savonneuse et désinfectés à l’eau de javel ont été installés dans la poussinière à raison de dix (10) mangeoires métalliques rectilignes et quelques mangeoires en carton avant que les poussins ne s’adaptent aux mangeoires métalliques et dix (10) abreuvoirs de 3 litres (3 l) en matière plastique. A la phase de croissance, les abreuvoirs et mangeoires 2eme âge adaptés à cette phase sont mis en place en raison de deux (2) abreuvoirs et deux (2) mangeoires par lot jusqu’à la finition.

Installation des poussins

A l’arrivée des poussins, nous avions fait plusieurs vérifications afin d’apprécier la qualité des poussins, cette appréciation a été faite à travers : la vivacité, la texture du duvet, l’état de l’ombilic et des pattes et le nombre de poussins livrés. Après ce contrôle qui a révélé que tous les poussins livrés sont de bonne qualité, ils ont été ensuite pesés pour déterminer leur poids moyen (43 g) avant leur installation dans la poussinière (Figure 4) où ils ont été élevés durant les deux (2) semaines de démarrage avant d’être répartis en lot.

Fréquence respiratoire

Les résultats obtenus montrent que la fréquence respiratoire des oiseaux de tous les lots reste plus élevée le soir que dans la matinée avec des valeurs variant entre 55,10±6,08 et 67,02±7,31 mouvements respiratoires par minute le matin contre 60,38±5,19 à 71,07±10,85 mvt resp/min en fin d’après-midi (Tableaux IX et X). Les fréquences respiratoires sont plus élevées le matin chez les poulets recevant le « King Humivet® », cette différence est statistiquement significative (P˂0,05) entre les lots. Par contre, les mouvements respiratoires sont plus élevées le soir chez les mêmes lots de poulets recevant le « King Humivet® », mais la différence n’est pas statistiquement significative (P>0,05) entre les lots.
En effet, selon Barnas et al. (1981), la normale est de 20 à 37 mouvements respiratoires par minute dans les conditions normales. La fréquence respiratoire chez les poulets de chair augmente parallèlement avec la température ambiante, d’ailleurs, nous avons constaté que quel que soit le régime alimentaire, la fréquence respiratoire est plus élevée le soir où il fait plus chaud que dans la matinée. En ambiance chaude, l’organisme développe parallèlement des modifications cardio-vasculaires et rénales permettant de favoriser les transferts de chaleur du noyau central vers la périphérie et les zones d’échange. La fréquence cardiaque augmente rapidement, mais surtout il se produit une dilatation importante des vaisseaux au niveau de la peau, des voies respiratoires et des zones d’échange privilégiées car dépourvues de plumes isolantes : pattes, becs, crêtes…

Discussion

Méthodologie utilisée

Les poulets, tout au long de cette expérience, ont été élevés dans les mêmes conditions d’ambiance et de prophylaxie sanitaire.
La mise en lot a débuté dès le quinzième jour d’âge afin d’évaluer les effets du « King Humivet® » sur les performances de croissance du poulet de chair dans la zone périurbaine de Dakar. Mais, les effets du produit sur l’efficacité de la lutte contre le stress, n’ont été évalués qu’à partir du 22ème jour d’âge. Cette méthodologie est liée au fait que selon Gogny et Souilem, c’est à partir de cet âge que les poulets de chair sont plus sensibles au stress thermique (Seyni Issa, 2018).
Pendant cette période, différentes manipulations ont été réalisées sur les sujets choisis pour mener l’essai afin d’observer les différences de résultats obtenus avec l’utilisation du « King Humivet® ». Ces manipulations peuvent affecter les oiseaux et être une source d’erreur d’appréciation des résultats obtenus. Mais, le dispositif expérimental a été régulé lors de cet essai de façon à minimiser les effets de ses manipulations et de faire en sorte que les différences de résultats observées ne soient dues qu’au complément alimentaire utilisé.
Parmi, ces opérations on peut citer :
 La pesée des sujets qui se faisait de façon hebdomadaire et ceci du premier jour jusqu’à la fin de l’essai ;
 les prises de la température rectale et de la fréquence respiratoire qui ont débuté le 22ème jour d’âge et qui étaient renouvelées tous les 4 jours.
Il se trouve également que tous les poulets des différents lots ont été manipulés dans les mêmes conditions.
C’est d’ailleurs pour pouvoir manipuler avec délicatesse les oiseaux, que le nombre de sujet par lot pour l’évaluation des effets du stress, a été limité à 10 sujets par lot (Thioune, 2012). La prise de la température rectale et de la fréquence respiratoire ont constitué en soit une agression, un facteur de stress favorable à l’épuisement et à la fragilisation des animaux.
Le travail a été réalisé aux mois de mars à avril, qui correspond à la période de fin de fraicheur. En effet pendant cette période, la température ambiante a varié entre 20,57 et 26,14◦C. Ces valeurs sont dans la fourchette des normes de température ambiante (19 à 27◦C), idéales préconisées par Dayon et Arbelot, (1997) et ITAVI, (2003) pour l’obtention de bonnes performances zootechniques des poulets de chair.
En ce qui concerne la deuxième partie de mes travaux, elle a été réalisée aux mois de juin à juillet, qui consistaient à vérifier l’activité antibactérienne in vitro du « King Humivet® » sur des souches de Salmonella et de E.coli comme alternative à l’utilisation d’antibiotiques.
Les souches ont été sélectionnées en fonction de leur profil de sensibilité aux antibiotiques utilisés en aviculture au Sénégal.

Discussion sur l’évaluation des effets du « King Humivet » sur les performances zootechniques du poulet de chair dans la zone périurbaine de Dakar

Effets de l’apport du « King Humivet » sur les réactions organo-végétatives

Température rectale

Les résultats que nous avons obtenus, ont montré que l’apport du « King Humivet® » comme complément alimentaire, a une influence sur sa température corporelle. Pour les lots de poulets, cette température varie en moyenne entre 41,17 et 41,90◦C dans la journée, avec une température vespérale plus élevée que celle du matin.
Nos résultats sont conformes aux observations de Hafez, (1968) ; Hermann et Cier, (1970) et Ruckebusch, (1991) qui ont montré que pour toutes les espèces animales homéothermes y compris les oiseaux, la température corporelle vespérale est supérieure à celle de la matinée.
Par ailleurs, selon Larbier et Leclercq, (1992), la température rectale du poulet de chair varie entre 40 et 43◦C, ce qui laisse apparaître que nos poulets ont pu conserver une température corporelle normale.
Dès que la température de neutralité thermique dépasse 25◦C, au fur et à mesure de son élévation, la poule réagit de manière à diminuer l’effet Jaovelo, (2007). Or, la température ambiante dans laquelle ont vécu nos poulets, varie en moyenne entre 20,57 et 26,14◦C. A partir de 26◦C, le poulet engage une véritable lutte contre la chaleur, il ouvre ses ailes au maximum, dilate ses vaisseaux sanguins, l’évaporation devient alors un mode très important d’élimination de chaleur Vankampen, (1981).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET L’UTILISATION DES ACIDES ORGANIQUES EN AVICULTURE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL
I.1. PRESENTATION DU SENEGAL
I.1.1. Données géographiques et climatiques
I.1.2. Données démographiques
I.1.3. Données socio-économiques
I.2. Caractéristiques de l’aviculture au Sénégal
I.2.1. Systèmes d’élevage avicole
I.2.1.1 Système villageois
I.2.1.2. Système d’élevage moderne
I.2.3. Cheptel volaille
I.2.4. Performances zootechniques des poulets de chair au Sénégal
I.2.4.1. Poids vif et vitesse de croissance
I.2.4.2. Consommation et indice de conversions alimentaires
I.2.4.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes
I.2.5 Contraintes majeures de l’aviculture moderne au Sénégal
I.2.5.1 Contraintes pathologiques ou sanitaires
I.2.5.2 Contraintes zootechniques
I.2.5.3. Contraintes alimentaires
CHAPITRE II : ACIDES ORGANIQUES ET LEUR UTILISATION COMME ALTERNATIVE AUX ANTIBIOTIQUES EN AVICULTUTRE
I. Utilisation des antibiotiques en aviculture
I.1. Présentation des antibiotiques
I.2. Usage des antibiotiques en aviculture
I.3. Conséquences de l’utilisation des antibiotiques
I.3.1. Résidus d’antibiotiques
I.3.2. Résistance des bactéries aux antibiotiques
II. Alternative d’utilisation des substances autres que les antibiotiques en aviculture : cas des acides organiques
II.1. Substituant des bio-alternatives aux antibiotiques promoteurs de croissance dans l’élevage
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE : MISE EN EVIDENCE DES PROPRIETES DU KING HUMIVET EN ELEVAGE DE POULET DE CHAIR ET DE SES CARACTERES ANTIBACTERIENS AU LABORATOIRE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Période et site des essais
I.2. Matériel
I.2.1. Matériel sur le terrain (Poulailler)
I.2.1.2. « King humivet »
I.2.1.3. « Colox »
I.2.1.4. Matériel biologique : Poussins d’un jour
I.2.1.5. Matériel d’élevage et de contrôle de performance
I.2.2. Matériel utilisé pour les analyses au laboratoire
I.2.2.1. Matériel biologique : les souches bactériennes
I.2.2.2. Matériel de base en microbiologie
I.3. Méthodes
I.3.1. Méthodes utilisées pour évaluer les effets de « King Humivet »
I.3.1.1 Conduite d’élevage des oiseaux
I.3.1.2. Installation des poussins
I.3.1.3. Mise en lots des poussins
I.3.1.4. Programme de prophylaxie médicale
I.3.1.5. Programme d’alimentation et d’abreuvement des poussins pendant l’expérimentation
I.3.2. Collecte des données
I.3.2.1. Paramètre d’ambiance
I.3.2.2. Effets du « King Humivet » sur les réactions organo-végétatives
I.3.2.3. Consommation d’eau et d’aliment
I.3.2.4. Évolution pondérale
I.3.2.5. Mortalité
I.3.3. Évaluation des performances de croissance
I.3.3.1. Consommation alimentaire individuelle (CAI)
I.3.3.2. Gain Moyen Quotidien
I.3.3.3. Indice de Consommation (IC)
I.3.3.4. Poids vif moyen
I.3.3.5. Rendement Carcasse (RC)
I.3.3.6. Taux de mortalité (TM)
I.3.4. Évaluation de la rentabilité économique
I.3.5. Analyse statistique des données
I.4. Méthode utilisée pour les analyses au laboratoire
I.4.1. Choix des souches bactériennes
I.4.2. Analyses de laboratoire
I.4.3. Culture des souches bactériennes
I.4.4. Détermination de la sensibilité des souches bactériennes sélectionnées au King Humivet®
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Résultats
II.1.1. Résultats de l’évaluation des effets du « King Humivet » sur les performances zootechniques du poulet de chair
II.1.1.1. Paramètre d’ambiance
II.1.1.2. Effets de l’apport du « King Humivet » sur les réactions organovégétatives (Objectif 1)
II.1.1.2.1. Température rectale
II.1.1.2.2. Fréquence respiratoire
II.1.1.3. Effets de l’apport du « King Humivet » sur les performances de croissance (Objectif 2)
II.1.1.3.1. Consommation alimentaire
II.1.1.3.2. Consommation d’eau
II.1.1.3.3. Évolution Pondérale
II.1.1.3.4. Indice de consommation alimentaire
II.1.1.3.5. Rendement carcasse
II.1.1.3.6. Taux de mortalité et pathologie rencontrée
II.1.1.4. Effets de l’apport du « King Humivet » sur la rentabilité économique (Objectif 3)
II.1.2. Résultat de l’évaluation de l’activité anti bactérienne in vitro du « King Humivet » sur les souches de Salmonelle et de E. coli au laboratoire (Objectif 4)
II.2. Discussion
II.2.1. Méthodologie utilisée
II.2.2. Discussion sur l’évaluation des effets du « King Humivet » sur les performances zootechniques du poulet de chair dans la zone périurbaine de Dakar
II.2.2.1. Effets de l’apport du « King Humivet » sur les réactions organovégétatives
II.2.2.1.1. Température rectale
II.2.2.1.2. Sur la fréquence respiratoire
II.2.2.2. Effet de l’apport du « King Humivet » sur les performances de croissance du poulet de chair
II.2.2.2.1. Consommation alimentaire et d’eau
II.2.2.2.2. Évolution pondérale
II.2.2.2.3. Indice de consommation alimentaire
II.2.2.2.4. Rendement carcasse
II.2.2.3. Effet de l’apport du « King Humivet » sur la rentabilité économique
II.2.3. Discussion sur l’activité antibactérienne in vitro du « King Humivet » sur les souches de Salmonelle et de E. coli au laboratoire
II.3. Recommandations et perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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