Le bassin
Selon MAGNIN, le bassin ne termine définitivement sa configuration que vers la 25ème année, bien que la forme adulte soit atteinte vers l’âge de 16 ans (8). Selon BROCHIER, avant 16 ans, le bassin est immature et s’apparente le plus souvent au bassin généralement rétréci (7). Le bassin croit plus lentement que les os longs c’est-à-dire que l’acquisition de la taille adulte ne correspond pas à une croissance équivalente du bassin. Le bassin immature présente une protrusion des fonds cotyloïdiens qui lui donnent l’aspect d’un sablier et un arrondissement marqué dans sa partie supérieure. Tout ceci peut provoquer des risques de dystocie avec arrêt de progression de fœtus, d’autant plus que tous les diamètres sont proportionnellement réduits. Selon AGUILAR, les formes anatomiques du bassin s’observent déjà durant les premières années de la vie, elles s’accentuent au moment de la puberté pour parvenir au complet perfectionnement vers l’âge de 25 ans, lorsque l’état adulte est véritablement atteint (9).
En milieu rural
Dans les zones rurales, en général les filles sont peu instruites ou ne le sont pas du tout. En effet, lorsqu’une famille est nombreuse, ce qui est le souvent le cas, et que ses membres connaissent des difficultés financières, les parents résolvent leur problème en retirant leurs filles de l’école. Il n’en est pas de même pour les garçons. Ils préfèrent investir dans la préparation de l’avenir de leurs fils. Les parents pensent que leurs filles dont le but de la vie est de s’occuper de leur mari, leurs enfants et de leur ménage, n’ont pas besoin d’être scolarisées. Selon eux leur scolarisation serait source de dépenses inutiles. De plus les parents marient leurs filles précocement avant qu’elles n’atteignent l’âge adéquat pour le mariage. Elles sont alors incapables d’assumer les responsabilités de la vie familiale qui leur sont imposées. Son premier devoir d’epouse est de donner des descendants à son mari.On assiste alors à une maternité précoce à l’origine des conséquences physiques, psychologiques, sociales et économiques pour la mère et son enfant.
Risques maternels
– Mortalité maternelle : En effet, les adolescentes de 15 à 19 ans ont deux fois plus de risque que les femmes de 20 à 29 ans de mourir durant un accouchement. Chez les filles de moins de 15 ans, le risque est multiplié par cinq.
– Troubles tensionnels : Ils constituent un des risques majeurs de santé pour les adolescentes ayant leur premier enfant. Ils peuvent évoluer d’une forme peu dangereuse à un état grave comme une pré éclampsie ou une éclampsie. Une éclampsie non traitée peut provoquer une hémorragie cérébrale fatale chez la mère ainsi qu’une insuffisance cardiaque, rénale et hépatique. Une étude sur l’issue des grossesses et accouchements chez les adolescentes faite au CHR de Toliara a montré que 11,1% des parturientes de moins de 15 ans ont fait une éclampsie (19).
– Accouchement dystocique : L’étroitesse de la filière pelvi-génitale augmente le risque de complications lors d’un accouchement par voie basse et peut ainsi ralentir le travail ou même l’entraver complètement (dystocie), donc risque élevé d’opération césarienne ou un accouchement par voie naturelle avec extraction instrumental.
– Complications obstétricales Elles sont représentées par : les déchirures périnéales, les déchirures du col, les fistules vésico-vaginales, ou recto-vaginales, et les hémorragies.
– Autres risques : La carence en fer peut être plus marquée chez l’adolescente, car cet âge est celui de la croissance et de l’apparition des cycles menstruels. Une grossesse ne fait qu’accroître ses besoins en fer, en acide folique et en autres micro-nutriments.
L’âge des parturientes
L’âge des parturientes varie entre 12 et 16 ans, les adolescentes âgées de 16ans sont majoritaires, et l’âge moyen des parturientes est de 15,65 ans ; les femmes malgaches débutent précocement leur vie reproductive. Dans de nombreux pays, une des causes des cas de grossesses chez les jeunes filles est le rajeunissement de la puberté. Les jeunes filles ont tendance à pratiquer leur premier rapport sexuel à un âge plus avancé que les filles des générations antérieures(29). LEMARE confirme cette baisse de l’âge de la puberté : 17 ans en 1850 et 12 ans en 1996 (30). A Madagascar, une étude a montré que 3,5% des jeunes filles ont eu des rapports sexuels avant leurs premières règles et 56% des jeunes femmes de 15 à 19 ans ont déjà eu des rapports sexuels (4). Pour TEBEU PM et collaborateurs, les adolescentes contribuent à 66,9 % des accouchements à la maternité du CHU de Yaoundé. Les adolescentes de 16 ans et moins représentent 12,1 % des accouchées. Ils ont trouvé que la tendance générale de la contribution des adolescentes dans les accouchements est à la hausse avec le temps(29)
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. RAPPELS ANATOMIQUES
1.1. Bassin normal
1.2. Particularités du bassin et des organes pelvi- génitaux chez les adolescentes
1.2.1. Le bassin
1.2-2. Les organes génitaux
2. RAPPELS SUR L’ACCOUCHEMENT
2.1. Définitions
2.2. Mécanisme d’un accouchement normal
2.3. Les mesures annexes
2.3.1. Maturation cervicale et déclenchement du travail
2.3.2. Episiotomie
2.3.3. Manœuvres manuelles
2.3.4. Manoeuvres instrumentales
2.4. Césarienne
2.4.1. Définition
2.4.2. Indications
3. GENERALITES SUR L’ADOLESCENCE
3.1. Définition
3.2. Caractéristiques des adolescentes
3.3. Accouchement chez les adolescentes
3-3-1 Epidémiologie
3-3-2 Risques materno-foetaux
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE
2. CADRE DE L’ETUDE
3. METHODE ET MATERIELS D’ETUDE
3.1. Méthode
3.2. Matériels
3.2.1. Collèctes des données
3.2.2. Séléction des dossiers
a) Critères d’inclusion
b) Critères d’exclusion
3.2.3. Paramètres d’étude
a) Fréquence
b) Facteurs épidémiologiques maternels
c) Facteurs cliniques maternels
d) Facteurs foetaux
3.2.4. Analyses des données
4-RESULTATS
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES-DISCUSSIONS SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
2. SUGGESTIONS
2-1 MESURES PREVENTIVES
2-2 MESURES CURATIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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