Accessibilité réseau sur l’aire urbaine de Montargis

Le choix de localisation d’une activité : un compromis difficile 

La contingence : un fort déterminant de la localisation des activités

Une partie des raisons de la localisation d’une activité est difficilement mesurable dans le sens où elle ne fait pas appel à une stratégie qui aurait pour but de maximiser les profits. Ces facteurs là peuvent être issus de l’histoire familiale de l’entrepreneur ou d’événements historiques majeurs.

Une implantation souvent issue de l’histoire familiale
L’histoire familiale de l’entrepreneur peut avoir un impact important sur la localisation de son entreprise. En effet, une personne dont la famille vit à Tours depuis de nombreuses générations aura certainement tendance à monter son entreprise sur Tours plutôt qu’ailleurs. Ceci peut s’expliquer par une volonté de rester près de ses proches, un attachement particulier au territoire, la connaissance du réseau d’acteurs locaux ou encore la possession de biens familiaux.

Par exemple, les frères Michelin, originaires de Clermont-Ferrand, sont retournés dans leur ville d’origine après avoir tous deux réalisé leurs études à Paris [FOT 1996]. C’est là qu’ils ont repris l’entreprise de leur grand-père Aristide Michelin pour, dans un premier temps, fabriquer des machines agricoles. Puis, grâce à une Clermontoise, Mme d’Aubrée, nièce du savant écossais qui découvrit la dissolution du caoutchouc, qui réalisait des balles en caoutchouc pour les enfants ; ils développèrent une société de pneumatiques. Ainsi, si le siège de l’entreprise internationale Michelin se situe à Clermont-Ferrand, c’est tout d’abord parce que c’était la ville natale de leurs fondateurs et que leurs aînés possédaient une entreprise familiale à cet endroit là. De plus, le succès mondial de cette firme est dû en partie au hasard qui a amené un savoir particulier concernant le caoutchouc dans cette région de la France.

L’histoire de Renault est comparable [FOT 1996]. Louis Renault, que la construction d’automobile passionne, veut lancer son entreprise. Manquant de moyens financiers, ses parents lui permettront d’utiliser 300 m² de jardins qu’ils possèdent à BoulogneBillancourt. C’est ainsi qu’il fonde, avec ses deux frères, la société Renault Frères. Le siège social se situe toujours à Boulogne-Billancourt ce qui montre l’importance de la dimension familiale dans la localisation d’une entreprise.

Une localisation qui évolue au gré des événements historiques

Certains événements historiques ont également joué un rôle dans l’implantation de certaines entreprises. Les guerres, en particulier, ont souvent eu un impact sur la localisation des activités. Par exemple, au cours de la première guerre mondiale, l’usine Renault a été mise au service de l’Etat pour fabriquer du matériel de guerre [FOT 1996]. Sur ordre ministériel, les machines et les ouvriers spécialisés dans la fabrication d’automobiles ont été transférés à Lyon, chez Robert-Schneider. Pendant ce temps, dans l’usine principale de Renault à Boulogne-Billancourt, étaient fabriqués des obus. La demande croissante en obus a même engendré l’achat de nouveaux terrains à Boulogne-Billancourt. En 1918, le ministère de l’armement prend l’initiative de décentraliser les fabriques de guerre par précaution. Renault achète donc des terrains au Mans pour y transférer l’usine de Billancourt ; ce qui n’aura finalement pas lieu car le conflit prit fin à ce moment là. Cependant, une usine fut tout de même construite au Mans en 1920, ce qui montre bien que cet événement historique ne fut pas sans conséquences sur le choix d’implantation des usines Renault. L’histoire des Grands Moulins de Paris a, elle aussi, été bouleversée par l’Histoire à plusieurs reprises. Alors que Jean-Baptiste Vilgrain travaillait dans un moulin à Metz, il quitte cette ville en 1870 suite à l’annexion du Nord de la Lorraine à l’Allemagne pour travailler dans un autre moulin sur une chute de la Meurthe, et finalement acheter en 1885 les moulins de Nancy rebaptisés Grands Moulins Vilgrain. C’est ici que se développe alors la marque Gruau de Lorraine Plomb d’or qui eut un large succès. Un autre fait historique a engendré un bouleversement dans l’implantation de l’industrie : lors de la première guerre mondiale, Ernest, le petit-fils devient sous-secrétaire d’Etat à Paris. A cette occasion, il crée de nombreuses baraques Vilgrain pour vendre à prix coûtant des denrées de première nécessité. A la fin de la guerre, il profite de cette situation pour créer l’usine de Paris. Ces locaux ont aujourd’hui été vendus à la ville de Paris, en particulier à cause de leur vétusté, pour transférer l’activité à Verneuil-L’Etang. Par contre, il existe toujours à Nancy une usine des Grands Moulins de Paris.

Même si l’implantation des activités a couramment trouvé ses origines dans des raisons contingentes, les études menées sur ce sujet ont le plus souvent été traitées en fonction de facteurs tangibles.

Une localisation fondée sur des facteurs économiques 

De nombreux auteurs se sont penchés sur la localisation des activités. La plupart des déterminants de la localisation des activités sont redondants dans les ouvrages dédiés à cette thématique. On peut donc dresser une liste quasi-exhaustive de ces déterminants [FIS 1994] :
➤ Milieu et cadre de vie
– Ressources
– Terrains
– Logements
– Bâtiments
➤ Aides à l’aménagement
– Transports
– Accessibilité
➤ Environnement socio-économique
– Main d’œuvre
– Equipements
– Services
– Economie d’agglomération
➤ Aides au développement
– Informations
– Communications .

Seule la prédominance de certains facteurs sur d’autres varie selon le type de l’activité. La première remarque que l’on peut faire, c’est que rares sont les auteurs qui ont étudié les activités dans leur globalité. Certains ont choisi de se limiter aux industries et d’autres aux commerces. D’une manière générale, cette classification est comparable à celle que l’ont peut trouver dans l’encyclopédie de géographie : la théorie de la base économique propose de séparer les activités dites « banales », qui sont définies comme des « activités qui fournissent un bien (ou plusieurs) directement au consommateur final » [BEG 1995]., et les activités dites «spécifiques» qui, elles, ne vendent pas leurs biens au consommateur final, mais à des intermédiaires[MAN 1995].Nous allons donc voir, dans un premier temps, ce qui ressort des ouvrages sur les activités banales puis, dans un second temps, nous verrons les activités spécifiques.

L’implantation des activités banales : une dualité centrepériphérie due au coût du foncier et à la disponibilité

La particularité des ouvrages qui évoquent la localisation des activités banales est que généralement, ils sont uniquement descriptifs. C’est-à-dire que l’auteur observe ce qui se passe ou ce qui s’est passé sur le territoire et, à partir de cela, il tire des tendances générales sur le positionnement des commerces selon leurs caractéristiques et émet des hypothèses sur les motivations de ce choix. Ces ouvrages consacrent une partie à l’aspect historique du développement des commerces. Tous s’accordent à dire que la création du supermarché a été un tournant dans la répartition géographique des commerces.

La stratégie d’implantation des activités banales bouleversée par le supermarché
Les prémisses du bouleversement de l’appareil commercial, d’après René Péron [PER 2004], semblent remonter à la révolution française au cours de laquelle il devint possible d’exercer plusieurs métiers différents alors qu’auparavant un vendeur de vêtements ne pouvait vendre des denrées alimentaires. A partir de ce moment là, les commerçants ont pu s’associer pour créer des grands magasins. Cela s’est notamment produit à Paris et cela a été amplifié par les travaux d’Haussmann qui ont permis aux commerçants de gagner de la place et de mettre en valeur leurs vitrines. Cependant, ceci n’était rien comparé au changement qui s’est opéré par la suite avec l’invention du supermarché par Edouard Leclerc au cours de la deuxième moitié du XXème siècle. Le supermarché est fondé sur le principe d’offrir aux clients un choix restreint de produits mais dont le prix reste faible car ils sont achetés directement aux fournisseurs. A ce moment là, les supermarchés n’étaient pas spécifiquement localisés en périphérie mais le succès de la formule amène les propriétaires à commercialiser de plus en plus de produits différents ce qui demande une surface de vente de plus en plus grande. Les supermarchés s’implantent donc là où les terrains sont suffisamment grands, souvent en périphérie suivant ainsi le processus de périurbanisation qui a lieu alors.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Partie 1 Etat de l’art
1. Le choix de localisation d’une activité : un compromis difficile
11. La contingence : un fort déterminant de la localisation des activités
12. Une localisation fondée sur des facteurs économiques
2. Accessibilité réseau
21. Définitions multiples, fonctions du but choisi
22. L’importance de l’accessibilité pour les activités économiques
Partie 2 Calculs d’accessibilité sur l’aire urbaine de Montargis
1. Rapide diagnostic sur l’aire urbaine de Montargis
11. Présentation du site d’étude
12. Composition et caractéristique de la population
13. Une économie résolument tournée vers le secteur industriel
14. Réseau et infrastructure : un territoire bien desservi
2. Calcul d’accessibilité
20. Comparaison de l’accessibilité réelle et optimale d’une entreprise à ses fournisseurs et clients
21. Comment se traduit la corrélation entre accessibilité et répartition spatiale des activités à l’échelle d’un territoire ?
Conclusion
Bibliographie

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *