Soutenance mémoire
Le vieillissement en quelques chiffres et explications
Le vieillissement de la population n’est pas un phénomène nouveau, il a débuté au cours du XIXème siècle et touche le monde entier à des rythmes différents. On parle de vieillissement démographique lorsque la part relative des personnes âgées augmente au sein de la population totale. Ce vieillissement peut être de deux types. Il peut se faire par le sommet de la pyramide des âges, avec un effectif de la population âgée qui augmente en raison de l’augmentation de la durée de vie ou de l’arrivée d’une classe d’âge pleine à un âge avancé par exemple. On parle alors de vieillissement par le haut. Ou alors le vieillissement peut se faire par la base de la pyramide des âges en raison d’une baisse de la natalité par exemple. On parle alors de vieillissement par le bas. On peut remarquer qu’il peut y avoir un vieillissement de la population alors que l’effectif des personnes âgées diminue. En France, le vieillissement se fait surtout par le haut car elle bénéficie d’un taux de fécondité encore élevé avec 2,01 enfants par femme en 2010 selon l’INSEE. Mais le vieillissement de la population française s’accélère. Selon l’INSEE, 20% de la population était âgée de 60 ans ou plus en 2005 et en 2050, cette tranche d’âge devrait représenter un tiers des individus. Cela s’explique à la fois par l’augmentation de l’espérance de vie et par la « montée en âge des générations nombreuses du baby-boom». Aujourd’hui, il n’est plus rare que quatre générations coexistent et, non seulement, la famille s’en trouve élargie, mais les relations intergénérationnelles sont transformées. La génération active ne finance plus le système de protection sociale non plus seulement pour deux générations d’inactifs, mais le plus souvent pour trois, ce qui cause un déséquilibre des budgets sociaux.
Plus qu’une chance ou une contrainte, le vieillissement est un défi à relever
Comme nous l’avons vu, l’espérance de vie augmente et cela est une bonne chose au niveau individuel. C’est une chance d’autant plus que selon de récentes études de l’INED, « l’allongement de la durée de vie s’est traduit par un allongement encore plus important de la durée de vie en bonne santé ». Cela s’explique notamment par les progrès médicaux effectués ainsi que par des modifications de comportement. Le vieillissement va également permettre la création de nombreux emplois dans le domaine des Services A la Personne ou SAP dans les années à venir, ce qui permettrait de réaliser des gains de croissance économique. De plus, ces emplois ne sont pas très ouverts à une concurrence internationale. Mais cela ne sera pas sans conséquences au niveau collectif et pour l’action publique. Selon l’OCDE , « les dépenses publiques consacrées à la dépendance doubleront dans les quarante prochaines années » ce qui pourra être la source de problèmes économiques et sociaux difficiles à surmonter. Si le financement du système de protection ne pouvait plus être assuré, les inégalités entre les générations seraient de plus en plus fortes et cela pourrait donner lieu à des conflits sociaux. De plus, la pénibilité du travail auprès des personnes âgées fait que l’on craint dans les prochaines années un déficit de soignants spécialisés dans ce domaine, un « care deficit ». Le vieillissement peut donc également être vu comme une contrainte. Le vieillissement est donc à la fois une chance et une contrainte, c’est pourquoi nous pouvons l’envisager plutôt comme un défi qu’il faudra relever. En effet, les conséquences du vieillissement sont en partie incertaines et nous devons trouver des réponses adaptées à ce bouleversement démographique afin d’en limiter les inconvénients. Ces réponses devront prendre en compte l’ensemble des individus, tout au long de leur vie et elles doivent être trouvées le plus rapidement possible.Cela peut passer par exemple par une vie active plus longue avec un aménagement du travail des séniors, et une mise en valeur de leur expérience professionnelle. De plus, Le vieillissement peut être vu comme une opportunité offerte à l’économie et la société française : « Finalement, si le vieillissement n’apporte pas de problématiques fondamentalement neuves, il tend à exacerber les tensions et à accentuer des fragilités déjà présentes. En ce sens, répondre au défi du vieillissement constitue aussi une opportunité pour refonder le pacte social ».
Qu’est ce que la vieillesse ? Quels sont les différents âges de la vie ?
A partir de quel âge devient-on une personne âgée ? « De manière générale, en France, le seuil de la vieillesse est souvent fixé à 60 ans. […] Les études menées à l’échelle européenne se basent plus souvent sur l’âge de 65 ans ». Ces âges sont pertinents car ils correspondent à l’arrêt de l’activité mais ils ne correspondent pas au vieillissement biologique des individus. L’entrée dans la vieillesse est de plus en plus tardive à mesure que l’espérance de vie augmente.De plus la population âgée est très hétérogène, et on peut segmenter cette population : « Il est courant d’opposer les jeunes personnes âgées (troisième âge) qui se distinguent des quinquagénaires principalement par leur sortie de la période d’activité et leur temps libre, et le quatrième âge qui est la période de dégénérescence de l’individu, imposant une limitation des activités avant l’arrivée des incapacités et de la dépendance. L’âge qui sépare le troisième âge du quatrième âge est difficile à fixer. […] De manière générale, on fixait cet âge à 75 ans [mais] cette borne glisse progressivement vers 80 ans voire 85 ans. » Les personnes âgées peuvent donc être classées en trois catégories : le troisième âge, le quatrième âge et les personnes âgées dépendantes. Et le passage de l’une à l’autre de ces catégories se fait de manière progressive avec l’âge des individus.
La maladie d’Alzheimer en France
En France, la maladie d’Alzheimer représente la première cause de dépendance chez les personnes âgées. Elle toucherait 850 000 malades et il y aurait 250 000 nouveaux cas chaque année. Si l’on ajoute les membres de la famille qui voient leur vie perturbée par la maladie d’un de leur proche, alors ce sont plusieurs millions de personnes qui sont concernées. On estime qu’un français sur quatre aurait une personne touchée dans son entourage. La maladie est aujourd’hui connue de tous et les associations de familles se sont largement développées. Pourtant, elle souffre encore d’une mauvaise image, notamment parce que « l’image habituellement présentée des malades correspond à une phase évoluée de la maladie ». Cependant, « de plus en plus souvent, le diagnostic est posé alors que le malade est encore en possession de ses facultés intellectuelles » . Diagnostiquer précocement la maladie est d’ailleurs l’un des enjeux majeurs en vue d’une meilleure prise en charge du patient et de ses aidants, car cela pourrait permettre de retarder l’apparition des symptômes. Mais il est difficile de distinguer les premiers signes de la maladie des aspects normaux de la vieillesse. Des recherches sont menées à ce sujet. D’ailleurs, la France est l’un des pays leader dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer notamment grâce à son plan Alzheimer 2008-2012.
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Table des matières
I. Vieillissement et dépendances : de nouvelles contraintes
A. Le vieillissement de la population française, un défi pour l’aménagement du territoire
B. Le vieillissement de la population entraîne une augmentation du nombre de personnes dépendantes
C. La maladie d’Alzheimer, un phénomène de société lié au vieillissement
D. Les conséquences en matière d’aménagement du territoire : Vers une meilleure adaptation de l’habitat et une meilleure accessibilité aux équipements et services urbains
II. La nécessité d’une structure d’accueil pour les malades d’Alzheimer dans le pays de Lumbres (Pas-de-Calais)
A. Le Pas-de-Calais, un des territoires les plus gravement touchés par la maladie d’Alzheimer
B. Vers une amélioration de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer dans le Pas-de-Calais : L’exemple de l’EHPAD construit à Esquerdes
C. Objectifs et enjeux qui se dégagent de ce projet
III. Accessibilité et jardin thérapeutique : un souci d’équité et d’intégration pour tous
A. Propositions concernant l’amélioration de l’accessibilité aux abords de l’établissement
B. Propositions d’aménagement d’un jardin thérapeutique pour une prise en charge des malades de plus grande qualité
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