L’eau est au cœur du développement économique et social. La santé, l’alimentation, la production d’énergie, la gestion de l’environnement et la création d’emplois en sont éminemment tributaires. La disponibilité et la gestion de l’eau ont un impact sur de nombreux aspects, de la scolarisation des filles issues de milieux défavorisées à la salubrité des villes ; elles influent également sur la capacité d’industries en essor ou de villages pauvres à faire face à une inondation ou à un épisode de sécheresse.
Cependant, 4,5 milliards de personnes dans le monde ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité et 2,1 milliards n’ont pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable gérés en toute sécurité. De plus, les phénomènes météorologiques liés à l’eau, comme les inondations, les tempêtes et la sécheresse, sont responsables de neuf catastrophes naturelles sur dix. Le changement climatique est susceptible d’accroître ce risque, et de peser encore plus sur les réserves hydriques.
Les objectifs du Millénaire pour le développement ont permis de mobiliser le monde entier autour des défis de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. Depuis 2000, des milliards de personnes ont ainsi accès à des services de base, mais l’eau n’est pas toujours salubre et les installations sanitaires de qualité suffisante. D’après un rapport récemment publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), trois personnes sur dix dans le monde n’ont pas accès dans leur foyer à une eau potable et facilement accessible, et six sur dix ne disposent pas d’installations d’assainissement gérées en toute sécurité.
Sur les 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à une eau gérée en toute sécurité, 844 millions ne disposent même pas d’un service de base pour l’approvisionnement en eau de boisson. Sur les 4,5 milliards de personnes qui ne disposent pas d’installations d’assainissement gérées en toute sécurité, 2,3 milliards ne bénéficient toujours pas d’un service d’assainissement de base. En conséquence, chaque année, 361 000 enfants de moins de cinq ans meurent de diarrhées dues au manque d’hygiène et à la consommation d’une eau polluée, qui sont également responsables de la transmission de certaines maladies (choléra, dysenterie, hépatite A et typhoïde, notamment).
Concepts, théories et méthodologies
Histoire de l’eau
L’homme n’a cessé de s’interroger sur la nature de l’eau. Pour Aristote (384-322 av. J.C.), l’eau avec le feu, la terre et l’air, fait partie des quatre éléments de la réalité universelle. À la même époque, Démocrite (460-370 av. J.C.) pense au contraire que la matière a une nature corpusculaire (le mot atome vient du grec atomos = indivisible). La théorie aristotélicienne est admise jusqu’au 17e siècle. Mais, à la fin du 18ème siècle, tout est remis en cause. Le physicien anglais Cavendish réussit à démontrer en 1766 que l’eau était formée d’hydrogène puis Joseph Priestley découvre en 1774 l’oxygène. Le 27 juin 1783 en France, Lavoisier et Laplace réalisent la synthèse de l’eau à partir de 2 volumes d’hydrogène et d’un volume d’oxygène. En 1800, Anthony Carlisle et William Nicholson effectuent la première analyse de l’eau en y plongeant des fils de cuivre reliés à une pile (inventée cette année là par Volta). Ils récupèrent alors 2 volumes d’hydrogène et un volume d’oxygène. La formule chimique de l’eau est donc H2O. La recherche sur la structure de l’eau ouvre ainsi la voie à la chimie moderne.
Théories sur l’eau potable
Une eau potable est une eau que l’on peu boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, des normes ont été établies qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d’être présentes dans l’eau. Le fait qu’une eau soit conforme aux normes, c’est-à dire potable, ne signifie donc pas qu’elle soit exempte de matières polluantes, mais que leur concentration a été jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur.
Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d’organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu’en quantité limitée : il s’agit en particulier de substances qualifiées d’indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des «concentrations maximales admissibles » ont été définies. A l’inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l’organisme.
Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire : elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l’organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d’arriver «propre» à la sortie des robinets.
Pour déterminer à partir de quelle concentration, certaines substances chimiques sont toxiques à court terme, ou quels sont leurs effets cumulés à long terme, deux approches scientifiques sont disponibles : l’expérimentation ou l’épidémiologie. L’expérimentation consiste à tester ces substances sur des cellules animales ou humaines ou sur des animaux. L’épidémiologie quant à elle consiste à suivre l’état de santé de populations exposées à certaines d’entre elles et à le comparer à des populations exposées à certaines d’entre elles et à comparer à des populations vivant dans des conditions semblables mais non exposées à certaines d’entres d’entre elles et à le comparer à des populations vivants dans des conditions semblables mais non exposées à ces mêmes substances. De telles études sont indispensables pour établir des normes. Il est cependant impossible à l’heure actuelle de quantifier les effets à long terme des substances cancérogènes, lesquels n’apparaissent parfois qu’après plusieurs dizaines d’années, et de déterminer s’il existe un seuil en dessous duquel l’ingestion d’une telle substance serait sans effet. On estime donc que ce seuil n’existe pas, c’est-à-dire que plus la quantité ingérée est faible, plus l’effet est petit. La dose limite à ne pas dépasser est alors fixée de manière à ce que son effet, estimé en termes de probabilité de risque sur une très large population, soit très faible, compte tenu de la consommation quotidienne d’eau des individus durant toute leur vie et de la plus grande vulnérabilité des enfants et des nourrissons.
Les normes ne font donc que définir, à un moment donné, un niveau de risque acceptable pour une population donnée. Elles dépendent par ailleurs étroitement des connaissances scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans le domaine des risques sanitaires et dans celui de l’analyse chimique. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment en fonction des progrès réalisés.
Tous les pays du monde ne suivent donc pas les mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D’autres adoptent celles conseillées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En Europe, elles sont fixées par la Commission des communautés européennes. Aujourd’hui, 63 paramètres contrôlent la qualité de l’eau des Européens. En France, à la fin du XIXe Siècle, 6 paramètres suffisaient à définir une eau potable. Les normes ont donc considérablement progressé depuis. Elles continuent d’ailleurs à évoluer dans le sens d’une toujours plus grande exigence : ainsi, outre de renforcer la sécurité sanitaire ce qui se traduit notamment par une diminution draconienne de la concentration du plomb dans l’eau. L’Eau est aujourd’hui la denrée alimentaire la plus fortement réglementée.
L’eau, un élément vitale
L’eau représente 60 % de notre poids, soit 50 litres pour un individu de 70 kg (avec des différences liées au sexe, à l’âge et à la masse grasse). Nos 50.000 milliards de cellules contiennent les deux tiers de l’eau de notre corps. On comprend combien notre organisme en est dépendant.
Au même titre que l’air, l’eau est un élément primordial à la vie. L’eau est aussi le véhicule des éléments figurés du sang, ainsi que celui de certaines sécrétions (larmes, sucs digestifs). Elle est nécessaire au maintien de la température (sudation) et à l’élimination des déchets solubles (urine). On ne peut s’en priver plus de cinq jours. Une perte de 10 à 15 % peut entraîner la mort.
L’eau de notre organisme est répartie dans trois compartiments : l’eau intracellulaire, l’eau en ions, essentiellement Na+ et K+.
Code de l’eau
Article premier : L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Chaque collectivité en est le garant dans le cadre de ses compétences. En d’autres termes, dans un territoire, le premier responsable de l’approvisionnement en Eau potable est l’administration publique qui s’y trouve.
Le code a pour objet :
-La domanialité publique de l’eau ;
-La gestion, la conservation, et la mise en valeur des ressources en eaux ;
-L’organisation de service public de l’eau potable et de l’assainissement collectifs des eaux usées domestiques ;
-La police des eaux ;
-Le financement du secteur de l’eau et de l’assainissement ;
-L’organisation du secteur de l’eau et de l’assainissement.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : MISE EN CONTEXTE ET METHODOLOGIE
Chapitre I : La Commune Rurale Sabotsy Namehana
Chapitre II : Concepts, théories et méthodologie
PARTIE II : L’ACCES A L’EAU POTABLE DANS LA COMMUNE RURALE DE SABOTSY NAMEHANA
Chapitre III : Accès à l’eau potable et situation géographique
Chapitre IV : Aspect économique de l’accès à l’eau potable
Chapitre V : Accès à l’eau potable et culture
PARTIE III : ANALYSE ET APPROCHE PROSPECTIVE
Chapitre VI : Réflexion prospective
Chapitre VII : Proposition de solution
Chapitre VIII : Apport en tant que travailleur social
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES