Acces a l’eau potable en milieu rural

La terre est la seule où la vie existe. Cela s’explique par la présence de nombreuses ressources naturelles dont une essentielle à la vie sur terre: l’Eau. L’eau est l’élément constitutif indispensable des corps humains, animaux, et végétaux à l’équilibre duquel elle participe. Elle fournit la nourriture et la boisson de tous les êtres vivants de manière directe ou indirecte. Pourtant l’eau reste une ressource très inégalement répartie à travers le monde. Ainsi le partage de l’eau pose de multiples problèmes de tous ordres, concurrences et conflits ne font qu’augmenter entre pays mais aussi à l’intérieur des espaces nationaux ce qui faisait dire au président égyptien Anour Al-SADATE en 1978 dans l’ouvrage intitulé : L’eau dans le monde arabe« si quelqu’un fait quelque chose qui puisse nuire à notre approvisionnement nous n’hésiterons pas à entrer en guerre car c’est une question de vie ou de mort.» quelques années plus tard au ministre des affaires étrangères égyptien Boutros GHALI n’hésita pas à déclarer que «la prochaine guerre dans notre région concernera l’eau et non la politique» et pour l’ONU «(…) la situation peut entrainer une série de catastrophes locales régionales et des confrontations pouvant conduire à une crise mondiale. Comme le pétrole, l’eau pourrait devenir motif de guerre ou de paix.» (MUTIN, 2000)

Si l’eau est abondante sur notre planète, seul 1% du volume d’eau douce est utilisable par l’homme soit 0,01% de toute l’eau disponible sur terre. Aujourd’hui le volume d’eau disponible pour la consommation humaine a fortement diminué du fait de la croissance démographique qui entraine une demande accrue en eau de la population et donc une pression considérable sur la ressource. Toutefois, le défi de l’accès à l’eau potable et de l’approvisionnement constitue une priorité pour l’humanité. «Aujourd’hui, 1,1 milliard de personnes dans le monde n’ont pas encore accès à un meilleur approvisionnement en eau et plus de 2,6 milliards à un meilleur assainissement.» (http://www.notreplanete.info/environnement/eau/eau_qualite.php). De toute évidence, les inégalités quant à la disponibilité et à l’approvisionnement en eau douce sont une question de vie ou de mort et constitue en matière de gouvernance un des impératifs les plus catégoriques de notre temps.

Problématique 

Contexte 

L’approvisionnement en eau potable est un déterminant majeur du bien-être des populations, or le déficit d’accès à l’eau potable conduit les populations les plus indulgents précisément les ruraux à utiliser de l’eau insalubre issue des ressources traditionnelles pour leur alimentation. Le rapport mondial sur le développement humain 2006 du (PNUD) Place l’enjeu de «l’accès à l’eau potable au cœur des stratégies de développement et de tout progrès humain.» (Mobilisation sociale et participation populaire autour d’un projet d’accès à l’eau, à l’assainissement et à la santé : cas de Malika et KeurMassar (ville de Pikine), 2009). Ceci pour montrer les conséquences néfastes sur la santé de la population n’ayant pas accès de façon suffisante et régulière à l’eau de qualité augmentant ainsi le nombre de décès dus à des maladies hydriques. «Le droit à l’eau est reconnu par les Nations-Unies en juillet 2010.» (Du 14/02/2014 dans le journal enquête). Ce qui améliore la satisfaction des besoins des populations et du cheptel mais les besoins techniques en alimentation en eau potable dépassent encore la capacité d’offre de débit des forages. Ceci est dû à l’augmentation progressive de la population qui entraine une forte demande en eau. Selon le (FNUAP 2001), La population mondiale a triplé en 70 ans tandis que l’utilisation en eau a sextuplé au cours des 25 dernières années, le tiers de la population mondiale, aux bas mots fera face à une grave pénurie d’eau. «Aujourd’hui l’accès à l’eau potable fait défaut à plus d’un milliard personnes ; trois milliards de personnes (près de la moitié de la population) n’ont pas accès à un réseau d’assainissement.» (CRDI, 2002).

Le Sénégal, avec un climat soudano- sahélien de type semi-aride relativement bien arrosé sauf dans sa partie nord, combiné à la sécheresse pendant plus de deux décennies ont fini par désorganiser son réseau hydrographique et faire reculer ses nappes phréatiques en profondeurs. L’alimentation en eau potable des populations rurales a toujours occupé une grande importance dans la stratégie de développement économique et sociale du Sénégal. Ainsi dans les grandes orientations de la politique d’hydraulique rurale des programmes et projets ont été initié dans ce sens pour l’amélioration des conditions de vie des populations en leur permettant d’accéder de façon continue et satisfaisante à des services d’eau potable. C’est le cas du Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM) selon qui «le taux national d’accès à l’eau potable en milieu rural est estimé à fin décembre 2013 à 84,1% contre 81,2% en décembre 2012» (PEPAM, 2014). L’accès à l’eau potable en milieu reste une problématique économique, politique et sociale pour les autorités étatiques et locales du Sénégal. La politique suivie en matière d’hydraulique rurale a permis de doter le monde rural d’un patrimoine dont le nombre de forages motorisés se compte présentement à plus d’un millier dans la zone rurale.

Depuis 1999, l’Etat a entamé un processus de désengagement au profit d’acteurs multiples. Dans le domaine de l’hydraulique rurale, cela s’est traduite, par la Réforme de la Gestion des Forages motorisés(REGEFOR) en milieu rural qui conduira à la refonte de l’organisation des usagers, la création de conditions d’exploitation viables au plan technico-économique, la promotion du secteur privé et le recentrage des activités des services publiques. Le modèle mis en place repose sur la contractualisation entre les différentes parties prenantes et un principe de participation, de responsabilisation des populations à la foi, dans la gestion du réseau et dans son financement. Le paiement de l’eau est censé garantir la continuité du service en recouvrant les coûts de fonctionnement, de maintenance et de renouvellement des installations.

La Commune de KeurBaka comme beaucoup de Communes du Sénégal reste exposée à ce problème qui se pose malgré l’existence de cinq forages et de nombreux puits. La demande en eau est croissante. Comme la majeure partie du monde rural la consommation avoisine 20 litres par habitant et par jour. Même s’il est vrai que la population ayant accès à l’eau potable en milieu rural au Sénégal de façon directe ou indirecte selon PEPAM est à 81,2% en décembre 2012. Ce taux n’est pas satisfaisant vu la réalité du terrain étant donné que sur soixante (60) villages que polarise la commune Rurale, on dénombre cinq forages avec souvent un rayon de couverture très faible. Si certains ménages disposent de l’eau d’autres sont moins favorisés. Cette situation expose ainsi une partie de la population surtout les enfants aux maladies liées à l’eau telles que la diarrhée, le paludisme, la dysenterie la bilharziose etc. qui sont très souvent une des causes principales de la mortalité infantile. La collecte de l’eau potable est à la charge des femmes qui font une certaine distance le plus souvent pour obtenir ce liquide précieux. Les petites filles participent de manière active à la recherche de l’eau, ce qui fait accroitre la déperdition scolaire dans cette zone. La gestion de l’eau potable dans cette localité est principalement tenue par les Associations des Usagers du Forage (ASUFOR) qui assurent la production, la distribution et la vente. En dépit de tout cela la problématique de l’accès à l’eau potable demeure toujours.

Le cadre physique 

La géologie 

La géologie de la commune de KeurBaka est liée à celle du Saloum qui appartient au bassin sénégalo-mauritanien qui s’étend sur 1 400 km du cap Barbas en Mauritanie au Nord jusqu’au Sud de Bissau en Guinée Bissau. Ce bassin est composé en surface principalement par de sédiments et de roches sédimentaires tertiaires et quaternaires à l’exception d’une petite enclave de sédiments du crétacé supérieur dans le Cap Vert. L’épisode qui nous concerne dans cette partie débute à l’éocène moyen (Lutétien et· Bartonien) caractérisé par des dépôts marno calcaires à rares intercalations phosphatées.

La fin du tertiaire est marquée par le dépôt du continental terminal sous un climat aride.

«Dans le Saloum, le Continental Terminal est représenté par des terrains allant de l’OligocèneMiocène au Pliocène et est essentiellement sablo-argileux.» (NDOYE, 2003). Il est une formation détritique présentant les marques d’une intense altération ferralitique avec des cuirassements ferrugineux, la néoformation de kaolinite, des mouvements importants de la silice. Le Continental Terminal est généralement discordant sur les formations les plus anciennes et il est souvent recouvert par le Quaternaire. Le quaternaire ancien est marqué par une alternance de climats arides et pluvieux. «Ces alternances de phases sèches et humides ont façonné un glacis d’épandage gravillonnaire avec une sédimentation partielle de granules ferrugineuses.» (BASSENE, 2000). Dans le Saloum, le Quaternaire marin qui correspond au Nouakchottien dont les accumulations de coquillages couvrent de vastes superficies. Le Quaternaire continental est constitué de formations très variées. En fonction de leur mode de genèse, on peut les regrouper en trois ensembles principaux : les glacis, les cuirasses, et les terrasses alluviales.

Les formations maestrichtiennes sont principalement à caractère argileuses et sableuses. Cependant on y retrouve des formations de calcaires avec un faciès divers. C’est dans ces formations aquifères du maestrichtien que provienne principalement l’eau consommée par les populations de notre zone d’étude à travers les forages. «Cette eau subit une forte influence chimique de la lithologie qui recouvre ces formations du maestrichtien» (DIOUF, 2011).

Le relief et les sols 

Située généralement sur une vaste plaine, la commune de KeurBaka présente un relief relativement plat. «Les sols du Sénégal présentent une grande diversité qui traduit l’importance de la dynamique géomorphologique et pédoclimatique que l’Afrique a connu depuis des millions d’années.» (NGOM, 2010).Les sols sont fonction de la nature, du climat, du relief et de la roche mère. Ils peuvent présenter des aptitudes différentes qui évoluent souvent suivant l’influence de l’action de l’homme. Nous retrouvons trois types de sols dans la Commune Rurale de KeurBaka que sont les sols Dior, les sols Deck et les sols Deck-Dior. Ils sont inégalement répartis dans cette localité.

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Table des matières

Introduction generale
Problematique
Premiere partie : presentation generale de la commune de keur baka
Chapitre I : le cadre physique
Chapitre II : le cadre humain
Chapitre III : le cadre socio-economique
Deuxieme partie : situation de l’acces a l’eau potable dans la commune de keur baka
Chapitre I : diagnostic des infrastructures hydrauliques
Chapitre II : l’acces a l’eau potable des populations de la commune de keur baka
Chapritre III : strategies pour l’amelioration de la situation de l’acces a eau potable en milieu rural
Conclusion generale
Bibliographie
Table des illustrations
Annexes

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