Dans la plupart des pays en voie de développement, l’eau est devenue une ressource naturelle rare, notamment dans les régions d’Afrique subsaharienne. Au Sénégal, l’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante constitue une préoccupation majeure pour les populations desservies. De nombreuses initiatives ont été entreprises dans le cadre de politique de gestion intégrée pour l’accroissement du taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain comme en milieu rural. A partir des années quatre-vingt-dix, certains efforts ont été consentis par les autorités étatiques et publiques d’où une importance particulière a été accordée à l’hydraulique rurale.
Par ailleurs, au Sénégal les travaux réalisés dans le cadre du Plan d’Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE) ont permis de définir cinq Unités de Gestion et de Planification (UGP) divisées en vingt-huit (28) sous unités dont les critères de découpage respectent la configuration des bassins versants fluviaux et des cours d’eau mais aussi les contours des collectivités locales.
Ces espaces de gestion des ressources en eau se composent : du bassin du fleuve Sénégal, du Sine-Saloum, du Sénégal oriental, de la Casamance et du Cap Vert. L’UGP2 qui regroupe les régions de Diourbel, Kaolack, Kaffrine, Fatick et une partie de la région de Louga, Dakar, Tambacounda, comprend 8 sous-unités de gestion et planification dont : le littoral Nord, le bassin de la Somone, le Car-Car, le Sine, le Delta du Saloum, le bassin de la Gambie, Koussanar et le bas Saloum. Avec l’acte III de la Décentralisation, l’architecture de l’organisation territoriale du Sénégal change et se compose : de Communes, de départements et de régions. Notre zone d’étude la commune rurale de Fimela est une partie intégrante de l’UGP Delta du Saloum, Sous-unité de l’UGP 2 : Sine-Saloum. Elle fait partie du département de Fatick qui porte également le nom du chef-lieu de la région.
Malgré ces volontés politiques au Sénégal, l’accès à l’eau constitue une problématique en zone rurale comme en milieu urbain. Bien vrai qu’avec l’Acte III de la Décentralisation les communautés rurales ont été érigées en communes rurales, pourtant les problèmes d’accès à l’eau potable restent toujours beaucoup plus accentués en milieu rural qu’en milieu urbain. Ainsi, la 8e Revue Annuelle Conjointe (RAC) du PEPAM 2014 annonce que le Sénégal « vient d’atteindre les objectifs pour le sous secteur de l’eau potable. Il est vrai que la cible fixée pour 2015 a été déjà atteinte en milieu urbain depuis deux ans ; elle vient d’être en réalité dépassée en fin décembre 2013 pour le milieu rural ». La RAC estime que le taux d’accès à l’eau potable est de 98% en milieu urbain et 84,1% en milieu rural. Selon le PEPAM, ce taux est de 94% alors que le taux par adduction d’eau potable est de 92%; dans la commune de Fimela. Ce chiffre avancé montre que le taux par adduction dépasse de 10% le taux défini dans le cadre des OMD. Ces chiffres cachent des disparités au plan local. Dans la commune rurale de Fimela, la qualité de ces eaux présumées potables mérite d’être remise en cause car les eaux de forages issues des nappes du Maestrichtien et du Paléocène sont saumâtres .C’est ce qui fait que les populations sont obligées d’abandonner les robinets et les bornes fontaines pour retourner vers les puits.
L’approvisionnement en eau Potable de façon durable peut se résumer sur les éléments suivants : les sources, la proximité des sources, les prix, la qualité et la quantité de l’eau La CRF située entre les isohyètes 600 et 900 mm, est exposée à un déficit pluviométrique et l’avancée du biseau salé qui constitue un facteur de dégradation des ressources en eau douce. C’est sous l’effet du changement climatique que la mer a connu une baisse et a tendance à avancer sur le continent, d’où la progression du front de salinité au niveau des sols et de la nappe phréatique (Sarr. P.Y, 2012) .
Problématique de recherche
Contexte
Les besoins en eau dans notre vie quotidienne augmentent considérablement dans tous les points du globe. L’indépendance alimentaire dépend de l’accès à l’eau. Outre la consommation domestique, certaines activités comme l’agriculture, l’élevage, le tourisme et l’industrie sont des activités qui exigent une forte demande en eau. Cependant, l’accroissement des exigences en eau peut aussi s’expliquer par le poids démographique de la population mondiale qui ne cesse de croître. En l’espace d’un siècle, la population mondiale a triplé, alors que la consommation d’eau mondiale a été multipliée par 6 ; ce qui fait de l’eau un défi majeur pour l’humanité. Cependant, « dans le monde l’eau potable provoque 80 % des maladies dans les pays en voie de développement. Chaque jour, 15 000 personnes meurent de maladies hydriques dans le monde » (ONEMA, 2010) L’Afrique Subsaharienne sous la menace de pénurie d’eau, est confrontée à un fort stress hydrique. Dans cette partie du continent africain près de 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, et un habitant sur deux souffre de maladie hydrique issue d’une mauvaise qualité d’eau.
Par ailleurs, on constate que, les ressources hydriques à l’échelle continentale comme nationale restent inégalement partagées. « Une dizaine de pays seulement, se partagent les 2/3 de la ressource en eau ! Un rapport des Nations Unies a établi que 9 pays (le Brésil, la Colombie, la Russie, l’Inde, le Canada, les Etats-Unis, l’Indonésie, le Congo et la Chine) se partagent 60 % du débit annuel mondial de l’eau » (UNESCO, 2009). Cette répartition inégale fait que certaines populations en disposent en quantités suffisantes, et d’autres subissent des crises permanentes d’eau. En Afrique, comme dans la plupart des pays de l’Afrique de l’ouest et plus particulièrement dans les pays du sahel, l’accès à l’eau est une priorité pour les Etats qui veulent assurer leur développement économique et social. La question de l’eau a attiré l’attention de toute la communauté internationale ; de nombreuses rencontres (Sommet de Dublin 1972, Conférence de Mar Del Plata 1977, Rio 1992 et Johannesburg 2002) ont été effectuées pour réformer la gestion de l’eau en vue de garantir la durabilité entre l’offre et la demande ou entre les ressources disponibles et les besoins en eau. Mais le Sénégal, bien avant le sommet de Johannesburg en 2002, avait déjà donné une importance particulière au secteur de l’eau avec différentes institutions et politiques pour une meilleure gouvernance du secteur. En 1995, le Comité Technique chargé d’étudier et d’analyser toute question relative à la gestion de l’eau, fut créé. En 1998, les réflexions permettant d’arriver au plan GIRE ont été entamées et le Conseil Supérieur de l’eau crée en Avril 1998 qui décide des grandes options d’aménagement et de gestion de l’eau. En 2000, le Projet Sectoriel Eau (PSE) constitue une stratégie de gestion de ressources en eau. Et le Sénégal s’est doté ensuite d’un document « Vision pour l’Eau, la Vie et l’Environnement (EVE) » qui a interpellé les autorités sur la problématique de la gestion de l’eau.
En 2002, le Sénégal démarre une stratégie afin d’assurer une bonne gouvernance de l’eau, il entre en négociation avec Global Water Partnership dans le programme pour le Développement de l’Eau en Afrique permettant ainsi l’élaboration du plan d’action pour la GIRE. Le Sénégal, avec l’appui de la Coopération Canadienne, s’était engagé dés 2004 dans l’élaboration d’un Plan d’Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE). L’objectif principal de ce programme est de « contribuer à la mise en œuvre d’une gestion intégrée des ressources en eau, adaptée au contexte national, conforme aux orientations définies par le Gouvernement Sénégalais pour la réduction de la pauvreté, l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et en respectant les principes reconnus au plan international en matière de gestion durable et écologiquement rationnelle des ressources en eau » (PAGIRE 2007) En 2005 le PEPAM est mis en place ayant pour but d’atteindre un taux d’accès à l’eau potable de 82% en milieu urbain comme en milieu rural à l’horizon 2015. D’après le document de travail du PEPAM 2011, « Sur la base des données de l’inventaire réactualisé des points d’accès à l’eau potable, le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural s’établit à fin décembre 2010 à 77,5 %contre 73,6% en décembre 2009, soit une progression positive et très satisfaisante de+3,9 points ; ce qui traduit un léger dépassement de la cible de décembre 2010 qui était établie à 77% ».
Localisation du milieu
La localisation se fera par une présentation de la Sous UGP Delta du Saloum et par une situation géographique de la CRF.
Présentation de la Sous Unité de Gestion et Planification Delta du Saloum
Le territoire national du Sénégal est divisé en cinq(5) Unités de Gestion et de Planification de ressources en eau, subdivisées en 28 Sous-unités de Gestion. Parmi les cinq UGP on peut citer : l’UGP1 : Bassin du fleuve Sénégal ; l’UGP2 Sine-Saloum; l’UGP3 Sénégal oriental ; l’UGP4 : Casamance et l’UGP5 : Presqu’île du Cap-Vert. L’UGP2 qui regroupe les régions de Diourbel, Kaolack, Kaffrine, Fatick et une partie de la région Louga, Tambacounda, comprend neuf(9) sous unités de gestion et planification dont on peut citer entre autre : le littoral nord, le bassin de Somone, le Car-Car, le Sine, le Saloum, le Delta du Saloum, le bassin de la Gambie, Koussanar et le Bas Saloum. La commune Rurale de Fimela fait partie de la Sous- unité de Gestion 2.6 : Delta du Saloum. Cette Sous-unité s’étend sur environ 500000 hectares (ONUDI 2009) et englobe quatre(4) collectivités locales de la région de Thiès : Malikounda, Sandiara, Sésséne et Guéniéne et neuf(9) de la région de Fatick: Loul Sésséne, Mbélakadioa, Djilass, Fimela, Palmarin Facao, Dionwar , Djirnda, Bassoul et Toubacouta. C’est une zone qui combine les caractéristiques suivantes : humide marine, estuarienne, lacustre et palustre. Elle est aussi caractérisée par une profonde pénétration du biseau salé d’où la salinisation des terres et des eaux souterraines et de surface.
Localisation de la commune rurale de Fimela
La commune rurale de Fimela ; située dans l’arrondissement portant le même nom, se localise dans le sud du département de Factick. Elle se trouve entre 14 ° et 14°10’ de latitude nord et 16° 30’ et16° 45’ de longitude Ouest. Elle couvre une superficie de 367 km². Elle est limitée au Nord par les Communes rurales de Djilas et de Nguéniéne (département de Mbour), au Sud par les communes rurales de Palmarin Facao et Dionwar, à l’Ouest par l’océan atlantique, à l’Est par les communes rurales de Djilor et de Djirnda. Elle compte 16 villages : Samba Dia, Fimela, Mar Fafaco, Simal, Yayéme, Ndagane Sambou , Mar Lotie, Ndagane Campement, Kobongoye I et Kobongoye II , Djilor, Baboucar, Mbissel, Samba Diallo, Ndiedieng et Mar Soulou.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE II : LES DONNEES PHYSIQUES ET HUMAINES
CHAPITRE III : LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
CHAPITRE I : LES MECANISMES DU CLIMAT
CHAPITRE II : LES PRECIPITATIONS
CHAPITRE III : LES AUTRES PARAMETRES CLIMATIQUES
CHAPITRE I : LES FACTEURS DE DEGRADATION DE LA QUALITE DE L’EAU DANS L’UGP2
CHAPITRE II : APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA CRF
CHAPITRE III : POLITIQUES ET PERSPECTIVES POUR LA SATISFACTION DES BESOINS EN EAU
CONCLUSION
BIBLIOGRAGRAHIE
ANNEXES