Lโionisation, qui peut รชtre dรฉfinie comme une modification du nuage รฉlectronique contenu dans un atome neutre ou rupture de liaison dans une molรฉcule, aboutissant ร la production dโion, est un processus trรจs utilisรฉ, dans le but de tirer le maximum dโinformations sur la structure de la matiรจre. Divers mรฉcanismes produisent lโionisation : dans les gaz, le choc entre les molรฉcules et les รฉlectrons (en particulier de rayon ฮฑ ou ฮฒ) ; le choc dโatomes et de molรฉcules neutres dont lโรฉnergie cinรฉtique dโagitation thermique est suffisamment grande ; il yโa aussi lโinteraction entre le rayonnement รฉlectromagnรฉtique et la matiรจre, encore appelรฉe photo ionisation qui fait dโailleurs lโobjet de notre travail.
Nous avons choisi dans cette รฉtude lโatome dโhydrogรจne par le fait quโil est lโรฉlรฉment le plus simple de la classification pรฉriodique des รฉlรฉments : un รฉlectron gravitant autour du noyau. A cotรฉ de la photo ionisation il existe le processus par lequel lโatome dโhydrogรจne peut absorber deux, trois ou plusieurs photons, et on parlera dans ce cas de multi photons ionisation. Dans le cas particulier oรน N=2 photons, les deux photons peuvent รชtre linรฉairement polarisรฉs, ou circulairement polarisรฉs (Faye 2000 ;Faye et al 2003 ; Faye et al.2010) ou elliptiquement polarisรฉs (Faye 2011).
Dans ce dernier cas il a รฉtรฉ observรฉ que lโatome pouvait avoir tantรดt une prรฉfรฉrence pour la gauche (selon que la polarisation est dans le sens trigonomรฉtrique) ou droite (si la polarisation est dans le sens des aiguilles dโune montre) (Faye 2011.). Ce phรฉnomรจne est connu sous le nom de dichroรฏsme elliptique.
Cependant on peut encore noter des travaux antรฉrieurs sur le dichroรฏsme, dโailleurs il a รฉtรฉ surprenant de lโobserver pour la premiรจre fois dans la photo ionisation double de lโhรฉlium dans son รฉtat fondamental (Viefhauset al.1996 ;Schwarzkopfet al.1993) et cela voudrait dire simplement que lโhรฉlium avait des comportements chiraux. Ce dichroรฏsme circulaire avait รฉtรฉ prรฉdit par Berakdar et Klar(1992) et par Berakdaret al (1993), ils lโont expliquรฉ ร partir dโun partage inรฉgal de lโexcรจs dโรฉnergie entre les deux รฉlectrons ;et du fait que la direction de propagation du rayonnement incident nโest pas dans le mรชme plan que celle des deux รฉlectrons รฉjectรฉs.
En ce qui concerne le dichroรฏsme elliptique aussi des chercheurs y sont intรฉressรฉs tels que Manakov et al.(1999),Fifirig et al.(2003) pour lโhydrogรจne et Dulieuet al (1995) pour les ions,aprรจs avoir lโobservรฉdans la distribution angulaire dโรฉchantillon de gaz rares (Baskanskyet al.1988). Cโest ainsi que de nombreux travaux ont รฉtรฉ effectuรฉs allant dans ce sens, parmi lesquels on peut citer la donnรฉe exacte des expressions de la distribution angulaire dans lโionisation non rรฉsonante ร N=2 photons de lโatome dโhydrogรจne (Fayeet al. 2003) suivi de lโapparition des termes isotropes et de lโeffet de la polarisation de la lumiรจre lors de la distribution angulaire multi photonique (Faye et al 2010) .
Rรฉcemment Sam(2007), a associรฉ deux photons linรฉairement et circulairement polarisรฉs, tandis que Thiam(2006) a utilisรฉ le cas oรน les deux photons sont linรฉairement et elliptiquement polarisรฉs, gรฉnรฉralisant ainsi les travaux de Sam et le mรชme phรฉnomรจne de dichroรฏsme est observรฉ. Et plus rรฉcemment encore, Richardson et al (2012) ont observรฉ le dichroรฏsme en associant deux rayonnements linรฉairement polarisรฉs oรน leurs directions forment un certain angle Concernant les travaux de Thiam, effectuรฉs ร partir de lโรฉtat ns oรน n est le nombre quantique principale et s(l=0)le nombre quantique orbital,ledichroรฏsme est constituรฉ par la partie imaginaire des termes dโinterfรฉrence associรฉs aux diffรฉrents chemins quantiques menant aux รฉtats finals de nombre quantique orbital L.
La plupart des travaux concernant le dichroรฏsme ont portรฉ sur lโรฉtat ns (Manakov et al.1999).Nous envisageons de prolonger ces travaux aux รฉtats np oรน n est toujours le nombre quantique principale et pnombre quantique orbital (l=1), dans ce cas, contrairement ร lโรฉtat ns oรน nous avons deux chemins quantiques autorisรฉs, nous relevons trois chemins quantiques pour le photo รฉlectron รฉjectรฉ.
INTERACTION RAYONNEMENT- MATIEREย
On peut envisager lโรฉtude des actions mutuelles des รฉlรฉmentsmatรฉriels (Molรฉcules,atomes,โฆ) et des divers rayonnements en considรฉrant ces derniers sous leurs aspects corpusculaires ou ondulatoires. Le premier point de vue est le plus ancien en ce qui concerne les rayonnements matรฉriels (รฉlectrons, protons, hรฉlions) et conduit ร des problรจmes de chocs. Le second sโapplique aux rayonnements รฉlectromagnรฉtiques ; mais il est indispensable de tenir compte de leurs structures corpusculaires (photons) lorsque la frรฉquence devient grande (rayons x et ฮณ). Puisque tout ce travail repose sur lโinteraction matiรจre rayonnement, pour mieux le cerner examinons dโabord un phรฉnomรจne tout ร fait naturel qui rรฉsulte de cette interaction telle que la chiralitรฉ.
CHIRALITE
Certains objets sont identiques ร leur image dans un miroir, ร laquelle ils peuvent รชtre exactement superposรฉs par la pensรฉe, cโest lโexemple dโun carrรฉ, dโune tasse, ou dโun cercle. Dโautres au contraire, ne sont pas identiques (superposables) ร leur images dans un miroir ; Cโest le cas dโun escargot(le sens dโenroulement de sa coquille est opposรฉ), dโune main(lโimage dโune main gauche est une main droite) ou du statut de la libertรฉ (elle ne tient pas son flambeau dans la mรชme main) Lorsquโun objet nโest pas superposable ร son image dans un plan, on dit quโil est chirale (prononcez kiral du grec ฯฮตฤฑฯ (kheir) : main), ou encore quโil possรจde la propriรฉtรฉ de chiralitรฉ. Dans le cas contraire, il est achiral. Il est de mรชme pour les objets particuliers que sont les molรฉcules ; certaines sont chirales dโautres achirales.
On peut se limiter ร constater quโune molรฉcule est achirale ou chirale, en observant quโelle est, ou nโest pas, superposable ร son image dans un miroir. Mais il est possible de relier la chiralitรฉ ร certaines caractรฉristiques physiques internes des molรฉcules, et de dรฉgager des critรจres permettant de reconnaitre ร priori si une molรฉcule est chirale. En effet deux corps formรฉs de molรฉcules chirales encore appelรฉs รฉnantiomรจres manifestent des propriรฉtรฉs identiques, et sont indiscernables. Ils ont les mรชmes constantes physiques (points de fusion et dโรฉbullition, masse volumique, indices de rรฉfraction,โฆ)et les mรชmes spectres dโabsorption. II existe un seul point sur lequel deux รฉnantiomรจres se diffรฉrencient toujours, et mรชme sโopposent : ยซ le pouvoir rotatoire ยป. Une substance chirale possรจde toujours une propriรฉtรฉ particuliรจre, que ne possรจde jamais les substances achirales, appelรฉe activitรฉ optique ou encore pouvoir rotatoire : si elle est traversรฉe par un faisceau de lumiรจre polarisรฉe plane elle provoque une rotation du plan de polarisation de cette lumiรจre. Ce phรฉnomรจne connu encore sous le nom de dichroรฏsme circulaire, et trรจs utilisรฉ par les expรฉrimentateurs, se traduit par la prรฉsence dโun terme asymรฉtrique dans la distribution angulaire.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I : INTERACTION RAYONNEMENT MATIERE
I-1Chiralitรฉ
I-2 Absorption non rรฉsonante de N=2photons elliptiquement polarisรฉs :Etats np
I-2-1 Expression de la distribution angulaire
I-2-2 Expression du dichroรฏsme
CHAPITRE II : ABSORTION NON RESONANTE DE N=2 PHOTONS COLORESLINEAIREMENT ET ELLIPTIQUEMENT POLARISES
II-1 Etats ns
II-1-1 Expression de la distribution angulaire
II-1-2 Expression du Dichroรฏsme
II-2 Application ร partir des รฉtats np
II-2-1 Expression des amplitudes de transition partielles
II-2-2 Expression de la distribution angulaire
II-2-3 Expression du Dichroรฏsme
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE