La rage est une anthropozoonose transmise accidentellement à l’homme et qui une fois déclarée est constamment mortelle [1]. La rage connait actuellement une recrudescence très marquée à l’échelle mondiale. Elle s’observe à l’état enzootie sur tous les continents à l’exception de l’antarctique et quelques pays insulaires tels que l’Australie, la Grande Bretagne, le Japon, la Nouvelle Zélande ou les barrières sanitaires sont rigoureuses. C’est la 10ème cause de mortalité infectieuse dans le monde avec 55000 décès chaque année selon l’OMS dont 99% survenant en Afrique et en Asie [1, 2, 3,4, 5]. L’épizootie rabique qui sévit en Europe comporte deux foyers: l’Europe de l’est et du sud et le bassin méditerranéen ou comme en Afrique et en Asie le vecteur préférentiel est le chien. En Europe Occidentale, le vecteur principal de cette rage Sylvatique est le renard qui peut contaminer d’autres animaux sauvages (fouines, loups, chats) et aussi des espèces domestiques commensales de l’homme (Bovidés, chiens, chats) [2]. En Afrique une personne (le plus souvent un enfant) meurt de la rage toutes les 20minutes. L’OMS évalue à 2 pour 1000 le nombre de décès par rage dans les zones urbaines et à 3,6 pour 100000 le nombre de décès par rage dans les zones urbaines et à 3,6 pour 100000 le nombre de décès par rage dans les zones rurales en Afrique [6]. En côte d’ivoire et à Madagascar elle sévit sur un mode endémique [7]. Au Mali malgré les campagnes de sensibilisation menées par la direction de lutte pour la prévention des maladies (DLPM) et la direction nationale de la santé on assiste à une recrudescence des chiens errants non vaccinés et 1500 cas de morsures de chiens sont enregistrés dans le district de Bamako chaque année et le nombre de décès dus à la rage augmente [4, 6]. ]. Les rapports du service vétérinaire de l’institut polytechnique rurale-institut de formation et de recherche appliquée (IPR-IFRA) ainsi que ceux de la direction régionale des services vétérinaires dénombrent 579 morsures de chien au courant de l’année 2013.Au cour de la même année 10 têtes d’animaux dont neuf têtes de chiens et une tête de singe ont été envoyées au laboratoire centrale vétérinaire avec neufs résultats positifs ( la tête de singe faisant partie) à l’examen par immunofluorescence directe.
Morphologie et structure
Le virus rabique est un virus enveloppé présentant en microscopie électronique une forme obus. La taille des virions est d’environ 100-300 nm de long sur 75 nm de diamètre. Ces virions sont constitués d’une nucléocapside centrale de symétrie hélicoïdale entourée d’une enveloppe lipidique empruntée à la cellule lors du bourgeonnement. L’enveloppe comporte un double feuillet phospholipidique entourant tout le virion. Elle comporte deux protéines d’origine virale, La glycoprotéine G (70KDa) en position transmembranaire s’associe sous forme de trimères pour constituer des spicules. En microscopie électronique les spicules distant d’environ 5 nm apparaissent disposé régulièrement autour du virion et donne au virus son aspect hérissé. La nucléocapside est constituée de l’ARN génomique (environ 1200 nucléotides) associé à trois protéines virales : la nucléoprotéine N, l’ARN polymérase ARN dépendante L et la phosphoprotéine P. l’ARN génomique est linéaire, monocaténaire, non segmenté, non polyadénylé et de polarité négative. La transcription de 3’ en 5’ aboutit à la production séquentielle de 5 ARN messager en quantité décroissante, monocistronique coiffé et polyadénylés, codant pour les protéines N, M, P, G et L. la protéine N est étroitement liée à l’ARN sur la totalité de sa longueur. Les protéines P et L ont un rôle fonctionnel important dans les phénomènes de transcription et de réplication du génome viral.
Propriétés physico-chimiques
Le virus rabique est très fragile.IL est inactivé par les solvants, des lipides, l’alcool, les détergents, les ammoniums quaternaires, par un pH inférieur à 3 ou supérieur à 11, par la chaleur, et les ultra-violets et le milieu extérieur [4, 6, 8, 9].
Propriétés antigéniques
La glycoprotéine G est le principal antigène viral en raison de son exposition en surface de la cellule. Elle est la seule capable d’induire la synthèse d’anticorps neutralisants. Elle joue un rôle important dans la réponse humorale comme dans la réponse cellulaire en stimulant les lymphocytes T helpers et cytotoxiques. La protéinesG du virus rabique est antigéniquement identique à la protéine G mais elle ne confère pas de protection face à une infection expérimentale par le virus de la rage. La nucléoprotéine N est le second antigène jouant un rôle dans la réponse immunitaire, stimulant la synthèse des lymphocytes T helpers. La Phosphoprotéine P induit quant à elle des lymphocytes T cytotoxiques.
Propriétés immunologiques
Pendant l’infection, les virus rabiques se logent principalement à l’intérieur des neurones et les antigènes peuvent donc échapper à la surveillance du système immunitaire. Une réponse en anticorps n’est pas généralement détectée chez les sujets infectés avant la deuxième semaine de la maladie. Les vaccins préparés en culture cellulaire induisent une réponse rapide en anticorps neutralisants antiglycoprotéine d’enveloppe. L’immunité à médiation cellulaire peut aussi jouer un rôle dans la protection contre l’infection. Bien qu’une concentration protectrice d’anticorps neutralisant ne puisse être déterminée chez l’homme, un niveau minimum de 0,5 UI/ml est utilisé comme indicateur de protection. Chez les vaccinés sains, ce niveau peut être atteint le quatorzième jour d’un traitement vaccinal post exposition avec ou sans administration simultanée d’immunoglobulinesantirabiques et quel que soit l’âge.
Réservoirs de virus
Il est exclusivement animal. Le virus se perpétue dans trois grands cycles naturels :
➤ La rage canine enzootique ou rage des rues.
Elle est véhiculée surtout par les chiens, accessoirement par les chats, mais aussi par les mammifères d’élevage (bovins, ovins) contaminés. Elle sévit en Amérique centrale et du sud, en Afrique, au Moyen orient, dans le souscontinent Indien, en Asie du sud-est ou elle est à l’origine de plus de 90% des 55000 cas annuels de rage dans le monde ; L’Homme n’est atteint que par ce mode de contamination .
➤ La rage sauvage des carnassiers ou rage sylvatique
Ce cycle prédomine dans les pays développés : en Europe et en Amérique du Nord. Le renard, moufette, coyote et les mustélidés (Martres, putois, furets, belettes) constituent le réservoir principal. Ce réservoir sauvage est responsable de la contamination secondaire des animaux domestiques .
➤ La rage des chiroptères
Elle était limitée au continent Américain mais s’observe en France et dans d’autres pays d’Europe depuis 1989 .
Mode et cycles de transmission
Le mode de contamination humaine est direct et se fait presque toujours à partir de la salive virulente par :
– Morsure ou léchage de la peau excoriée
– Griffures de chats
Le virus rabique ne traverse par les téguments intacts mais il peut franchir les muqueuses. La contamination par voie aérienne et conjonctivale est rare. Elle a seulement été observé chez les entomologistes ayant séjourné dans une grotte du nouveau Mexique qui abritait un nombre considérable de chauves-souris. Mais il est possible de s’infecter en dépouillant les animaux sauvages contaminés [2,17]. Il convient enfin de rappeler les contaminations de laboratoires justifiant les mesures de sécurité rigoureuses qui s’appliquent au personnel manipulant les prélèvements suspects. Les seuls cas de transmissions humaines ont été décrites après greffe de cornée, de reins ou de pancréas .
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Table des matières
I) Introduction
II) Justifications et objectifs
III) Généralités
1) Définition
2) Epidémiologie
3) Physiopathologie
4) Diagnostic positif
5) Diagnostic différentiel
6) Traitement
7) Prévention
IV) Méthodologie
V) Présentation des cas
VI) Récapitulatifs des cas
VII) Commentaires et discussion
VIII) Conclusion
IX) Recommandations
X) Références
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