Le territoire d’intervention de la Mission Locale du Pays de Saint-Brieuc

Le territoire d’intervention de la Mission Locale du Pays de Saint-Brieuc

La Mission Locale Jeunes Insertion Sociale et Professionnelle du Pays de Saint-Brieuc voit le jour en 1982, sous la forme juridique d’une association selon les termes de la Loi de 1901.
Depuis ce jour, l’administration est mise en conseil par un ensemble de parties prenantes : le conseil des รฉlus (incluant des reprรฉsentations d’รฉlus dรฉpartementaux, rรฉgionaux et d’EPCI, dont Saint-Brieuc Armor Agglomรฉration, Lamballe Terre et Mer et Le Leff Communautรฉ), le collรจge des administrateurs (Pรดle Emploi, UT DIRECCTE, Protection Judiciaire de la Jeunesse, Dรฉlรฉgation Acadรฉmique ร  la Formation Professionnelle Initiale et Continue), le collรจge des organisations syndicales (Confรฉdรฉration Franรงaise Dรฉmocratique du Travail), le collรจge des organisations patronales (Chambres de Commerce et d’Industries), le collรจge des organismes de formation (Centre de formation adulte AFPA, Centre de formation continue pour adultes GRETA, ADALEA Accueil, รฉcoute, logement et insertion) et le collรจge des associations (association IGLOO, Armor Emploi).
Le territoire d’intervention de la Mission Locale de Saint-Brieuc a รฉtรฉ รฉlargi, depuis le 1er janvier 2018, en concertation avec d’autres Missions Locales (Dinan et Centre Bretagne) et les reprรฉsentants des EPCI respectifs couvert. Il couvre dรฉsormais 75 communes, dรฉcoupรฉes en trois zones รฉtablissements publics de coopรฉration interacommunale (St-Brieuc Armor Agglomรฉration, Lamballe Terre et Mer, Leff Communautรฉ), incluant un siรจge (St-Brieuc), une antenne (Lamballe), un espace Garantie Jeunes (Saint-Brieuc) et 13 permanences dรฉlocalisรฉes de proximitรฉ. Les permanences sont des lieux d’accueil et de d’accompagnement temporaires, investies mensuellement ร  hauteur d’un temps de prรฉsence de 29 demi-journรฉes en moyenne.
Dans la figure nยฐ12 suivante, les permanences sont reprรฉsentรฉes en violet, lโ€™antenne en bleu, le siรจge et lโ€™espace Garantie Jeunes en vert.
Le nombre total de jeunes accompagnรฉs en 2018 sur l’ensemble du territoire de couverture de la Mission Locale de Saint-Brieuc รฉtait de 3198, dont 1420 jeunes nouvellement accueillis et 1778 jeunes dรฉjร  suivis.
Les jeunes accueillis en 201818 รฉtaient ร  48 % de sexe fรฉminin, 11,9 % รฉtaient en emploi lors du premier accueil et 77% รฉtaient demandeurs d’emploi. Ils รฉtaient ร  51 % hรฉbergรฉs par leurs parents. 24,5 % ne disposaient pas le permis B et 65 % n’avaient pas de moyen de locomotion. 42 % d’entre eux n’avaient pas de diplรดme. A 18,8 %, ils รฉtaient mineurs. 56,8 % avaient entre 18 et 21 ans et 24,4% avaient entre 22 et 25 ans. Lors de leur premier rendez vous ร  la Mission Locale, 18,35 % des jeunes รฉtaient sortis du systรจme scolaire depuis plus de trois ans. Leurs demandes initiales portaient ร  35,4 % sur la construction et l’aide au projet professionnel et ร  29,1% sur l’accรจs ร  l’emploi. 65,8% des jeunes ne disposaient d’aucunes ressources financiรจres dรฉclarรฉes lors du premier accueil.
Les jeunes dรฉjร  suivis en 2018 รฉtaient ร  49,8% de sexe fรฉminin. 14,4% logeaient en CHRS, SDF, hรดtel, foyer ou rรฉseau d’amis. A 43,3 %, ils ne disposaient d’aucun diplรดme. 6,9% รฉtaient mineurs, 47,6 % avaient entre 18 et 21 ans, 41 % avaient entre 22 ร  25 ans et 4,5% avaient 26 ans et plus. Au 31/12/2018, 29% des jeunes n’avaient pas le permis B, 68,4% ne disposaient pas de moyens de locomotion et 8,8% ont obtenu le permis ร  la suite de leur inscription ร  la Mission Locale. 1472 jeunes des 1772 jeunes accompagnรฉs en 2018 รฉtaient en parcours d’accompagnement contractualisรฉ (PACEA) : 553 en Projet Personnalisรฉ d’Accompagnement ร  l’Emploi, 31 en parrainage, 842 entrรฉes en Parcours d’Accompagnement Contractualisรฉ ร  l’Emploi et l’Autonomie, 173 entrรฉes en Garantie Jeunes (et 333 jeunes prรฉsents sur la pรฉriode), 87 entrรฉes en Contrat d’Accรจs ร  la Qualification (aujourd’hui nommรฉ ยซย Accompagnement ร  l’Accรจs en Qualificationย ยป) et 46 entrรฉes en Parcours Emploi Compรฉtences.
L’annรฉe 2018 a donnรฉ lieu ร  21 000 propositions sur diffรฉrents thรจmes : accรจs ร  l’emploi (8409 propositions โ€“ 39,9%), projet professionnel (5200 propositions โ€“ 24,7%), formation (2602 propositions โ€“ 12,3%), citoyennetรฉ (1678 propositions โ€“ 8 %), santรฉ (1545 propositions, 7,3%), loisirs, sports et culture (865 propositions โ€“ 4,1%), logement (778 propositions โ€“ 3,7%).

IN-FORMATIONS ร‰ CONOMIQUES DES R ร‰ SEAUX NATIONAUX ET R ร‰GIONAUX DES MISSIONS LOCALES

Les Missions Locales sont financรฉes par des acteurs multiples, dont les problรจmes de coordination sont sources d’un brouillard budgรฉtaire et de faible corrรฉlation entre moyens allouรฉs et besoins effectifs pour les Missions Locales.

Institutions et formes de financement des activitรฉs des Missions Locales

Forme pluripartite de financement des Missions Locales : Etat, conseils rรฉgionaux et dรฉpartementaux, EPCI et communes, Pรดle Emploi, FSE

Les Missions Locales sont trรจs majoritairement financรฉes par des subventions versรฉes par l’Etat, les conseils rรฉgionaux et dรฉpartementaux, les EPCI et communes, Pรดle Emploi et l’Union Europรฉenne (ร  travers le Fond Social Europรฉen).
La circulation DGEEP nยฐ2007-26 du 12 octobre 2007 relative au financement du rรฉseau des missions locales et PAIO prรฉcise que ยซย le financement des missions locales s’inscrit dans le rรฉgime de subventions : il est accordรฉ sur la base d’un projet associatif prรฉsentรฉ par le prรฉsident de la mission localeย ยป. En 2015, le total des produits perรงu par les missions locales s’รฉlevait ร  655,5 Millions d’Euros, sous formes majoritairement de subventions versรฉes par les diffรฉrents financeurs des Missions Locales (Etats, Rรฉgions, Dรฉpartements, EPCI, Communes, Inter-communalitรฉs, Pรดle Emploi, Union Europรฉenne)19 ou sous forme de contributions volontaires en nature.
Selon le Rapport sur le modรจle รฉconomique des missions locales pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes de 2016, la rรฉpartition du financement des missions locales รฉtait le suivant.

Zones de couverture des financements et conditions d’obtention

En matiรจre de financement, coexistent deux sources distinctes que constituent d’une part, le versement de crรฉdits de l’Etat (52,3% des ressources des Missions Locales en 2017) modulรฉs, aux termes de la convention pluriannuelle d’objectifs en fonction de critรจres de contexte et de performance des activitรฉs (รฉvaluรฉes en terme d’emplois positifs) et, d’autres part, la subvention versรฉe par Pรดle Emploi (7,1% des ressources des Missions Locales en 2017) dont le montant global est stable au niveau national (rapport IGAS, 2019), mais dont la rรฉpartition entre Missions Locales ne tient compte d’aucune critรจres de performance. Les fonds allouรฉs par Pรดle Emploi correspondent ร  ceux anciennement affectรฉs par l’ร‰tat dans le cadre des espaces jeunes, pour financer les postes des agents mis ร  disposition. Pรดle Emploi se voit ainsi attribuer un statut ambigu de ยซย contributeurย ยป โ€“ et non de financeur -, l’excluant des dialogues de gestion, se dรฉroulant lors des confรฉrences nationales et rรฉgionales des financeurs du rรฉseau considรฉrรฉ des Missions Locales. Mettant ร  disposition autrefois des ETP, la monรฉtisation de ces derniers a รฉtรฉ privilรฉgiรฉe, sous la forme d’une augmentation du montant de la subvention Pรดle Emploi.
La clรฉ de rรฉpartition de la subvention versรฉe par Pรดle Emploi aux Missions Locales a รฉtรฉ actualisรฉe, concomitamment ร  la rรฉorganisation territoriale, sur la pรฉriode 2015-2018 : la subvention s’appuie alors sur un engagement de volume minimum de jeunes ร  orienter vers les Missions Locales au niveau national et une fourchette nรฉgociรฉe entre les partenaires au niveau local. Elle est rรฉpartie entre les Missions Locales au prorata du nombre de jeunes demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) des catรฉgories A et B. Les subventions Pรดle Emploi des Missions Locales sont ainsi indexรฉes automatiquement sur le taux de chรดmage des catรฉgories concernรฉes, sur des pรฉriodes mensuelles de N-2 (comptable, Mission Locale).
Conformรฉment aux instructions de la CPO entre l’Etat et les Missions Locales inscrite ร  l’ordre du projet de loi de finances de 2019, la subvention versรฉe par l’Etat aux Missions Locales est modulรฉ en fonction de donnรฉes d’รฉclairage (nombre de jeunes demandeurs d’emploi, niveau de formation des jeunes, etc.), de critรจres d’activitรฉ (nombre de jeunes accompagnรฉs avec/sans contractualisation) et de critรจres d’efficience (nombre de jeunes ayant trouvรฉ un emploi durable ; un emploi non-durable ; ayant suivi une formation). Ces critรจres, comme susmentionnรฉs, ne sont pas pris en compte pour le versement de la subvention de Pรดle Emploi aux Missions Locales.
A titre d’exemple, la rรฉpartition de l’enveloppe CPO pour le rรฉseau breton des Missions Locales se dรฉroule en deux temps : attribution par la maquette de financement d’un poids rรฉgional ร  chaque Mission Locale, qui permet de dรฉterminer une subvention prรฉvisionnelle, puis application d’un systรจme de bonus et de malus ร  l’efficience pour dรฉterminer la subvention dรฉfinitive (environ 10 % de l’enveloppe totale de la CPO).

Conditions spรฉcifiques liรฉes au dispositif Garantie Jeunes

La Garantie Jeunes est un dispositif national, expรฉrimentรฉ dรจs 2013, รฉlargit en 2015 et gรฉnรฉralisรฉ en 2017. Il s’inscrit dans des grandes orientations europรฉennes (Garantie pour la Jeunesse) et nationales (Plan National pour la Garantie Jeunesse et Plan Pauvretรฉ) ร  destination de la jeunesse et des publics sujets ร  difficultรฉs de vie. Il a pour objet ยซย d’amener les jeunes en situation de grande prรฉcaritรฉ vers l’autonomie par l’organisation d’un parcours d’accompagnement global, social et professionnel, vers et dans l’emploi ou la formationย ยป (Article 1, dรฉcret nยฐ2013-880).
La Garantie Jeunes renouvelle les formes d’accompagnement, tant dans leurs outils, leurs dรฉmarches que dans leurs modalitรฉs d’รฉvaluation. L’รฉvaluation du travail des ML, dont dรฉpend les subventions รฉtatiques annuelles, porte ainsi sur les sorties positives ou le nombre de jours en emploi ou en immersion rรฉalisรฉs par les jeunes. Positionnant les situations d’emploi ou d’immersion comme centrales dans le processus d’accompagnement, cette logique du ยซย work firstย ยป modifie les formes de travail et d’รฉvaluation de l’insertion et de l’accompagnement.

Diagramme des emplois en Mission Locale

Le rรฉseau des ML emploie environ 13 500 personnes en 2015, soit en moyenne 30 personnes par ML. En ETP, cet effectif est de 11 855 en 2015 (sans compter les personnels mis ร  dispositions, dรฉtachรฉs ou affectรฉs, par d’autres organismes au profit des ML), soit 26,6 ETP par Missions Locales. Les ML bรฉnรฉficient de 351 ETP mis ร  dispositions, dont 46 ETP par Pรดle Emploi, 194 ETP dans le cadre du service civique. En fonction de l’activitรฉ de la structure et de la population couverte, les effectifs sont grandement variables : allant de 8 personnes, pour la plus petite mission locale, ร  220 personnes pour la plus importante.
La convention collective nationale spรฉcifique aux personnels des ML, distingue 4 catรฉgories diffรฉrentes de ยซย mรฉtiersย ยป et, en leur sein, plusieurs niveaux (ou ยซย emplois repรจresย ยป) :
โ€ข les mรฉtiers de l’accompagnement : chargรฉ d’accueil, conseiller de niveau 1 ou 2, responsable de projet ;
โ€ข les mรฉtiers de gestion : assistant administratif, assistant de direction, assistant de gestion, assistant financier, assistant informatique ;
โ€ข les mรฉtiers de l’information et de la communication : chargรฉ d’animation, chargรฉ de communication, chargรฉ de documentation ;
โ€ข les mรฉtiers de l’encadrement : responsable de secteur, directeur ;
La figure nยฐ16 prรฉsente les contours des zones de couverture des Missions Locales en rรฉgion Bretagne, au regard des effectifs de chaque Mission Locale, constituรฉ de l’ensemble des personnels employรฉs par la mission, exprimรฉ en รฉquivalent-temps plein (ETP) et la part consacrรฉ ร  l’activitรฉ d’insertion socio-professionnelle.
La part des effectifs ETP de la rรฉgion Bretagne dans le total de la France mรฉtropolitaine est de 4.2 %. La part des effectifs ETP dans la rรฉgion Bretagne consacrรฉe ร  l’insertion est de 71.9 % en 2012 (cf. figure nยฐ14). Elle fait l’objet d’une stagnation depuis cette pรฉriode, alors que la moyenne nationale a connue une augmentation de 3.4 % en six ans, passant de 70;4 % en 2012 ร  73.8 % en 2018 (DARES, 2018).

LE MOD รˆ LE POLITIQUE DES MISSIONS LOCALES

Forme juridique des Missions Locales

Les Missions Locales pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes de seize ร  vingt-cinq ans sortis du systรจme scolaire ont une personnalitรฉ juridique propre. Il s’agit d’entitรฉs associatives ou de groupement d’intรฉrรชt public (GIP) constituรฉes entre l’ร‰tat, des collectivitรฉs territoriales, des รฉtablissements publics, des organisations professionnelles et syndicales et des associatives (Article L5314-1). Elles peuvent crรฉรฉes ร  l’initiative d’une des parties prenantes, notamment des communes ou des groupements de communes. Majoritairement, elles sont issues de la volontรฉ conjointe de l’Etat et des Communes de coordonner localement leurs interventions au service des jeunes de seize ร  vingt ans sortis du systรจme scolaire. Elles prennent la forme d’une association ou d’un groupement d’intรฉrรชt public. Dans le dernier cas, elles peuvent recruter des personnels qui leur sont propres, rรฉgis par le Code du Travail.

Les dispositifs nationaux et rรฉgionaux des Missions Locales : une longue histoire de prescriptions et d’expรฉrimentations

Les Missions Locales ont, tout au long de leur histoire (voir chapitre nยฐ1), disposรฉ de programmes et de contractualisations crรฉรฉs par diffรฉrentes รฉchelons territoriaux, dont l’Etat.
Dans les annรฉes 1980 existaient les Travaux d’Utilitรฉ Collective (de 1987 ร  1989), les Contrats Emploi Solidaritรฉ (de 1989 ร  1992), le Crรฉdit Formation Individualisรฉ (1989), la Prรฉparation Active ร  la Qualification et ร  l’Emploi (de 1992 ร  1993), le Contrat Emploi Consolidรฉ (1992), le Contrat Insertion Professionnelle (1992), les Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi (1993), le Contrat Initiative Emploi (1995), le Programme ยซย Nouveaux Services et Nouveaux Emploisย ยป (1997), la Trajectoire d’Accรจs ร  l’Emploi (de 1998 ร  2003), le Plan d’Aide au Retour ร  l’Emploi (2001), la Bourse d’Accรจs ร  l’Emploi (2002), le Contrat d’Insertion des jeunes dans la Vie Sociale (de 2003 ร  2015), les Emplois d’Avenir (de 2013 ร  2018), le Contrat Unique d’Insertion โ€“ Parcours Emploi Compรฉtences (depuis 2013), la Garantie Jeunes (depuis 2015 โ€“ intรฉgrรฉ en 2017 au cadre contractuel du PACEA), le Parcours Contractualisรฉ d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (depuis 2017), le Plan d’Investissement dans les Compรฉtences (de 2018 ร  2022) et le Plan Pauvretรฉ (depuis 2019).
ร€ ces dispositions nationales se couplent des mesures europรฉennes (Fond Social Europรฉen), en faveur de l’accompagnement vers l’emploi et l’entrepreneuriat, la sรฉcurisation des parcours professionnels (e.g mesure 285 ยซย Adaptation au changement : formation des actifs moins qualifiรฉsย ยป), l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvretรฉ et la formation des jeunes et demandeurs d’emploi (dispositifs de formation, prรฉ-qualifiants et qualifiants, contribution aux Fonds dรฉpartement d’Aide aux Jeunes). Se lient รฉgalement des mesures rรฉgionales, en faveur du logement, de l’apprentissage et de la formation, et des mesures dรฉpartementales, en faveur de l’aide aux personnes les plus dรฉmunies (RSA), l’accompagnement des personnes vers le retour ร  l’emploi (Fond d’Aide aux Jeunes, Citรฉ des Mรฉtiers, Chantiers d’Insertion), la rรฉinsertion par le logement (Fonds de Solidaritรฉ du Logement, collaboration avec le bailleur dรฉpartemental Cรดtes d’Armor Habitat, soutiens divers aux projets de logement).

Nรฉbulositรฉ des acteurs de l’accompagnement

La multiplicitรฉ des acteurs (SPE, SPRO, hors SPE, ministรจres), des strates (nationales, rรฉgionales, locales) et des dispositifs d’insertion sociale et professionnelle en faveur des jeunes, pose les questions de la lisibilitรฉ et de l’intelligibilitรฉ des offres de service existantes, de sa cohรฉrence et de son efficacitรฉ, pour les jeunesses et pour les professionnels de l’accompagnement.
Cela aboutit ร  une complexification des inter-organisations, liรฉ au flou des dispositifs nationaux et des mesures locales et rรฉgionales et ร  la multiplication des acteurs hors SPE et SPRO, tel que reprรฉsentรฉ dans la figure nยฐ20.

PENSER LES PROCESSUS ORGANISANTS AU PRISME DE LA THร‰ORIE HISTORICO-CULTURELLE DE L’ACTIVITร‰

Dans cette partie, nous souhaitons rendre compte des courants thรฉoriques ayant participรฉ ร  l’รฉlaboration de notre objet de recherche et la spรฉcification des outils et des postures conceptuelles inhรฉrentes ร  leur mobilisation.
S’agissant d’รฉtudier l’activitรฉ et les interactivitรฉs d’accompagnement des jeunes en mission locale, nos lectures se sont orientรฉs vers les travaux qui prennent pour objet d’interrogation les inter-relations entre individus et avec les artefacts dans les activitรฉs quotidiennes, selon un versant historique.
Mรชme si nous avons choisi de revรชtir la thรฉorie de l’activitรฉ comme cadre conceptuel principal, l’รฉnoncรฉ des autres lectures possibles vise ร  reconnaรฎtre les apports qu’ils offrent.

LE CARR ร‰ DE L’ACTIVITร‰

Parmi les travaux qui se sont saisis du concept d’activitรฉ dans les sciences humaines et sociales, selon Christian Licoppe (2008), un ยซย carrรฉ de l’activitรฉย ยป s’est formรฉ autour de quatre grandes orientations ethnographiques :
โžข la psychologie de l’activitรฉ, et notamment la tradition historico-culturelle de la thรฉorie de lโ€™activitรฉ [CHAT] (Vygotsky, Leontiev, Engestrรถm) irrigant de nombreux secteurs tels que l’activitรฉ langagiรจre (Bronckart, 1997), les communautรฉs de pratiques (Brown, 1989 ; Bruner, 1991 ; Lave, 1988 ; Wenger, 1991) et les situations de travail (Clot, 1999 ; Cole, 1997) ;
โžข les courants d’inspiration รฉthno-mรฉthodologique tels que la ยซย cognition situรฉeย ยป (Kirshner, 1997 ; Greeno, 1998 ; Suchman, 1987) et la ยซย cognition distribuรฉeย ยป (Hutchins, 1995), se focalisant respectivement sur, les travaux d’organisation au regard des conditions locales et particuliรจres des situations de travail et l’indรฉtermination de l’action par des plans (Suchman, 1987) ; et sur la nature ยซย sociotechno- culturelleย ยป (Ollaginier-Beldame, 2006) et collectivement construite de la cognition humaine, dans son habitat naturel (Hutchins, 1995).
โžข le situationnisme mรฉthodologique, ontologique et technologie de Jacques Therreau (2004, 2005), considรฉrant les activitรฉs humaines comme ร  la fois cognitives, autonomes, incarnรฉes, situรฉes, indissolublement individuelles et collectives, cultivรฉes et vรฉcues, et considรฉrant la question de l’organisation d’emblรฉe comme technologique autant qu’empirique (Theureau, 2005).
Du point de vue รฉpistรฉmologique, elles ont permis de saisir l’activitรฉ comme un ยซย concept intรฉgrateurย ยป (Barbier, Durant, 2003), qui ยซย n’appartient primitivement ร  aucun champ particulierย ยป et qui est situรฉ ยซย au point de convergence de plusieurs disciplines scientifiquesย ยป (Schwartz, Faita, Vuillon, 1996 : 296). Le concept d’activitรฉ semble pouvoir รชtre saisi dans une pluridisciplinaritรฉ et une fixation ร  plusieurs rรฉfรฉrences (Baudouin, Friedriech, 2001 : 7), afin de dรฉboucher sur une discussion sรฉrieuse des objets concrets et des objets thรฉoriques. Souvent elles-mรชmes issues d’influences disciplinaires croisรฉes (Licoppe, 2008), leur alliance semble instable d’autant plus que les unitรฉs d’analyse et les mรฉthodologies qu’elles proposent peuvent difficilement faire le voeux de la fraternitรฉ.

LA TH ร‰ ORIE HISTORICO-CULTURELLE DE L’ACTIVITร‰

L’activitรฉ et ses flรจches

Dโ€™aprรจs Yrjรถ Engestrรถm (1999), la thรฉorie de lโ€™activitรฉ (ou thรฉorie historico-culturelle de lโ€™activitรฉ) trouve ses origines dans la philosophie allemande classique (Marx, Engels), dans les travaux soviรฉtiques russes de la psychologie historico-culturelle, dont ses tenants sont Lev S. Vygostki (sa dialectique ยซ internalisme/externalisme ยป et son concept de ยซ zone proximale de dรฉveloppement ยป), Alexei N. Leontiev et Alexander R. Luria.
Dans cette thรฉorie, l’objectif est de dรฉpasser la traditionnelle unitรฉ concrรจte centrรฉe sur l’individu, pour saisir plutรดt l’activitรฉ comme ยซย un systรจme complexe de mรฉdiations socioculturelles qui sont par nature collectivesย ยป (Engestrรถm, 2011 : 171), issues de la rencontre dโ€™un besoin collectif avec une visรฉe. Au lieu de prendre l’action dans ses ยซ ici et maintenant ยป comme unitรฉ d’analyse (Suchman, 1987) ou le systรจme fonctionnel collectif mobilisรฉ par l’action (Hutchins, 1995), il s’agit de mettre la focale sur les contextes de l’activitรฉ (social, historique, culturel, technologique).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
FORMES โ€“ HISTOIRE – COMMUNICATION
PARTIE 1
HISTOIRE ET IN-FORMATIONS ORGANISATIONNELLES DE L’OBJET CONCRET
CHAPITRE 1
SOCIO-BIOGRAPHIE DE L’OBJET CONCRET
CHAPITRE 2
COMPOSANTES Gร‰OGRAPHIQUES, POLITIQUES ET FINANCIรˆRES DE L’OBJET CONCRET
PARTIE 2
CONSTRUCTION THร‰ORIQUE ET Mร‰THODOLOGIQUE DE L’OBJET CONCRET
CHAPITE 3
PENSER LES PROCESSUS ORGANISANTS AU PRISME DE LA THร‰ORIE HISTORICO-CULTURELLE DE L’ACTIVITร‰
CHAPITRE 4
CONSTRUIRE L’OBJET DE RECHERCHE
PARTIE 3
QUAND Lโ€™ACCOMPAGNEMENT ?
CHAPITRE 5
ร‰COLOGIE SOCIO-TECHNIQUE DE L’OBJET Dโ€™ร‰TUDE
CHAPITRE 6
QUAND LES CONTRADICTIONS ?
CONCLUSION

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