Le niveau d’engagement de l’OSCAR envers la communauté locale

Présentation de la zone d’étude

Notre étude se focalise sur l’organisme l’OSCAR (Office du Site Culturel d’Ambohimanga) qui est une entité, comme son nom l’indique, conçue pour gérer la Colline Royale d’Ambohimanga (CRA). Afin d’entrer dans le vif de notre description, nous allons voir en premier lieu, la présentation de l’entité, puis dans un second temps, nous parlerons du site CRA.

Présentation de l’entité

L’Office du Site Culturel d’Ambohimanga Rova connue sous le sigle OSCAR, est un Etablissement Public Administratif (EPA) crée en 2001, sous tutelle du Ministère de la Culture, de la Promotion de l’artisanat et sauvegarde du Patrimoine. Situé à l’immeuble ex-SOMACODIS Analakely, l’OSCAR a été créé sous recommandation de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la science et la culture en vue de protéger et de conserver la valeur universelle exceptionnelle de la CRA et de maintenir son statut patrimoine mondial.

Mission et activité de l’OSCAR

OSCAR opère en fonction de la convention adoptée par la conférence générale de l’UNECSO, réunie à Paris à sa dix-septième session le 16 novembre 1972, relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Plus précisément, l’OSCAR a pour mission principale de maintenir le statut de patrimoine mondial de la CRA. De ce fait, les activités de l’OSCAR sont liées à la protection et à la gestion de la CRA. La naissance de sa mission a été conçue sous le décret N° 2003-1054 du 20 Octobre 2003 qui a été modifié par le décret N° 2007-449 du 21 Mai 20075, portant création, organisation et Fonctionnement de l’OSCAR.
Les activités de l’OSCAR sont essentiellement concentrées sur le développement durable du site. Elles sont axées vers des objectifs spécifiques qui sont de mettre en place une gestion pérenne, conserver l’authenticité et l’intégrité du site, assurer la protection et la sécurité du site et des visiteurs, mettre en valeur et promouvoir le site, donner au site une fonction éducative ainsi de contribuer au développement socio-économique local, régional et national.

Structure organisationnelle de l’OSCAR

Outre que le Ministère de la culture et le secrétariat général, la gestion du site CRA est assurée par trois organes. En premier lieu il y a l’organe délibératif qu’est le Conseil d’Administration. En second lieu, il y a l’organe consultatif qui est composé des commissions scientifiques de suivi et la commission d’Elaboration de plan de gestion. Enfin il y a l’organe exécutif qui est l’OSCAR. Pour assurer le service technique, il est assisté par trois services qui sont le service technique des activités et des projets, le service de la communication ainsi que le service administratif, financier et logistique. Nous allons voir ci-après l’organigramme ainsi que le rôle de chacun de ces commissions.
Le rôle de chaque commission présente un intérêt pour assurer la mission de l’OSCAR. D’un coté, le conseil d’administration qui est délibératif permanent a pour rôle d’approuver les programmes d’activités de l’OSCAR, examiner et approuver les comptes financiers et le bilan de fin d’exercice, examiner et présenter au Ministère chargé de la Culture les accords avec les partenaires nationaux et internationaux, statuer les programmes d’équipement du site, présenter pour approbation au Ministère chargé de la Culture le plan de fonctionnement des Commissions érigées au sein de l’Office. D’autre part, la commission scientifique de suivi qui est un organe consultatif permanent a pour rôle de planifier, coordonner et gérer les activités de recherche sur le site. Ainsi, elle effectue le suivi, sur le plan scientifique et technique, des actions menées sur le site. Elle examine si les actions ne vont pas à l’encontre des intérêts et de l’identité du site et définit les indicateurs quantitatifs et qualitatifs nécessaires pour organiser le suivi du site ainsi que les protocoles de collectes des données. Enfin, la commission d’élaboration de plan de gestion qui est un organe consultatif semi-permanent se porte son intervention dans le cadre suivante qu’est élaborer, rédiger, concevoir le plan de gestion du site culturel d’Ambohimanga, le réviser périodiquement et le corriger éventuellement.

Le conseil d’Administration

Le Conseil d’Administration (CA) est l’organe chargé de définir les objectifs et les activités concernant le site CRA. Aucune initiative ne pourra pas être accordée sans l’accord de ce conseil.
La prise de décision est assurée par le Conseil réuni deux fois par ans, dans une assemblée générale ordinaire pour planifier et évaluer les activités de l’OSCAR. Une réunion peut se produire ainsi pour une assemblée extraordinaire en cas de besoin. Le mandat du membre de CA est de 3 ans renouvelable.
Le CA est composé de douze 12 membres:
– Deux représentants du Ministère chargé de la culture
– Un représentant du Ministère des finances et du Budget,
– Maire de la Commune Rurale d’Ambohimanga Rova
– Délégué d’Arrondissement Administratif d’AmbohimangaRova
– Un représentant de chaque Commission de l’OSCAR
– Deux représentants des associations oeuvrant dans le domaine du patrimoine culturel
– Un représentant de chacun des deux Fokontany d’Ambohimanga Rova et d’Avarakady
– Un représentant de la Commission Nationale pour l’UNESCO
– Un professionnel du patrimoine culturel ayant reçu une formation sur la conservation et la gestion du patrimoine immobilier
– Un Commissaire du Gouvernement.
Ces CA sont des représentants des acteurs du tourisme à la CRA. Les représentants du FKT sont présentes membres de CA de l’OSCAR.

Présentation de terrain d’étude

La CRA est un site touristique culturel, que l’on qualifie comme un héritage malagasy plus précisément celle de la Haute Terre Centrale parce qu’elle y préserve la culture de l’Imerina mais dorénavant elle est classifié comme héritage mondial par son authenticité. C’est à travers ce site que la CRA est qualifiée d’un site touristique culturel. L’offre qui y est offerte est le service guide du palais, visite forestière, pratique culturelle. Nous allons voir dans cette section la localisation du site CRA, son historique ainsi que sa valeur en tant que Patrimoine Mondiale.

Localisation de la CRA

La CRA est localisée dans la FKT Ambohimanga et FKT Avarakady, Commune rurale Ambohimanga-Rova, district d’Antananarivo Avaradrano et fait partie de la région Analamanga. Elle se situe dans partie Nord-Ouest, à 21 Km de la ville d’Antananarivo. Elle est accessible soit par la route nationale N°03 vers Anjozorobe ou par une route secondaire de la piste Ivato- Ambatolampy Tsimahafotsy environ 10 km de l’aéroport Ivato.
La CRA est situé sur une zone classée patrimoine mondial de 59 Ha et une zone tampon6 de 425 Ha. La zone classée est sous la gestion et conservation de l’OSCAR. Par ailleurs, la zone tampon est sous sa sauvegarde sa protection afin de préserver le paysage culturel de la CRA.

Historique de la CRA

La CRA figure parmi les douze 12 collines de la Haute Terre centrale. C’est ce qui justifie son appellation «Colline» d’une part. D’autre part, son appellation, d’ « Ambohimanga 7» est étymologiquement formée par deux mots : « Ambohi- » qui signifie une colline, et « –manga » : la couleur bleue qui symbolise la beauté. Ambohimanga8 signifie alors une « Belle Colline ».
Afin de conserver la valeur historique et culturelle de ce Palais d’Ambohimanga, il a été institué musée en 1897. Plus tard, en 1939 il a été inscrit sur la liste de patrimoine national et y a été classé en 1982. En 2001, il a été classé patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO9. Cette évolution de classement a été marquée par une passation de gestion du site de l’association au Ministère de la culture.

La CRA en tant que patrimoine mondial

Comme nous avons vu précédemment, la CRA a été classée patrimoine mondial en 2001délivré par l’UNESCO. Dans cette sous-section, nous allons se concentrer sur le statut de la CRA au niveau mondial sur laquelle nous s’appuyions sur l’inscription de ce site en patrimoine mondial.
Selon l‘UNESCO, le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir. Par cette notion, le patrimoine mondial est un bien représentant des richesses confiées à l’UNESCO pour être transmises aux générations futures dont ce bien constitue un héritage légitime. Dans le terme du patrimoine mondial, une fois qu’un patrimoine est devenu mondial, il est reconnu internationalement comme héritage commun.
La CRA est le troisième patrimoine classé patrimoines culturels de Madagascar. L’UNESCO défini le patrimoine culturel comme les oeuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d’éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science. Il peut être aussi représenté comme les ensembles des groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science. Enfin, les sites, oeuvres de l’homme ou oeuvres conjuguées de l’homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique sont considérés comme patrimoine culturel.
L’inscription d’un patrimoine dans la liste classée de l’UNESCO se repose sur dix critères ainsi que sur son authenticité et son intégrité. De ce fait, le bien devrait avoir une valeur universelle exceptionnelle10 bien déterminé et situé avec une zone tampon11 bien défini, comme la CRA, situé sur une zone classée de 59 Ha et une zone tampon de 425 Ha.
Parmi les dix critères, la CRA est disposée suivant trois critères (iii, iv, vi) :
• Critère iii : la CRA constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes-Terres malgaches du XVe au XIX siècle et des traditions culturelles et spirituelles, le culte des rois et des ancêtres, qui y sont étroitement associées.
• Critère iv : La colline royale d’Ambohimanga constitue un exemple éminent d’ensemble architectural (le Rova) et de paysage culturel associatif (bois et lac sacrés) illustrant des périodes significatives de l’histoire humaine du XVIe au XIXe siècle dans les îles de l’Océan indien.
• Critère vi : Le paysage de la colline royale d’Ambohimanga est associé à des événements historiques (site historique de l’unification malgache) et à des croyances (culte des Ancêtres) toujours vivantes, ayant une valeur universelle exceptionnelle.
Par ailleurs, l’authenticité du « Rova » se justifie par la conception du site que ce soit en matière d’implantation du Rova au sommet de la colline avec les disposition des édifices à l’intérieur, conforme à la tradition ou en raison des matériaux utilisés pour la construction12. En outre, son authenticité se repose aussi sur l’exécution des constructions dont les caractéristiques et les modalités de construction et d’assemblages sont toujours originelles, ainsi l’évolution de l’environnement anthropique du site est très faible d’où le site garde encore son caractère sacré.
D’un autre point de vue, l’intégrité du site repose sur son intégrité visuelle vue à travers la couverture végétale continue sur les pentes de la colline. D’un autre côté, le site dispose d’une intégrité structurelle en termes de biodiversité qui repose sur la forêt ayant été un élément de la forêt primaire à feuilles caduques qui couvrait auparavant l’intérieur de Madagascar. Enfin, il constitue une intégrité fonctionnelle par le pouvoir de régénération et de cycles biogéochimiques de la forêt.
C’est par ces caractéristiques que la CRA a été classée parmi les patrimoines mondiaux et compte parmi le site touristique de la Haute Terre Centrale.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I: MATERIELS ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Chapitre I : Matériels de recherche
Section 1 : Présentation de la zone d’étude
Section 2 : Justification du choix de la zone d’étude
Chapitre II : Cadre théorique
Section 1. Revue de littérature des parties prenantes
1.1. Concept de partie prenante
Section 2. Visions théoriques
Chapitre III : La Méthodologie de recherche
Section 1 : La méthodologie d’approche
Section 2 : La méthodologie de collecte des données
Section 3 : Méthodologie de traitement et analyses des données
PARTIE II : RESULTATS DE RECHERCHE
Chapitre I : Résultat de l’observation de terrain
Section 1 : Observation liée à la relation avec les parties prenantes
Section 2 : Observation liée au système décisionnel
Chapitre II : Résultat de l’entretien avec les administrateurs du site
Section 1 : Identification de caractéristique de lien de l’organisation avec les parties prenantes locale
Section 2 : La relation de partie prenante avec l’organisation
Section 3 : Mécanisme pour gérer la relation avec la communauté locale
Section 4 : Améliorer la relation avec les parties prenantes
Chapitre III : Résultat de l’enquête auprès de communauté locale
Section 1 : Les caractéristiques de partie prenante locale
Section 2 : Le niveau d’engagement de l’OSCAR envers la communauté locale
Section 3 : La participation de la communauté locale au développement du site
PARTIE III: DISCUSSION ET RECOMMANDATION
Chapitre I : Analyse et discussion
Section 1 : Discussion sur les caractéristiques et la typologie de relation de parties prenantes
Section 2 : Analyse de l’organisation
Chapitre II: Recommandation
Section 1 : Recommandation pour établir une relation saine avec la communauté
Section 2 : Recommandation pour arriver à la participation de la communauté
CONCLUSION GENERALE

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