Exemple détaillé d’action
Le tract contient plusieurs éléments caractéristiques
D’abord l’usage de l’ironie, soit par le simple renversement de la cause du groupe (« La Barbe en ces graves circonstances félicite les organisateurs du choix sans faute de ses intervenants »), soit pour associer la cible à un cliché sexiste évident (« un sujet incontournable que seuls de mâles esprits peuvent intelligemment aborder ») ; nous verrons au cours de l’analyse les usages et la nécessité de l’ironie pour les activistes.
De plus, le tract dénonce l’omniprésence des hommes comme experts et aux postes de pouvoir, à l’aide de chiffres. Cette dénonciation passe également par des effets de style, par exemple : « 6 hommes, 6 talents pour nous pénétrer de leur vigoureuse intelligence. », l’utilisation ici d’une métaphore sexuelle lourde permet de signifier l’exaspération des activistes et insiste sur l’importance du genre des orateurs. Ces effets de styles se présentent également par l’utilisation intensive de noms et adjectifs masculins (« viriles », « mâles », « hommes ») ainsi que par la louange ironique des hommes de pouvoir (« de vos habiles et libres esprits jailliront les viriles solutions »). Plus largement, le vocabulaire châtié du sérieux (« graves circonstances », « essentiel », « incontournable ») et du lyrisme (« auguste fondateur », « jailliront », « éclairera de ses lumières», « fera renaître l’espoir ») renvoie à l’image de la III ème République. Ainsi, La Barbe cherche non seulement à ridiculiser sa cible, mais plus généralement à rendre ces comportements sexistes ringards, en montrant qu’ils n’ont pas changé depuis la III ème République, qui refusait le droit de vote aux femmes.
Enfin, l’égrainage des prénoms des orateurs ne vise pas à cibler chaque individu, mais à enfoncer le clou : ce sont tous des prénoms masculins. Ce paragraphe dénonce également plus largement la répétition dans le temps de cette domination (« vous avez, de pères en fils, assumé au fil des siècles les lourdes responsabilités du pouvoir »), exprimée également au début du tract (« où se succèdent et se bercent nos mâles élites depuis 1872 »), ainsi que l’homogénéité des origines sociales des intervenants (« membres des mêmes cénacles »). Les activistes insistent aussi sur les formations similaires des orateurs. Finalement, nous dit le tract, les élections ne changeront rien, ce seront toujours des hommes au pouvoir : « Avant et après les élections, vous saurez poser les bonnes questions ! ».
Nous décrirons les différents aspects du groupe au cours des chapitres. Dans le chapitre 1 nous examinerons son fonctionnement en tant qu’organisation, notamment la prise de décision en son sein. Dans le chapitre 2 nous retracerons sa genèse ainsi que la construction des performances. Dans le chapitre 3 nous décrirons ses rapports aux médias et la construction d’une stratégie médiatique. Enfin dans le chapitre 4, nous verrons comment les activistes rejoignent le groupe et pourquoi elles s’y maintiennent.
Mobiliser les médias : enjeux externes et internes 0.2.4
Une fois un répertoire tactique créé, encore faut-il le diffuser pour lui faire atteindre les audiences visées. C’est le rôle que joue la mobilisation des médias par les performances et le répertoire tactique.
Selon les buts du groupe activiste, divers publics peuvent être envisagés : l’opinion publique en général, des dirigeants politiques, des dirigeants d’entreprise, des groupes sociaux particuliers, les électeurs, etc. Le terme d’audience ne veut pas dire qu’elles reçoivent passivement le message : au contraire, il est interprété, critiqué, repris, enrichi, etc., ce que les activistes cherchent à anticiper. En ciblant ces audiences, les activistes peuvent avoir plusieurs objectifs : obtenir une décision ou un changement dans une décision, infléchir les mentalités sur un sujet particulier, recruter des individus dans le groupe, soutenir un mouvement social dans son ensemble, faire évoluer les comportements… Walker et al. (2008) montrent que la forme du répertoire est orientée par le type de cibles et de ce que le groupe activiste souhaite obtenir d’elles. Ces objectifs dépendent le plus souvent de la nature de la cible : on cherche rarement à recruter un dirigeant politique, mais plutôt à obtenir une mesure légale ou une position politique de sa part ; au contraire, on s’adresse à l’opinion publique pour obtenir des changements de comportement, obtenir sympathie et légitimité, et recruter de nouveauxmembres.
Parmi les audiences, les médias jouent un rôle différent. Sous ce terme, on regroupe tous les journalistes de la presse, de la radio, d’Internet (site d’information, mais également blogs et réseaux sociaux) ou de la télévision, y compris les journalistes des agences de presse. Ce public est particulier parce qu’il relaie et amplifie la portée d’un message auprès des autres cibles ; il peut également déformer ce message au point de saboter les efforts du groupe activiste. Les médias représentent un enjeu majeur pour les activistes, à la fois parce qu’ils permettent de toucher de nombreuses cibles, mais aussi parce qu’en donnant de la voix à une cause, ils imposent aux dirigeants politiques ou d’entreprises de réagir. Nous parlerons de mobilisation des médias, puisqu’il s’agit de faire appel aux médias pour qu’ils servent lacause et non simplement de les atteindre.
Le rapport aux médias est un enjeu majeur pour le groupe activiste. Il ne s’agit pas simplement de bénéficier d’une bonne image : se faire entendre est l’activité centrale du groupe activiste. D’autres organisations sont particulièrement tournées vers les médias, comme les partis politiques ou certaines ONG, mais seuls les groupes activistes sont tournés 0.2. Questions de recherche et vue d’ensemble vers les médias au point d’en faire une des caractéristiques principales de ce type d’organisations.
La principale tension pour les activistes dans leur rapport aux médias réside dans le fait que, au même titre que les autres audiences, ils filtrent et modifient le message exprimé par les activistes. Comme ils disposent d’un grand retentissement, ces filtres et modifications ont d’autant plus d’impact et représentent un enjeu d’autant plus grand pour les activistes. Il ne s’agit pas seulement de sympathie ou d’antipathie de la part des journalistes à l’égard des activistes, mais aussi d’incompréhension des cadres et des arguments des activistes, souvent neufs, ou du moins sortant des cadres d’analyse dominants.
Les activistes cherchent à faire relayer leur message, mais également à ce que ce relais soit efficace, de façon à convaincre les autres audiences. Cette relation aux médias tend à créer un rapport potentiellement conflictuel des activistes aux médias (ce que nous approfondirons dans le chapitre 3). De façon plus générale, Neveu (2010) montre que les médias et les OMS entretiennent effectivement des rapports conflictuels, mais sont profondément dépendants les uns des autres.
L’enjeu médiatique a aussi des conséquences internes au groupe activiste. Il amplifie etprolonge celui du répertoire tactique : comment énoncer clairement et efficacement un message ? Il peut être important de partager une vision commune d u rôle des médias (« les médias sont nos alliés », « les médias ne veulent pas parler de nous », « les journalistes déforment nos propos ») car elle a une incidence sur la stratégie adoptée. Par ailleurs des questions d’ordre politique peuvent se poser à l’intérieur du groupe : qui est légitime pour représenter la cause auprès des médias ? Qui peut être le porte-parole du groupe ? Cette question pointe vers l’attribution des rôles. Quels critères prévalent pour diviser les tâches ausein d’une organisation comme un groupe activiste ? Quels rôles jouent des critères classiques de la performance, du diplôme, de la compétence ou de l’ancienneté dans cette division ? Même si des règles explicites existent, leur application repose sur leur acceptation par les activistes, qui peuvent aisément quitter l’organisation. La mobilisation des activistes et celle des médias sont donc interdépendantes.
Coordonner des activistes
Un groupe activiste dispose d’une faible structure et de peu de ressources. Ses membres peuvent le quitter à tout moment, sans difficulté et sans perte (par opposition à une organisation qui rémunère ses membres, qui ont besoin de cette rémunération). Le groupe activiste dispose de très peu de moyens de coercition et d’influence sur ses membres ; les coordonner devient un enjeu organisationnel réel. Cet enjeu est d’autant plus prégnant pour La Barbe qu’elle se veut sans hiérarchie, comme on va le voir.
Coordonner signifie faire travailler les activistes ensemble, question distincte de celle de la mobilisation des activistes (comment les recruter et les retenir au sein du groupe), que nous verrons dans le chapitre 4.
Pour résoudre ce problème, La Barbe dispose de plusieurs solutions : instauration d’une coordinatrice et de groupes de travail internes ; discussions ouvertes sur le pouvoir au sein du groupe ; et prise de distance avec ses cibles et les autres organisations féministes.
L’idéal d’une organisation sans hiérarchie
Juridiquement, La Barbe n’est pas une association, mais un collectif, ce qui met l’accent sur son absence de hiérarchie : il n’y a pas de présidente ou de trésorière de La Barbe. En revanche, une association annexe, Les Ami•e•s de La Barbe, a pour objet de la soutenir financièrement, de la couvrir juridiquement et de lui donner accès à des services comme la réservation bimensuelle d’une salle à la Maison des Associations du 10 ème arrondissement de Paris. Cette association est ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent soutenir activement
La Barbe mais ne le peuvent pas pour diverses raisons (« j’ai fait adhérer ma mère » m’a un jour dit une activiste).
Cette absence de hiérarchie (une organisation « horizontale » disent les activistes) est la volonté des fondatrices s’inspirant des groupes activistes où elles avaient déjà milité ainsi que des milieux de gauche, d’extrême-gauche et libertaires dont beaucoup d’entre elles proviennent. Les décisions sont prises après discussion, soit durant les réunions, soit sur laliste de diffusion interne par mail.
Pour structurer l’activité du groupe, il existe une coordinatrice, également appelée « maréchale », référence ironique à la figure masculine et conservatrice du Maréchal Pétain.
Elle s’assure de la présence des membres souhaitant participer à une action, de la disponibilité du matériel (barbes postiches, pancartes, banderole), de la rédaction du compte-rendu de chaque action à destination des journalistes, ainsi que de toutes les autres tâches secondaires de fonctionnement. La responsable de cette fonction change tous les six mois sur la base du Ce terme est interne au groupe, les activistes l’utilisent entre elle avec humour mais ne l’utilise surtout pas en public, en particulier face aux journalistes, de peur que l’ironie dans l’utilisation du terme ne soit pas comprise.
La Barbe, groupe d’action féministe volontariat. Les activistes ayant rejoint récemment La Barbe sont aussi susceptibles d’endosser ce rôle, dans une optique d’autonomie et d’apprentissage du pouvoir (les activistes utilisent parfois le terme anglo-saxon d’empowerment) à l’intérieur du groupe. Une coordinatrice parle de ce rôle :
Méthodologie : quand les observés interrogent l’identité de l’observateur
Portée de l’ethnographie
La méthode ethnographique repose sur plusieurs principes. L’ethnographie cherche à capturer le sens que les individus donnent à leurs actions et aux situations qu’ils rencontrent. Epistémologiquement, elle concentre son attention sur tous les outils idéels avec lesquels les individus étudiés expliquent le monde : les croyances, les valeurs, les affects, les cadres théoriques, les modes de pensées, etc. C’est en reconstituant ces outils idéels que l’ethnographe parvient à expliquer le monde et sa cohérence du point de vue de ses observés, et expliquer leurs actions et les justifications qu’ils leur donnent.
Le chercheur en tant qu’individu est l’outil d’analyse de l’ethnographie. Il s’agit pour le chercheur de se placer dans une attitude compréhensive et interprétative, pour saisir l’intimité de celles et ceux qu’il étudie. La socialisation à laquelle le chercheur a été soumis (de par son identité de genre, son orientation sexuelle, sa classe sociale, ses origines ethniques, etc.) influence fortement ses cadres de pensée et les interprétations qu’il donne de son terrain.
Indiquer cette socialisation peut ainsi aider le lecteur à mieux saisir les analyses du chercheur.
De plus, ce dernier doit à un moment de son travail de se distancer de ses propres cadres de pensée, ce qui exige un travail intérieur important à la fois d’introspection (comprendre ses cadres) et d’autocritique (comprendre comment ces cadres affectent sa manière de voir).
Mais, dans le même temps, son analyse ne peut pas être celle du milieu social étudié, il lui faut utiliser la distance avec ce lieu pour construire une analyse et un discours qui permettent de le comprendre et de l’expliquer. Il ne s’agit pas de nier les cadres de pensée des individus étudiés, mais plutôt de prendre ces cadres eux-mêmes comme objet d’analyse, après s’en êtreimprégné.
Il y a une tension permanente pour le chercheur ethnographe, à la fois de chercher à comprendre sincèrement et respectueusement les cadres de pensées des individus étudiés, et de produire une analyse qui n’en soit pas prisonnière. Fassin (2008) et Mazouz (2008) utilisent justement le terme d’« inquiétude ethnographique », c’est-à-dire la tension qui existe entre la légitimité des individus étudiés qui connaissent leur situation sociale et la légitimité du chercheur qui possède le recul pour aborder la question de l’extérieur.
Cette tension se retrouve dans les méthodes employées par l’ethnographie, principalement l’observation et les entretiens (Beaud et Weber 2010). L’observation consiste à assister à la vie quotidienne du groupe social étudié, en particulier aux rituels et aux temps forts du groupe. Qu’il y prenne part ou non, le chercheur rend compte de ce qu’il observe, vit et ressent dans ces situations. L’entretien consiste à faire parler les individus étudiés pour comprendre le sens qu’ils donnent à ces événements, c’est le cœur de la démarche. Si parfois les circonstances peuvent exiger d’abandonner une de ces deux méthodes de collecte de données, elles sont profondément complémentaires. Sans entretien, le chercheur risque de plaquer ses représentations et ses cadres de pensée sur les situations rencontrées et de devenir le « touriste » de son terrain. Sans observation, le chercheur risque de rester prisonnier des représentations et cadres de pensées des individus étudiés et peut difficilement émettre un discours critique, ou du moins extérieur. Nous retrouvons la tension entre la nécessité de comprendre son terrain et celle de ne pas être happé dans ses cadres de pensée.
Pour résumer, on peut dire qu’il y a un processus en plusieurs étapes :
1. Le chercheur commence à étudier son terrain. Il a ses propres cadres de pensée.
2. Le chercheur cherche à comprendre les cadres de pensée qui structurent son terrain. Il doit effectuer un travail de mise à distance de ses cadres de pensée initiaux.
Méthodologie : quand les observés interrogent l’identité de l’observateur
Le chercheur prend les cadres de pensée de son terrain comme objet d’analyse et doit donc effectuer un travail de mise à distance des cadres de pensée de son terrain.
Ainsi, le chercheur est lui-même affecté par sa nécessaire immersion dans le milieu étudié, et ses cadres de pensée initiaux sont certainement transformés par cette expérience.
L’ethnographie de Jeanne Favret-Saada (1977) sur la sorcellerie dans le Bocage normand au début des années 1970 décrit comment l’ethnographe ne peut pas rester extérieure à son terrain. Elle y étudie le phénomène de la sorcellerie, dans lequel un individu attribue la répétition et l’accumulation de ses malheurs (et non les malheurs eux-mêmes) à la volonté d’un sorcier, un « voisin jaloux », désigné comme tel sans action nécessaire de sa part. Cet ensorcellement justifie le recours à un désenvoûteur. Un individu ne se dit pas lui-même ensorcelé, un quatrième personnage, l’« annonciateur », lui suggère cette situation. Prendre publiquement la sorcellerie au sérieux, c’est courir le risque d’être ridiculisé, en particulierface à une personne comme l’ethnographe, supposément détentrice du discours scientifique et « rationnel » dominant. Impossible pour l’ethnographe de simplement « poser des questions », sous peine de ne recevoir que des réponses vides de sens (« les anciens y croyaient ») telles qu’elles sont faites à chaque personne extérieure à la sorcellerie. A cela s’ajoute le fait que dans le paradigme de la sorcellerie, les mots ont leur propre pouvoir : impossible de parler de sorcellerie avec quelqu’un dont on ne connait pas l’allégeance dans la guerre entre l’ensorcelé et le supposé sorcier. Pour véritablement comprendre son sujet, l’ethnographe doit être ellemême ensorcelée et chercher ensuite l’aide d’un désenvoûteur, elle doit se laisser prendre pleinement par les cadres de son terrain si elle veut pouvoir le saisir et ne pas rester un extérieur auquel les observés donnent les réponses attendues pour se protéger de son regard.
Toute la difficulté pour l’ethnographe réside ensuite dans l’écriture et le rendu de son terrain : ne pouvant faire abstraction de son immersion dans son terrain, elle doit remettre en cause les codes de l’ethnographie habituelle, en particulier le fait de ne pas parler de l’ethnographe lui- même, mais de le présenter comme un point de vue neutre et externe. Favret-Saada nous montre l’importance d’acquérir les cadres de pensée de son terrain et de chercher ensuite às’en distancer.
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Table des matières
Introduction Comment créer un groupe activiste
Exemple détaillé d’action
Les lieux, la cible
Préparer l’action
L’action proprement dite
Débriefing
Le tract
Questions de recherche et vue d’ensemble
Définitions : étudier les groupes activistes en tant qu’organisations
Question de recherche
Exprimer sa cause en mobilisant des idées et des symboles
Mobiliser les médias : enjeux externes et internes
Mobiliser les activistes : pourquoi soutenir une cause ?
Conclusion : quelle cohérence entre les différentes formes de mobilisation ?
Chapitre 1 Présentation du terrain et méthodologie
1.1. Recherche du terrain
1.2. La Barbe, groupe d’action féministe
1.2.1. Le groupe et ses membres
1.2.2. Coordonner des activistes
1.2.3. La Barbe Paris et ses boutures
1.2.4. Les complices
1.2.5. Le vocabulaire « barbe »
1.2.6. Orientation sexuelle et identité de genre à La Barbe
1.3. Travail de terrain et collecte de données
1.3.1. Observations
1.3.2. Entretiens et guides d’entretiens
1.3.3. Collecte de photos et de textes
1.3.4. Analyse de contenu d’articles de presse
1.3.5. Documents de La Barbe
1.3.6. Résumé et utilisation des données
1.4. Méthodologie : quand les observés interrogent l’identité de l’observateur
1.4.1. Portée de l’ethnographie
1.4.2. Les rapports de domination dans le travail ethnographique
1.4.3. Etre remis en cause par ses observées
1.4.4. Une « femme honoraire » : bénéfices de l’outsider visible
1.4.5. Enseignements pour l’ethnographie : l’inquiétude salutaire
Chapitre 2 Le répertoire tactique comme plan de bataille des activistes
Question de recherche
Les cadres d’analyse
Les répertoires tactiques
Les interactions entre cadres d’analyse et répertoire tactique
Limites de ces courants et question de recherche
Le répertoire tactique de La Barbe
Préparation d’une performance
La performance de « félicitation »
Réactions immédiates
Suite immédiate d’une performance
Autres performances
Pertinence de ce cas
L’indignation initiale
Le contexte social
Qui sont les activistes initiales ?
Travail intellectuel initial : se créer une carte de la situation
La dimension personnelle
Genèse du répertoire tactique
Interactions entre les activistes et le contexte social
Enseignements sur le contexte de création d’un groupe activiste
Anticiper les obstacles et les faiblesses de sa position
L’efficacité par l’action
L’image du féminisme
Femmes et pouvoir
Les lignes d’approvisionnement symboliques
L’influence d’autres répertoires tactiques
Les inspirations théoriques de La Barbe
Les principaux moyens d’action
L’ironie du répertoire tactique de La Barbe
Fonction spectaculaire de l’ironie
L’importance des postiches
Les titres des tracts
Fonctions de l’ironie et des postiches
Vision d’ensemble du répertoire tactique de La Barbe : un répertoire tactique spectaculaire
Description du groupe Femen
Comparaison avec La Barbe
Discuter la notion de « spectacle »
Irruption physique, irruption médiatique
Féminisme et évolution des mouvements sociaux
Un répertoire « spectaculaire »
Conclusion
Chapitre 3 Enjeux de la stratégie médiatique d’un groupe activiste
Question de recherche
Les interactions OMS/journalistes
Les dilemmes médiatiques des OMS
Questions de recherche
Pertinence du cas de La Barbe
La représentation médiatique de La Barbe
Le contexte médiatique de La Barbe
La portée médiatique de La Barbe
Le métier de journaliste
Parvenir à se faire entendre
Les connotations dans la représentation de La Barbe
Les dynamiques de reprises médiatiques à court terme
Comment se construit la légitimité d’un groupe activiste
Enjeux organisationnels de la stratégie médiatique
L’enjeu de la dépendance aux médias
Définir la stratégie médiatique de La Barbe
Les limites de cette stratégie médiatique
Conclusion
Chapitre 4 Processus organisationnels de mobilisation des activistes
Question de recherche
Lever le paradoxe d’Olson
Le modèle de la mobilisation des ressources
Question de recherche
Le processus de recrutement
Rencontrer La Barbe
Passer à l’action : le répertoire tactique au centre
Accueillir les nouvelles
Rester à La Barbe
La carrière militante
Les affects dans l’action
La formation personnelle
Conclusion
Chapitre 5 La cohérence d’un groupe activiste
Le répertoire tactique au cœur
Les fonctions organisationnelles du répertoire tactique
Définir le groupe activiste à partir de son répertoire tactique
La boucle de mobilisation de ressources au cœur du groupe activiste
Généralisation de cette définition
Implications pour la sociologie des mouvements sociaux
Réconcilier deux conceptions de l’organisation
Les dangers de la bureaucratisation des OMS
Conclusion
Bibliographie
Bibliographie sur le groupe Femen