20 ans de transsexualisme à la TV : de l’individu au groupe

Contextes des transidentités

Les années 2000 sont marquées par une « explosion » du nombre de collectifs et d’associations transidentitaires. Ce phénomène me semble lié à l’Internet à travers la multiplication des sites associatifs et des pages persos, des chats et des forums, des blogs aujourd’hui. Le mouvement trans’ a, sans conteste, bénéficié des nouvelles technologies et des autoroutes de l’information.
L’échange d’information a ainsi produit non seulement du savoir et du support mais aussi de l’amélioration des conditions de vie des personnes. L’isolement ne fait plus loi, tout comme le manque d’information.
On peut désormais tout trouver sur Internet : des textes théoriques ardus jusqu’à des témoignages poignants parfois surfaits ; de la question des hormones, de leurs dangers et de leurs bienfaits jusqu’aux produits eux-mêmes ; des photos d’opérations et des descriptifs des techniques jusqu’aux coordonnées des chirurgiens thaïlandais, belges, anglais ou américains.
Ces deux dernières années, des groupes très actifs ont continué de fleurir avec une volonté d’ancrage local et parfois national : Trans Aide a une ambition nationale ; ETT a une filiation directe avec STS ; Mutatis Mutandis regroupe des volontés ayant souhaité structurer un groupe informel sur la région de Bordeaux ; Trans Act assure une visibilité lors de LGP de Montpellier et existe principalement par l’interface de son forum ; Sans Contrefaçon à Marseille est axé sur la culture trans’ à travers des conférences-débats et une production audiovisuelle ; Trans Infos Echanges est un collectif qui assure du support et organise des festival sur les thèmes du Queer , du genre ou encore du féminisme ; Chrysalide dans la région de Rennes offre un support. C’est pas mon genre ! et Trans sortant de l’ombre constituent à l’heure où j’écris ces lignes, les groupes les plus récents, et ont pour point commun une ouverture locale sur la sphèreLGBT et la volonté de combler le manque de structure transidentitaire dans leur région.
Signalons pour repères historiques l’AMAHO fondée par Marie-Andrée Schwidenhammer en 1965, l’ABC fondée par Gaby et Claire en 1975, le Centre du Christ Libérateur du Pasteur Doucet en 1976, et l’AMEFAT du Dr Marie-Ange Grenierfondée en 1981.

De la transphobie

La transphobie est une discrimination liée à l’expression d’identité de genre, elle touche toutes les transidentités. Elle se manifeste par du rejet, des agressions verbales et/ou physiques allant parfois jusqu’à l’assassinat pur et simple de la personne.
Cette forme de discrimination n’a pas été reconnue par la loi contre les discriminations (Halde 104) sous prétexte qu’après opération et changement d’état-civil, les transsexes sont soit hommes soit femmes. On dénote bien entendu une méconnaissance totale de la transidentité.
Le Groupe Activiste Trans aura suite à cette exclusion la formule : On ne discrimine pas les fous on les soigne !En effet les crimes transphobes ne sont pas réprimés comme tels. Les agressions verbales, dont la plupart entrent d’ailleurs dans le champ de l’homophobie (travelos, folles, pédés, barges, malades mentaux, pervers…), ne sont donc pas reconnues par la société et ses institutions. Les discriminations professionnelles ne disent pas leur nom et forcent dans une indifférence totale les personnes à la démission et par ricochet à l’exclusion et à la précarisation qui, on le sait, peuvent avoir pour conséquence la prostitution et une exposition accrue au VIH entre autres MST, sans parler des risques d’agressions qui peuvent aller jusqu’au crime sauvage.
La télévision regorge d’exemples de transphobie qui vont du reportage facile à l’émission mal documentée, la publicité humoristique ou encore à la petite phrase qui tue. Me revient en mémoire l’exemple assez ancien mais prégnant de Gérard Holtz, le 1er juillet 1998, à l’émission Le club du mondial : le présentateur passe d’un écran à l’autre pour faire le point avec divers correspondants présents dans les villes où vont se dérouler les quarts de finale de la Coupe du monde. Le correspondant de Saint-Denis lance une plaisanterie : Vous présentez bien l’Eurovision !Rires. Gérard Holtz répond : Oui, mais moi je ne suis pas un travelo !A quoi cette phrase faisait référence ? A Dana Internationalequi avait remporté pour Israël le 43 e concours Eurovision de la chanson . La chanteuse était transsexuelle et cela était de notoriété publique depuis longtemps. Son succès à l’Eurovision l’avait médiatisée à l’échelle européenne voire mondiale,il est vrai qu’elle se prêtait aussi au(x) symbole(s).

Un syndrome qui fait parler

Pour achever ce rapide panorama des différents contextes de la transidentité qui fondent sa culture, un fait demeure incontournable : la question des termes et des définitions au sein de ces différents groupes qui doivent d’une manière ou de l’autre tenter de travailler ensemble.
On y parle de transsexualité dans l’un, de transgenre dans l’autre, de transidentité de plus en plus souvent. On peut y rencontrer des discours naturalistes (et anti-naturalistes), essentialistes (et anti-essentialistes) et constructivistes (et anti-constructivistes).
L’expression syndrome de benjaminpopularisé par Tom Reucher dès la création de l’Association du Syndrome de Benjamin a immédiatement suscité des controverses. Je me souviens que dans les années quatre-vingt-seize etquatre-vingt dix-sept, le reproche le plus fréquent était ; ça fait trop médical ! En 2006, l’expression se retrouve dans de nombreux documents d’associations, y compris nouvellementcréées tandis que d’autres lui mènent la vie dure. On s’exclame que le syndrome nous a trop médicalisé, qu’il nous a fait beaucoup trop de mal, qu’il a servi nos tortionnaires, qu’il a fait le jeu de la psychiatrisation, qu’il est pathologisant. Ce florilège d’expressions que l’on peut retrouver sur le net démontre la difficulté d’appréhender le cadre et le contexte d’énonciation des termes et de leurs définitions. Je me fais ici l’avocate des deux parties. En premier lieu, je souligne que Tom Reucher a souvent expliqué d’où lui était venu ce nom pour une association:
Comme le Dr Harry BENJAMIN a été le premier médecin à décrire avec justesse la réalité du syndrome “transsexuel”, j’utilise les termes syndrome de Benjamin (du nom du fondateur) ou “transsexuel” entre guillemets. La création du terme syndrome de Benjamin n’est pas due qu’aux fondateurs del’Association du Syndrome de Benjamin.
De nombreux “transsexuels” l’ont repris à leur compte, le préférant à celui de “transsexuel”. D’autres, reprochant à syndrome de Benjamin la partie syndrome qui serait « pathologisante », le rejettent et préfèrent le terme de “transsexuel” ou de transgenre. Quelques médecins ont repris le terme syndrome de Benjamin. Qu’ils parlent de syndrome de “transsexualisme” ou de syndrome de Benjamin, cela ne change rien pour eux car le terme syndrome est toujours présent. Pour eux, c’est clairement une entité nosographique à part entière. Que se soit une question médicale, c’est certain puisque la réponse l’est également. Mais, du point de vue des “transsexuels/les” cela ne relève en aucune façon de la psychiatrie.
Si l’on considère le syndrome comme l’ensemble des symptômes caractéristiques d’une maladie, nous sommes bien dans la dimension de la pathologie même si on en ignore la cause. Notez que je n’ai pas dit : même si on ignore si c’est une maladie.

A la lumière de la théorie de l’engagement : une escalade d’engagements

Me voici ainsi parvenue à l’un des points de passage nouveau que je qualifierais de sentier périlleux pour éviter l’usage d’une expression plus parlante mais bien moins littéraire. A la lumière de la théorie de l’engagement, de la lecture de Françoise Bernard, Robert-Vincent Joule , et Jean-Léon Beauvois j’appréhende à ma grande surprise, je l’avoue, la rencontre entre le psychiatre et la personne trans autrement que par la vision dramatique d’un rapport de pouvoir qui était la mienne jusqu’alors.
Le fait de s’inscrire dans un suivi hospitalier, de prendre rendez-vous auprès d’un psychiatre dans le cadre du transsexualisme sontdes actes hautement engageants, sachant que le processus va demander toujours plus à l’un età l’autre. A l’engagement premier, pouvant être qualifié d’autonome (à relativiser), succède une succession d’autres engagements cette fois dictés par le ou la psychiatre, implicitement et explicitement : prouvez-moi que vous êtes bien une personne trans; pas un homme ou une femme je le précise bien, car le premier enjeu de cette rencontre est bien le diagnostic detranssexualisme à donner pour l’un, à recevoir pour l’autre. Il m’apparaît alors qu’il y a établissement d’un rapport de soumission librement consenti. L’affirmation est polémique dans ce cadre bien précis pour les non initiés et j’imagine aisément les détournements qui pourraient en êtres effectués du fait d’une militance irréfléchie. Il me faut donc expliciter : lorsqu’on se rend chez un psychiatre dans le cadre d’un parcours coordonné, en d’autres termes d’une équipe hospitalière dans le contexte français, il y a des fortes chances que ce soit tout de même pour être reconnu(e) comme personne trans et bénéficier de l’ensemble du service offert jusqu’à l’opération de conversion sexuée. J’expose cet état de fait non sans une once de provocation. Nos deux protagonistes, n’oublions pas que j’ai fait un temps l’expérience du rôle de la patiente, sont dans des situations particulières. Le psychiatre doit assurer un diagnostic grave, et le ou la patient(e) doit s’assurer que ce diagnostic lui soit favorable. Tel a été mon cas, loin de faire exception. Quel rapport entre thérapeute et patient dans ce contexte si précis est induit ? Pour atteindre un objectif, on fait fi de sa liberté présumée (toute relative) et l’on compose avec les demandes d’engagements successifs, plus ou moins légitimes, comme : vivez en femme ou en homme, venez me voir habillé(e) dans le sexe revendiqué, amenez-moi votre conjoint(e), vos parents, des proches, etc. Est-ce que toutes ces demandes ne sont pas engageantes ?

Vérités et mensonges : la part du vrai et du faux chez l’un et chez l’autre

Du jour de la vraie fausserévolution roumaine, ou plus encore depuis la première guerre du Golfe, on a parlé d’une crise des médias, de ladérive de l’information en une période de “ crise des institutions ”. Le triomphe de l’instant ou du direct, la couverture médiatique des événements devenant l’événement lui-même, conduisait vers une information sans mémoire pensait-on… En 2004, on ne doute plus. Pourtant, l’indifférence est de mise. Défaitisme, impuissance ou banalisation ? Il est vrai que les autoroutes de l’information sont plus nombreuses que jamais, plus performantes, plus rapides aussi avec le Câble, le Satellite et l’Internet. Il y a eu le 11 septembre 2001 quia définitivement effacé des mémoires le 11 septembre 1973 , l’Afghanistan de 2002 celui de 1981, la seconde guerre du Golfe, la première… Un saut générationnel. L’Hebdo du Médiateur, Arrêt sur Images ou +Clair sont devenus des garde-fous. Mais qu’est-ce qui a vraiment changé ? Le traitement du Tsunami meurtrier qui a frappé l’Asie ou bien devrais-je dire le paradis touristique de l’occident, a-t-il reçu un traitement médiatique informationnel plus que communicationnel ? Ai-je reçu l’injonction de la réflexion et de la solidarité, ou bien de l’émotion au-delà de la compassion ?
En m’attardant sur la couverture médiatique de la guerre en Irak, je constate encore que l’expression « seconde guerre du Golfe » n’aura pas tenu longtemps ; le contexte international étant très différent. La coalition n’est en effet plus la même, l’Amérique de Georges W. Bush nous semble aussi paranoïaque que de mauvaise foi. Les amitiés d’antan ne sont plus ce qu’elles étaient, d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Laissons la politique de côté ainsi que les aspects militaires proprement dits pour nousintéresser, au-delà de l’évolution des techniques depuis 1991, à la véritable nouveauté résidant dans la couverture médiatique : CNN n’est plus la seule chaîne d’information continue de télévision à couvrir le conflit 24 heures sur 24. Le paysage audiovisuel mondial doit compter avec les voix d’Al-Jazirah , la chaîne Qatari, d’Abou Dhabi , la chaîne des Emirats Arabes Unis, de LCI , de BBC News 24 , et de Fox News, la chaîne américaine quis’est imposée dans le paysage audiovisuel américain.
Je rejoins sans réserve l’avis donné sur Fox News dans le dossier de Télérama « L’info embarquée » : « trash, mensonge et propagande ». L’Amérique de Bush est celle de Fox News, la chaîne de Rupert Murdoch , un lieu où un ‘journaliste » comme Bill O’Reilly n’hésite pas à proférer des « shut-up ! » (fermez-là !) à ses invités, le journaliste Greg Kelly ou l’animateur John Gibson ne s’en laissent pas compter non plus. Le site Internet de Fox News recèle quelques perles à celui qui sait bien chercher : soldats libérateurs, français ingrats, Moore truqueur… Au passage, recommandons Outfoxed : la guerre de Rupert Murdoch contre le journalisme , qui s’avère être un documentaire détaillé sur une certaineconception de l’information.

Pragmatique de l’image

L’image télévisuelle nous oblige à prendre compte les conditions d’émission et de réception.
Pour faire une analogie avec l’art, notons qu’entre l’artiste et l’amateur d’art qui soupèse ou admire l’œuvre, s’intercalent la galerie ou le musée ; les toiles n’y seront pas disposées n’importe comment et non sans tenir compte d’un décor spécifique. A la télévision, le producteur et son collectif d’auteurs, de réalisateurs et de techniciens voient leurs créations conditionnées par le programmateur qui s’interpose entre les “ médiateurs créateurs ” et la pluralité du public auquel l’œuvre est destinée. La médiation spécifique du programmateur a pour but de “ caser ” la création dans un espace adéquat et une plage horaire idéale. Ce faisant, elle rétroagit sur le travail des médiateurs créateurstant que sur la réception d’un public ciblé.
Le cinéma lui peut se permettre allègrement la satire, la provocation, la tolérance ou tout simplement de la fantaisie . Me viennent à l’esprit les travestis prostitués et pacifistes de Marble Ass187, le voyage de Mitzi, Félicia et Bernadette dans Priscilla folle du désert , la légèreté de Thelma , les souvenirs de Stéphanie dans Wild Side , les rencontres au fil de la route de Bree Osbourne et de son fils Toby dans Transamerica (sur le thème de la transparentalité ) entre drame et comédie.

Conclusion provisoire

Le débat comme source de démocratie est un fait accompli. Mais comment ne pas voir dans le langage télévisuel, une source incontrôlable de spectacularisation ? La mise en scène ne suffit pas, à elle seule, à faire de l’émission un spectacle. Mais voilà, nous sommes-nous interrogés sur la nature même du spectacle ? Toute exposition publique tient de l’ordre du spectaculaire, dans ce cas la militance ne peut y échapper.
L’invité, l’animateur ou le journaliste légitimentle débat par leur simple participation. Une émission critiquable et sujette à controverse est immédiatement désertée par les politiques, pas forcément par les minorités (des trans’ continueraient probablement à se présenter chez Jean-Marc Morandini s’il était encore aux commandes de l’émission Tout est possible).
L’instauration d’une démocratie directe est pour nombre d’entre-nous une sorte d’idéal, un monde de communication légitimépar le droit à l’information. Personne n’est dupe des experts de la manipulation. Pourtant on leur accorde un mérite, celui de rendre visible l’insupportable. Non pas de fracasser l’écran avec l’idée du chômage ou de la misère, de l’exclusion ou de la xénophobie, de l’exclusion religieuse ou culturelle, de la discrimination sexuelle ou identitaire…, mais avec des visages et des voix. Visibilité, certes. Mais lisibilité ?
Notre société avait rêvé d’une télévision informative, culturelle et distractive, d’un outil intelligent en somme. Pourtant, si Gutenberg peut se permettre un bras d’honneuren direction de McLuhan , ce dernier me semble indiscutable sur un point : l’outil génère sa propre culture. En d’autres termes, le média audiovisuel fonctionne sur l’émotif et réduit les choses à leur apparence, à un jeu d’apparences. L’émotion n’explique pas le monde, elle ne résout pas grand-chose, elle recycle tout au plus.
Dans le contexte social et médiatique actuel,dans le cadre de la psychiatrisation de la transidentité et des revendications des transidentités, il nous faut maintenant étudier les modalités régissant les relations entre transidentité et télévision pour entrer dans le vif du sujet.

20 ans de transsexualisme à la TV : de l’individu au groupe

La bonne parole de Dominique Mehl s’ouvre de la manière suivante (qu’il me plaît d’opposer à la médiagenèse) : « Des premiersmessages de Françoise Dolto au micro de France Inter, aux dernières tribulations de Gérard Miller sur France 2, en passant par les démonstrations de Serge Leclaire sur les estrades de Psy show, sans oublier la succession de psychologues, psychiatres et psychanalystesappelés à donner leur avis sur un cas, une histoire, un problème, un malheur, un choix de vie dans les colonnes des journaux, les pages des magazines et sur toutes les ondes de radio, les psys ont résolument conquis les médias ».
Les experts de la transidentité, ceux là même qui affirment qu’il ne faut pas parler du transsexualisme dans le média audiovisuel ne sont pas en reste. Les transidentités elles, au lieu d’aller à la télévision dire ce qu’elles ne pouvaient pas confier aux psys n’ont fait que répéter ce qu’elles leur confiaient déjà. Confessionnal, canal de l’intime comme média du plaidoyer, ce sont toutes ces dimensions du tube cathodique que nous allons étudier au fil de cette analyse au regard du traitement, de la représentation de la transidentité.

Analyse du questionnaire

Sur les 40 questionnaires, 39 ont été rendus par courriel, 1 a été rendu sous format papier.
En réalisant ce questionnaire, ce ne sont pas des données statistiques irréfutables que j’escomptais en premier lieu, par ailleurs le panel est trop restreint et n’a pas été constitué selon les règles de représentativité sociologiquemais sur la base du volontariat et par ordre d’arrivée sans compter le rattrapage de dernière minute en faisant appel à mon entourage. Au risque de se faire retourner dans leurs tombes les experts de l’enquête statistique, j’attendais beaucoup de la question facultative suivant les données nominatives. Les enquêté(e)s avaient le libre choix de répondre ou pas à la question : Brièvement, qu’elle a été votre motivation pour participer à cette enquête dans le cadre de la recherche qui vous a été énoncée ?
Les motivations invoquées peuvent êtres classés en deux catégories que l’on retrouve sur près de 31 questionnaires :
La militance : répondre à ce questionnaire s’inscrivant dans la suite logique d’une activité militante et/ou engagée pour la reconnaissance et une meilleure compréhension des transidentités. On pourrait s’étonner que les proches s’alignent sur le positionnement militant de la personne trans, pourtant ce résultat ne m’étonne pas puisque de façon empirique j’ai observé que le trajet transidentitaire peut désormais engager les proches et la famille non seulement dans le cadre médico-légal mais dans un contexte sociologique, voire philosophique plus large. Sur ce dernier point je m’explique : les proches partagent plus souvent les échecs et les succès des transidentités. L’engagement familial n’est pas moindre lorsqu’il s’agit d’un enfant. Le trajet transidentitaire s’effectue aujourd’hui dès la majorité et dans quelques cas exceptionnels voir même avant. La moyenne d’âge est en forte baisse.
Dans le cas d’une famille fondée, il n’est plus exceptionnel de noter l’engagement des conjoints et des enfants. La transidentité devient un enjeu de groupe, de famille, et devient l’objet d’une réflexion collective sur la société et l’identité. Des universitaires comme l’anthropologue Laurence Hérault ont pris en compte cette dimension, organisant chaque année une journée de réflexion : Expériences et itinéraires transgenres auxquelles ont  participé cette année : Gilles de Rapper , Marika Moisseeff , Maud-Yeuse Thomas.
L’intérêt universitaire : le soutien à mon travail (par amitié) s’est vu doublé par cette perspective de travail universitaire. Comme expliqué précédemment, acteur réseau du tissu associatif transidentitaire et comme « vieille » figure du mouvement pourrait-on dire, je connais un certain nombre des enquêté(e)s, mais les enquêté(e)s eux me connaissent tous directement ou indirectement. Bien entendu mon statut de transidentité portant un tel sujet en université n’est pas sans conséquence et je serais aussi jugée par ce groupe sur la qualité de mon travail, et probablement pas sur les mêmes critères qu’en université. Je me remémore que nous avons été de nombreux acteurs associatifs à recevoir dans nos actions de support des étudiants en psychologie, en droit et parfois en sciences sociales.

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Table des matières
LA TRANSIDENTITE : UN FLORILEGE D’IDENTITES 
LE MINIMUM REQUIT: ESQUISSES ET CADRES
Quelques repères
De la psychiatrisation de l’identité
Du protocole
Au-delà du réel, … encore le réel !
CONTEXTES DES TRANSIDENTITES
Des associations, des collectifs et Internet
De la transphobie
Un syndrome qui fait parler
NOUVELLES PERSPECTIVES
A la lumière de la théorie de l’engagement : une escalade d’engagements
De la poule et de l’œuf ou de la méprise réciproque
A la lumière de l’ethnométhodologie : traitons de problèmes absurdes
L’acteur réseau, eux ou moi ?
Le genre est politique comme l’identité est polémique
LA TELEVISION : LES JEUX DU VISIBLE ET DU LISIBLE
TELEVISUALITE : UNE ECRITURE 
Vérités et mensonges : la part du vrai et du faux chez l’un et chez l’autre
Un état d’esprit : c’est encore loin le royaume de far far away ?
Crise de la démocratie ou crise de l’identité ?
ENONCER, DISCOURIR ET DEBATTRE: DE LA PAROLE A L’IMAGE
Image et positionnement
Personnalisation : Ô mon beau miroir dis-moi
Pragmatique de l’image
STRATEGIE ENONCIATIVE ET DIRECT TELEVISUEL
A la recherche du plus petit dénominateur commun
La stratégie contre le contenu
De l’information au spectacle : médiatisation de la vie
L’enjeu des mots par l’image
LES TERMES DE LA MEDIATION: ESSAIS
Agir par le symbole ou parenthèse sur une proposition : l’oppression symbolique
Institutionnalisation, surplombs et processus de naturalisation/dénaturalisation
Conclusion provisoire
20 ANS DE TRANSSEXUALISME A LA TV : DE L’INDIVIDU AU GROUPE
ANALYSE DE TERRAIN SUR LA RECEPTION
Prémisses d’enquêtes de terrain
Récit d’une enquête qui fait « plouf »
Analyse du questionnaire
TRANSPHONIES ET TRANSPHOBIES: EN COULISSES
Méfiance, j’y vais ou j’y vais pas ?
Mission impossible
Choisir à la carte ?
Du forum au studio
Les lendemains qui (dé)chantent
Du côté de chez Belén
Camille et Monica se marient
Parfois des mouches sur le mur
Un réseau pour une loi
LE TRANSSEXUALISME TELEVISUEL : L’INVENTION D’UNE TRANSSEXUALITE ? 
Présenter les trans : surprise ! surprise
L’Opinion publique : des « autres » à la famille
La médico-légalité : des hormones aux tribunaux
Témoignages
L’amour : attirance affective et sexuelle
Société, famille… rejet ?
Dites-moi votre histoire, vos problèmes, vos peurs… et vos espoirs
Le politico-sexuel : oppression et résistance
Bad for children (Kate Bornstein)
Les conclusions
POUR CONCLURE
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
TRAVAUX UNIVERSITAIRES
ARTICLES
DOSSIERS
PISTES BIBLIOGRAPHIQUES 
DE L’IDENTITE DE GENRE A LA SEXO-POLITIQUE
MEDIAS ET SOCIETE
AUTOUR DE LA TELEVISION
CULTURE TRANS’
BIOGRAPHIES
CINEMA (CHRONOLOGIE INVERSEE) 
DOCUMENTAIRES ET EMISSIONS DE TELEVISION (CHRONOLOGIE INVERSEE) 
Documentaires
Emissions de télévision
INTERNET
INDEX DES NOMS
ANNEXES
ANNEXES1 : METHODOLOGIE
Témoins et témoignages
Les sources
ANNEXE 2 : UN EXEMPLE DE REPONSE A L’ENQUETE
ANNEXE 3 : GLOSSAIRE
ANNEXE 4 : QUATRE PROPOSITIONS D’ANALYSE D’EMISSIONS DE TELEVISION
Exercice pratique (part 1) : Comment vivez-vous votre corps, Mademoiselle ?
Exercice pratique (part 2) : un récit filmique (Transsexual Menace)
Exercice pratique (part 3) : ça se discute ou c’est mon choix ?
Exercice pratique (part 4) : who’s that’s girl ?
ANNEXE 5 : COURTS-METRAGES ET DOCUMENTAIRES ASSOCIATIFS

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