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De l’Antiquité au XIXe siècle : la prédominance de l’agriculture
Comme dans la plupart des autres grandes régions du monde, la production agricole a représenté l’activité économique principale en Chine pendant des millénaires. Une particularité de la Chine est la densité de population relativement forte dans les zones cultivables, surtout à partir de la dynastie Song.
La Dynastie Song s’étend du Xe au XIIIe siècle et a marqué une période de progrès et de prospérité pour la Chine car elle a conduit à une recherche particulièrement active de meilleurs rendements, par l’irrigation notamment. De même la culture végétale (blé et surtout riz) a été également privilégiée sur l’élevage.
Pendant cette période On estime que la Chine a été la première puissance économique mondiale. Jusqu’au XVIIIe siècle et à la révolution industrielle, elle était également le pays ayant le niveau de vie le plus élevé de la planète.
De 1300 à 1820, en revanche, il ne semble pas que la richesse par habitant ait augmenté, mais la population totale passe de 100 à 380 millions de personnes environ, ce qui en fait déjà l’État le plus peuplé au monde.
Au XVIIIe siècle, la forte croissance démographique a sans doute provoqué une désurbanisation relative, et peut-être une légère baisse du niveau de vie.
Du XIXe siècle à 1927 : l’économie chinoise contrôlée par les étrangers
Comme nous allons vu dans la première section, la Chine au cours du XIXe siècle avait connu de graves troubles d’ordre politique et géopolitique, qui marquent une période de lent déclin de la puissance chinoise. Pendant la période de la dominance des puissances étrangères, toutes les zones économiques chinoises ont été accaparées par ces-dernières. Ce qui réduisait leurs richesses. Cela a commencé au fait qu’en 1842, l’Empire chinois est lourdement défait par le Royaume-Uni lors de la première guerre de l’opium et doit concéder le Traité de Nankin, qui octroie de nombreux privilèges commerciaux et territoriaux aux puissances occidentales. Les ports de Canton, Ningbo, Amoy (aujourd’hui Xiamen), Fuzhou et Shanghai sont ouverts de force au commerce extérieur ; les taxes et droits de douane deviennent fixes, et ces derniers ne peuvent excéder 5 % ; surtout, l’Empire britannique obtient le comptoir de Hong Kong, qui ne sera restitué à la Chine qu’en 1997.
Cependant vers la fin du XIXe siècle, certaines régions du pays connaissaient un début d’industrialisation. Des usines et des lignes de chemin de fer sont construites, et cela essentiellement à l’est du pays. Mais cela n’était pas assez profitable pour la Chine car cette industrialisation n’était faite que pour servir le commerce extérieur des occidentaux.
Le pays étant ravagé par près de trente années de guerres civiles et étrangères conduit la seule véritable activité de l’économie chinoise : l’agriculture, à une production réduite car des terres ont été abandonnées par les paysans fuyant les combats ou les pillages, les digues et les canaux n’ont pas été entretenus et sont en partie détruits.
1949-1976 : L’économie dirigiste de type communiste sous Mao Tsé-Toung : Redressement de la Chine
L’avènement de la République populaire de Chine.
L’avènement de la République populaire de Chine en 1949 entraîne la mise en place d’un régime politique et d’une économie de type communiste, en partie inspirés de ceux existant alors en URSS.
Le Parti communiste, dirigé par Mao Tsé-Toung de 1943 à sa mort en 1976, mena des politiques de planification économique dans l’agriculture, dans l’industrie ainsi que des grands travaux d’infrastructure (centrales électriques, irrigation, extension des terres cultivables). L’économie chinoise tente alors de se redresser, et cela dans le cadre strict du nationalisme et dans le bien de tous.
Sur le plan du commerce extérieur, il s’agit donc d’une période d’isolement sur la scène économique mondiale ainsi la Chine n’avait quasiment pas de relations commerciales qu’avec l’URSS ou des pays communistes d’Asie (Corée du Nord, Viêt Nam). Certes la Chine était totalement ravagée à son arrivé au pouvoir, mais Mao Tsé-Toung pouvait aussi compter sur ses 6 millions de militants, qui ont acquis un prestige considérable dans la guerre contre les Japonais, et qui avaient l’habitude de l’organisation expérimentée dans les régions qu’ils administraient depuis 1925. L’Armée Populaire de Libération fournissait ainsi aussi l’encadrement, et éventuellement la main-d’oeuvre. De plus en février 1950, grâce au pacte d’assistance mutuelle économique et militaire signé avec l’URSS, dans lequel celle-ci s’engagea à fournir des techniciens et des conseillers, la Chine a pu effectuer son redressement.
Des réformes, la reconstruction et la mise en place du collectivisme
– Egalité
En 1955-1956, les communistes mettent en place le collectivisme. Pour le parti communiste : tout le monde est égal, et c’est l’union qui permettra à la Chine de se moderniser, ainsi on encourageait tout le monde, les agriculteurs, à travailler en commun afin de leur faire perdre l’état d’esprit individualiste. De même, on avait aussi ―remodelé‖ la société : dans laquelle les hommes et les femmes étaient décidés comme égaux. L’écriture était simplifiée afin de permettre son acquisition par le plus grand nombre.
Et enfin, périodiquement des « campagnes de masse » ont été organisées afin de faire participer la population à la lutte contre la corruption, la fraude aux impôts, la bureaucratie.
– La nationalisation.
Afin de ne pas faire fuir les trop peu nombreux cadres économiques compétents, les communistes débutent par des réformes modérées.
Seules les grandes entreprises industrielles qui appartenaient à des sociétés étrangères ou à des membres importants du Guomindang devenaient propriétés de l’État et formaient ainsi les entreprises d’Etat.
Dans ces entreprises les emplois sont garantis à vie, les avantages sociaux sont considérables, et le logement et les soins de santé sont donnés. Quant aux autres entreprises (moyennes et petites), elles étaient seulement contrôlées par l’État.
– Une réforme agraire.
Dans le but d’un mouvement de mise en oeuvre des ressources. Le régime communiste avait confisqués et distribués à plus de 70 millions de familles de paysans pauvres les domaines des grands propriétaires dans les campagnes, tandis que les petits propriétaires n’étaient pas inquiétés. Mais aussi de nombreux procès expéditifs sont faits contre les anciens gros propriétaires qui sont soit exécutés soit contraints à une « rééducation par le travail ».
– Industrialisation
Fortement inspirés par les conseillers soviétiques, la Chine mit en place un plan quinquennal de développement pour les années 1953-1957 dans lequel l’Etat décida de s’investir plus dans l’industrie (près de 60% des fonds), dans les transports (près de 20%) mais très peu dans l’agriculture (qui pourtant occupait les trois quarts de la population). Ce choix était dicté par le souci de créer une industrie quasi inexistante jusque-là et à travers elle de créer une classe ouvrière nombreuse capable de faire contrepoids à la masse des paysans. Mais aussi, il fallait aussi tirer parti des immenses richesses naturelles du pays et de l’expérience des soviétiques. Ainsi La grande industrie de Mandchourie a été créée.
C’est surtout l’industrie lourde (acier, chimie, grosses constructions mécaniques), très gourmande en capitaux, qui était favorisée tandis que l’industrie des biens de consommation était négligée (faute de moyens financiers de l’État propriétaire et de revenus suffisants pour les consommateurs dont les achats sont restreints). Les résultats, du moins tels qu’ils sont donnés officiellement montrent une forte progression de l’acier (multiplié par quatre). Quant à l’agriculture, le secteur piétine avec seulement 0,5% de croissance annuelle alors que la population augmente de 2,3% par an.
Il est aussi à noter que, à part la suppression de l’esprit individualiste, le système du collectivisme était un système qui avait aussi pour but de faciliter la perception des impôts, mais aussi de permettre une meilleure utilisation du travail et du matériel.
Par conséquent la situation économique étant partiellement rétablie, les dirigeants communistes décident de passer à la construction d’une société socialiste. Ainsi Toutes les entreprises industrielles privées sont nationalisées (les anciens dirigeants en deviennent souvent les cadres), il en est de même pour le commerce (sauf le commerce de détail)
Abandon du modèle soviétique : Le Grand Bond en avant
La mécanisation agricole : Pour Mao Tsé-Toung, la collectivisation doit précéder la mécanisation, elle lui servira de base. La mécanisation est bien dans l’intérêt des paysans chinois, mais pas de façon immédiate car celle de l’agriculture ouvre un vaste marché : machines, engrais, matériel hydraulique, énergie électrique, moyen de transports…, qui leur permettra de bien travailler et de mieux produire.
À la fin de 1957, les dirigeants communistes chinois décidèrent d’abandonner le modèle économique soviétique. Faute de capitaux suffisants pour l’industrialisation ils décidèrent de mobiliser l’énorme richesse que représente le travail des centaines de millions de ruraux. Désormais les campagnes doivent produire tout ce dont elles ont besoin : Des bas-fourneaux et des mini-centrales sont construits afin de permettre la fabrication d’objets de la vie courante. Les ruraux sont regroupés dans 26 000 communes populaires (environ 5000 familles dans chacune d’elles).
Ces communes détiennent les moyens de production (terres, matériel agricole, ateliers industriels…). De plus, elles remplacèrent l’administration et géraient l’éducation, la santé, et la défense. Elles créèrent aussi des crèches, des réfectoires communs, et organisèrent les loisirs. Sur ce, ces politiques volontaristes ont permis de réduire l’extrême pauvreté au pays, notamment dans les villes, en offrant un accès à la nourriture, l’eau potable et aux soins médicaux au plus grand nombre, et ce alors que la population est passée d’environ 600 millions de personnes en 1949 à 900 millions en 1976.
Cependant cette politique échoue pour de multiples raisons. Pendant trois années de suite des catastrophes naturelles frappent la Chine. De plus la volonté de produire plus avait conduit à défricher les pentes, ce qui provoqua du ravinement emportant les terres cultivables ; les produits des bas-fourneaux étaient de qualité médiocre et peu utilisables. La tâche à accomplir submerge les cadres locaux qui avaient commis des erreurs.
Le Grand Bond en avant était ainsi un vaste programme de collectivisation agricole et de travaux publics et s’avérait irréaliste, causa une grande famine et la mort de 20 à 40 millions de personnes entre 1959 et 1962.
Suite à l’abandon du modèle soviétique, en 1960 les soviétiques rompirent leurs relations avec la Chine et retirèrent leurs techniciens et leurs installations
1978 à aujourd’hui : l’essor de « l’économie socialiste de marché »
L’ère Xiaoping : 1978-1992
La période du 1978-1980 a été marquée par les réformes de Deng Xiaoping, portées sur l’agriculture, l’industrie, la défense nationale et la science et technologie : les « 4 Modernisations », suite à l’échec du modèle de Mao Zedong.
Contrairement au modèle des communistes, le profit individuel est introduit, des stimulants matériels (des primes par exemple) sont versés aux salariés qui travaillent plus ou mieux. La responsabilité individuelle devient une des bases de l’organisation économique. On peut alors ainsi créer de petites entreprises industrielles, et dans les campagnes les familles sont incitées à posséder des terres afin d’augmenter leur productivité.
– Réforme du système de gestion micro-économique
La réforme du système de gestion micro-économique est la première étape clé du redémarrage économique de la Chine, car celle-ci représentait un manque d’initiative des agents micro-économiques, dans la recherche du progrès et de la richesse.
Afin de pouvoir mettre en oeuvre la stratégie de développement du ―Grand Bond en avant‖ de Tsé-Toung, le principal objectif de cette réforme était d’améliorer le mécanisme d’incitation des paysans, des dirigeants d’entreprise et des employés pour accroître l’efficacité économique du pays. Des mesures ont été ainsi prises pour chaque secteur.
– Première réforme : réforme agraire, réforme du système de responsabilité des ménages (SRM) Le SRM correspond à une réforme de gestion micro-économique en zone rurale. Avant 1978, la Chine avait déjà connu une réforme agraire.
Cependant cette activité représentait encore une activité de subsistance à cette époque. Ainsi lorsque Deng arriva au pouvoir sa priorité était de créer un surplus agricole nécessaire pour relancer l’industrialisation.
Si dans le système maoïste collectivisé traditionnel les agriculteurs recevaient un quota de production par le gouvernement et recevaient des rémunérations pour le respect de celui-ci, la réforme de Deng était l’opposé de ce système. Il avait établi un système de ―double voie‖:
Les quotas sont réduits: qui constituent un filet de sécurité sociale, c’est-à-dire une sécurité alimentaire, mais aussi un facteur qui encourageait les paysans à prendre le risqué de produire plus qu’ils consomment.
La production de nourriture au-dessus du quota pouvait être vendue au prix du marché de libre échange à un prix environ 50 à 75% plus élevé : c’est ce qu’on appelait ―les gains d’efficacité d’un ―flat-tax‖ (taxe forfaitaire)‖
En absence de droits de propriété privée, les paysans ont aussi reçu ―les quasi-droits de propriété privée‖ avec des baux renouvelables sur leurs terres, qui étaient de 5 ans, puis 10, 15 et finalement 30 ans. Ce système était un véritable succès, puisqu’il a conduit à une augmentation de la production d’un tiers, ce qui a conduit ensuite à l’unification des deux voies s’était fait en 1992.
Suite à cela, la Chine a rapidement diversifié les grains envers les produits les plus rentables, comme les fruits, fleurs, légumes, la volaille et les porcs. Ce qui a augmenté les revenus des paysans mais aussi a donné un plus large choix aux consommateurs.
Ce système à ―double voie‖ était aussi appliqué pour les entreprises communales et villageoises, les ZES et les entreprises d’état, qui est devenu la base du ―capitalisme chinois avec des caractéristiques socialistes‖: l ―économie socialiste de marché‖.
– Deuxième réforme : La création des entreprises communales et villageoises (ECVs)
Ce domaine de réforme de Deng était l’une des idées les plus novatrices dans l’économie de développement.
Comme dans la plupart des PVD, en 1978 la Chine faisait aussi face à un sous-emploie des paysans car les fermes chinoises étaient très petites et inefficaces. Ainsi pour une même production, le secteur n’avait qu’à employer moins de la moitié de main d’oeuvre. Mas à côté de la réforme agricole en combinaison avec l’industrialisation, un problème de migration des pauvres ruraux vers les villes mal-préparées se crée. Ce qui entraine des grands problèmes sociaux.
Ainsi pour minimiser ce-dernier, Deng avait décidé de transférer l’industrie à la campagne pour absorber cette main d’oeuvre excédentaire et en limitant la migration rurale à travers un système de passeport interne (le système Hukou). C’est ainsi que sont créées les ECVs, qui sont la suite de la mécanisation et l’industrialisation du secteur agricole.
Ces ECVs sont des entreprises publiques sous la supervision de gouvernements locaux, mais orientées vers le marché et qui se sont développées sur le dos de l’industrie communautaire établie durant le ―Grand Bond en avant‖ de Zedong. Les villages sont propriétés ultimes des ECVs, tandis que le contrôle ou ―droits d’utilisation‖ sont délégués à leurs gestionnaires.
Les ECVs sont devenues une vaste nouvelle source de produits de consommation de main-d’oeuvre intensive (telles que l’artisanat rural, les produits agricoles transformés, les biens manufactures légers) et constituent surtout une forte concurrence pour les entreprises publiques inefficaces.
L’emploi dans les entreprises rurales est passé 28 millions en 1978 à un sommet de 135 millions en 1996, et la valeur de la production avait dépassé celle de l’agriculture en 1987 et était plus de la moitié de la production industrielle dans les années 1990.
Adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (2001) : Libéralisation de l’économie chinoise
Demandée par la République populaire de Chine le 10 juillet 1986, couronné par vingt ans de travails de réformes économiques soigneusement planifiées et quinze ans de dures négociations, la Chine adhéra l’OMC le 11 décembre 2001, après une cérémonie de signature à Doha le 11 novembre, pour devenir officiellement membre de l’organisation au 1er janvier 2002. La République populaire de Chine s’engagea alors à libéraliser son économie comme prévu lors des négociations. Elle doit alors en particulier :
Accorder un traitement non discriminatoire à tous les membres de l’OMC. Toutes les entreprises étrangères se verraient accorder un traitement qui ne serait pas moins favorable que celui accordé aux entreprises chinoises en matière de commerce ;
Ne pas pratiquer de contrôle des prix à des fins de protection des producteurs ou fournisseurs de service locaux ;
Refondre sa législation intérieure, présente et future, pour la mettre en accord avec l’accord conclu avec l’OMC ;
Dans les trois ans suivant l’adhésion, donner le droit à toutes les entreprises d’importer, d’exporter et de commercer librement avec l’étranger, avec un nombre limité d’exceptions ;
Et enfin, ne pas maintenir ou accorder de subventions à l’exportation sur ses produits agricoles.
Il est vrai que depuis 1978, la Chine avait commencé à enregistrer une croissance économique soutenable. Cependant, c’est à partir de 2001, c’est-à-dire à partir de son intégration à l’OMC qu’on constate une croissance économique très significative.
De même, l’adhésion de la Chine à l’OMC a aussi confirmé sa place grandissante dans l’économie mondiale, faisant d’elle un nouveau pôle économique de taille mondiale à l’instar des États-Unis, de l’Union européenne et du Japon.
Voici quelques images de la Chine depuis ses réformes et après son adhésion :
Elle fait aussi partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies
Hong Kong, devient dans les années 2000 l’une des plus grandes places financières du monde et possède l’économie la plus libérale du monde.
En 2010 la Chine devient à ce qu’on appelle l’« usine du monde » car elle devenait le premier pays manufacturé au monde, devant les Etats-Unis avec 20% de la production mondiale.
En 2011, la Chine devient le deuxième producteur mondial de PC et la ville de Datang la « ville de la chaussette » le premier producteur mondial des produits textiles.
En 2014, la Chine devient la deuxième puissance économique mondiale, après les Etats-Unis et avant le Japon.
Elle représente à travers cette puissance le premier pays exportateur au monde.
Aujourd’hui, la Chine est le premier pays de millionnaire au monde, car depuis 1999 jusqu’à aujourd’hui le nombre de millionnaires en dollars (US) est passé de moins de 100 000 en 7 millions
Les exportations chinoises, particulièrement compétitives en raison du faible taux de change du yuan, constituent une grande partie du déficit commercial américain. La Chine dispose ainsi d’énormes réserves de change, qui garantissent dix-huit mois d’importation, en couvrant dix fois les dettes à court terme du pays et en gageant 20 % de la masse monétaire. Dopée par l’excédent commercial, la Banque du Peuple engrange quinze milliards de dollars de devises supplémentaires chaque mois.
2013 : De nouvelles réformes.
Le 9 jusqu’au 12 novembre 2013 le troisième Plenum du XVIIIe Comité central du Parti communiste chinois a été tenu à Pékin. On y a décidé une série d’importantes réformes :
Des mesures réduisant l’intervention de l’État : suppression des procédures d’examen et d’approbation préalables pour les investissements (sauf dans les secteurs de la sécurité nationale et de l’écologie et pour les investissements stratégiques) ; fin des prix administrés (sauf services publics) au profit de prix de marché ;
Des mesures accroissant le rôle des capitaux privés : possibilité de leur association avec des capitaux publics, impliquant la fin des monopoles d’État dans divers secteurs : chemins de fer, transport aérien, finance, énergie et télécoms ; possibilité de créer des banques privées ;
Un renforcement de l’indépendance de la justice ;
Une réforme afin de donner davantage de droits aux agriculteurs sur la propriété des terres qu’ils cultivent ;
Rééquilibrer le mode de croissance en le réorientant vers le marché intérieur : réforme des modalités d’évaluation des dirigeants locaux (la croissance du PIB ne sera plus le seul critère important, de nombreux critères de bonne gestion et des critères sociaux et écologiques seront pris en compte), amélioration des régimes sociaux, réforme du Hukou et de la politique de l’enfant unique, etc.
En 2014, la Chine fonde la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) pour contrebalancer le poids des institutions financières issues du monde occidental.
En mars 2015, le Royaume-Uni, suivi de la France, l’Allemagne et l’Italie annoncent leur souhait de devenir membres de la banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. La Suisse a fait de même quelques jours après et la Russie a également annoncé son accord fin mars 2015.
En ce qui concerne les 57 pays membres, le Japon et l’Inde sont les seules grandes économies en Asie à ne pas demander l’adhésion. Taiwan l’a également demandé, mais celle-ci a été rejetée. Même la Corée du Nord a demandé l’adhésion, mais beaucoup plus de transparence économique aurait été nécessaire pour qu’elle rejoigne la banque. Presque toute l’Europe occidentale, sauf la Belgique et l’Irlande, a officiellement adhéré à l’AIIB.
Dotée de plusieurs dizaines milliards de dollars, elle a pour but d’asseoir la nouvelle diplomatie économique chinoise et de financer les besoins massifs en infrastructures en Asie (autoroutes, chemins de fer, télécommunications, etc.), à partir de réseaux financiers convergeant vers la Chine.
En 2004, la Chine représente le premier détenteur de réserves au monde avec 3 970 milliards de dollars américains en fin du mois septembre
Les réformes agricoles
Afin de sortir son peuple de la pauvreté, de la sous-alimentation et comme pour tout début d’un processus de croissance et de développement, la Chine a débuté sa réforme dans le secteur agricole. Elle a mis en place certains facteurs qui ont contribué à la croissance de son agriculture, dont la distribution des terres, la privatisation de celles-ci, la mécanisation du secteur (qui entame le processus d’industrialisation), et la commercialisation de ces produits.
Par ailleurs la Chine avait aussi fait recours à la redistribution des revenus des plus riches aux plus pauvres afin d’augmenter les revenus de ces-derniers, mais cette politique avait engendré une augmentation de la consommation en alimentation, qui fait augmenter la production et le revenu des agriculteurs.
Cependant cette situation mis en danger l’épargne nationale, qui devrait permettre à la nation d’établir une croissance agricole autofinancée et une accumulation de capital pour une industrialisation. Ainsi le gouvernement chinois a imposé un régime strict de contrôle alimentaire afin de limiter cette consommation. Par ailleurs le soutien de l’Etat grâce à la « politique de soutien à l’agriculture » a également eu des répercussions sur le développement de l’agriculture chinoise. Ainsi, minimes en 2001 au moment où la Chine entrait au sein de l’OMC, les soutiens internes en 2012 se chiffrent à 73 milliards USD (environ 461 milliards CNY). Cette politique a pour triple objectif : développer le potentiel productif de son agriculture, améliorer la sécurité alimentaire de sa population, et assurer un état d’équilibre entre les populations rurales et urbaines. Pour les atteindre, la Chine a mis en place de nombreux programmes de soutien axés sur deux thématiques principales qui concentrent 85 % des aides versées : l’accroissement du potentiel productif national et l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs. « En 2004, le gouvernement chinois a annoncé dans son programme national l’élimination progressive de la taxe agricole ». « Eliminée totalement en 2006 », elle a permis une économie de 21 milliards de dollars par an aux agriculteurs. Ils ont institué des paiements directs aux producteurs de céréales, d’abord dans les zones limitées, et enfin « à l’échelle nationale en 2007». La répartition de ces versements variant d’une région à l’autre.
Les agriculteurs chinois ont aussi subi, au cours de la dernière décennie, la hausse des coûts des intrants. Ainsi, pour les aider à couvrir les coûts du pétrole et des engrais, le gouvernement chinois a mis en place une subvention annuelle. Et lorsque les coûts des intrants diminuent, le montant de la subvention reste constant. Cette politique a contribué à soutenir le niveau des revenus des agriculteurs, mais aussi le bien-être des consommateurs.
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Table des matières
INTRODUCTION
PRESENTATION DE LA CHINE
Chapitre 1: LA CHINE
Section 1 : Histoire
Section 2 : Histoire économique de la Chine.
Section 3 : Les ressorts de la croissance économique de la Chine
Chapitre II : LA STRUCTURE DE L’ECONOMIE DE MADAGASCAR
Section 4 : La croissance économique interne
Section 5 : Secteur extérieur
Section 6 : Le secteur monétaire
Section 7 : Secteur infrastructure et productif
Section 8 : Secteur administratif et social
Section 9 : Les investissements directs étrangers
Section 10 : La situation sociale
Chapitre III : ANALYSE COMPARATIVE DES CONTEXTES PRESENTE EN CHINE ET A MADAGASCAR
CONCLUSION
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