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Cadre général de l’étude

Problématique de l’étude

Pays ouvert sur l’océan atlantique, le Sénégal dispose d’un littoral de 718 km de côtes réputées parmi les plus poissonneuses du monde. Le secteur de la pêche joue un rôle de premier plan dans le développement socio-économique en Afrique de l’ouest en général et au Sénégal en particulier. Les captures annuelles se situent en moyenne autour de 450 000 tonnes (CRODT, 2009 ; DPM, 2013). Au plan économique et social, le secteur de la pêche joue un rôle considérable. Avec 3% du PIB national, la pêche est aussi le premier secteur en termes d’exportations avec une valeur commerciale d’environ 200 milliards de FCFA par an (Coulibaly, 2011 ; ENDA, 2007). Ce secteur est un pilier en matière de lutte contre le chômage avec environ 600 000 emplois directs et indirects. Sur le plan alimentaire et nutritionnel, il convient de signaler que la pêche fournit environ 70% des apports en protéines d’origine animale (Fall, 2018).
En termes d’importance socioéconomique, la pêche artisanale constitue le moteur du secteur de la pêche avec une flottille comprise entre 20 000 et 30 000 pirogues. La pêche artisanale à elle seule contribue pour 11 % du PIB primaire et 2,5 % du PIB total. Tout en contribuant significativement aux exportations, la pêche artisanale fournit la quasi-totalité des produits halieutiques consommés au Sénégal. Elle concentre également l’essentiel des emplois directs et surtout indirects avec notamment des milliers de personnes travaillant dans le mareyage, la transformation, le transport, etc.
En dépit de son importance majeure, la pêche artisanale fait face à des difficultés au cours de ces dernières années. En effet, avec la pression excessive exercée sur les ressources halieutiques, certains stocks dont les espèces démersales côtières sont en état de surexploitation (FAO, 2012). Parmi les stocks surexploités, certains ont même atteint des seuils critiques avec des risques d’effondrement voire d’extinction. Le thiof (Epinephelus aeneus) est particulièrement dans cette situation (FAO, 2012 ; Thiao et al., 2012). Or cette espèce qui très emblématique au Sénégal comporte plusieurs enjeux économiques qui ne sont pas suffisamment mis en exergue. C’est dans ce cadre que s’inscrit la présente réflexion qui apporte une contribution mettant l’accent sur certains facteurs économiques clé comme le volume et la valeur commerciale de la production de thiof, le prix au débarquement, les exportations, etc. Les résultats produits dans le cadre de ce mémoire pourront améliorer les connaissances sur l’exploitation artisanale du thiof au Sénégal surtout sur le plan économique. Ils pourront également servir pour l’élaboration et la mise en œuvre de meilleures politiques de gestion des ressources halieutiques du pays.

Objectifs de l’étude

L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’analyse des enjeux économiques de l’exploitation artisanale du thiof (Epinephelus aeneus) pour améliorer les politiques de gestions des ressources halieutiques au Sénégal. Plus spécifiquement, l’étude vise à :
 Caractériser les pêcheries artisanales de thiof ;
 évaluer les retombées économiques de l’exploitation artisanale du thiof ;
 proposer des mesures économiques pour la durabilité de l’exploitation du thiof.

Définition des concepts

 Pêcherie : un ou groupe d’engins ciblant une espèce ou groupe d’espèces relativement similaires.
 Engin de pêche: instrument ou outil utilisé pour la pêche.
 Parc piroguier: ensemble des pirogues opérant dans zone donnée à un instant donné.
 Flottille de pêche : ensemble du parc piroguier et de tous les équipements et outils associés permettant de faire la pêche.
 Effort de pêche: ensemble de pirogues qui partent en mer pour pêcher durant un certain temps.
 Capture : quantité totale de poissons pêchés.
 Débarquement : quantité de poisson mise à terre.
 Prix au débarquement : prix du poisson lors de sa première vente juste après son débarquement.
 Valeur commerciale : montant des recettes issues de la première vente d’une espèce.

Synthèse bibliographique

Bref rappel de la bioécologie du thiof

Zone de répartition du thiof

Le mérou blanc (Epinephelus aeneus) encore appelé thiof en Wolof est une espèce de poisson démersale côtière qui est présent (Figure 1) dans tout le sud de la Méditerranée et le long des côtes ouest de l’Afrique (Heemstra, 1991). Dans l’atlantique Est, il fréquente les eaux le long des côtes mauritaniennes et sénégalaises, mais son air de répartition s’étend plus au sud. Ainsi selon Cadenat (1935), cette espèce est signalée au Gabon, au Cameroun et en Angola. Au Sénégal, des connaissances plus détaillées ont été apportées par Domain (1980) qui a réalisé une étude d’abondance par chalutage sur le plateau continental sénégalais. Le thiof est aussi fréquemment rencontré sur les côtes sud de la Méditerranée (jusqu’à 44°N) et dans la Mer adriatique (Glamuzina et al. 2000). Il présente une affinité saharienne et on le trouve souvent dans les eaux froides de la partie supérieure du plateau continental mauritanien de température située entre 18 et 20°C, sur des fonds de 10 à 200 m. Cependant, les grands individus (taille supérieure à 60 cm) affectionnent plus particulièrement les fonds rocheux et les fonds sableux, c’est-à-dire les biotopes les plus profonds (Domain, 1980). Les faibles profondeurs situées près de la côte, dans les lagunes et dans les estuaires proche du littoral sont généralement occupés par les juvéniles. Roy (1992) a montré que la migration saisonnière du thiof du nord (20°N) vers le Sud est liée à une augmentation intense de l’upwelling sénégalo-mauritanien.

Reproduction et alimentation du thiof

Des études menées par Bruslé et al. (1975) en Tunisie ont démontré que le thiof se reproduit pendant l’été avec une phase de ponte plus active dans la période de juillet à septembre. Ces auteurs ont également constaté que le thiof présente un hermaphrodisme protogyne (vie sexuelle composée d’une partie femelle et d’une partie mâle). En effet, la plupart des femelles changent de sexe lorsqu’elles atteignent le poids d’environ 9 kg. Mais on trouve aussi parfois des mâles plus petits (de 3 à 5 kg). Pour Heemstra et Randall (1993), l’examen des gonades a permis de déterminer que la première maturité sexuelle est générale chez les individus de poids d’environ 5 kg, ce qui correspond à des longueurs totales qui tournent autour de 50 cm. Il est cependant très difficile de connaître la taille exacte d’inversion sexuelle qui se situerait dans les intervalles entre 9 et 15kg soit environ 90 cm. Selon Domain (1980), la reproduction se déroulerait tout au long de la côte au sud (Sénégal) et dans la partie nord (Mauritanie). En ce qui concerne le régime alimentaire, il faut noter que d’une manière générale, le thiof se nourrit de poissons, de céphalopodes et de crustacés. Cadenat (1954) a observé sur les côtes ouest africaines que cette espèce a un régime à base de poissons parmi lesquels les apodes figurent très souvent. En outre, ses observations ont montré que le thiof s’alimente activement pendant la nuit.

Variations saisonnières de l’abondance du thiof

L’abondance du thiof (Figure 2) au niveau des côtes sénégalaises est fortement influencée par les saisons hydro climatiques. En effet, des variations significatives entre la saison chaude (juin à octobre) et la saison froide (novembre à mai) ont été observées dans les débarquements (CRODT, 2006). Pendant la saison froide, la forte abondance serait due à une migration des individus de la Mauritanie vers le Sénégal, sous l’influence de l’upwelling côtier saisonnier qui favorise l’enrichissement des eaux du plateau continental (Cury et Roy, 1988). En fin d’avril, avec le réchauffement des eaux, se déclenche la migration inverse vers le Nord. La migration du thiof serait donc déterminée par la recherche d’un préférendum en fonction des conditions environnementales et de la disponibilité de nourriture.

Caractéristiques de l’exploitation artisanale du thiof

Généralités sur l’exploitation du thiof au Sénégal

Le thiof appartient à la famille des serranidés qui comportent un ensemble d’espèces communément appelées « mérous ». À travers leur exploitation artisanale et industrielle, ces espèces de mérous occupent une place importante dans l’économie sénégalaise. Dans le cas particulier du thiof, plusieurs auteurs ont abordé la problématique de son exploitation. Selon Gueye (1988), les entrepreneurs européens ont tenté les premières expériences de pêche industrielle dans les eaux sénégalaises à partir des années 1980. Mais avec l’avancée de la technologie et la découverte de nouveaux fonds de pêche ainsi que l’évolution du droit de la mer au profit des états côtiers africains, la pêche nationale du thiof a connu ensuite son essor. Pour Geoffroy Saint-Hilaire (1817), le thiof tient une place particulièrement importante puisqu’étant très apprécié par le consommateur sénégalais. Tout en étant fortement demandé à l’étranger (Europe surtout), il est incontestablement le poisson le plus recherché sur le marché local et entre aussi dans la composition des plats traditionnels consommés quotidiennement. En ce qui concerne Brusle (1985), il rappelle que cette espèce est la plus ciblée par la pêche artisanale et la plus importante en termes de captures parmi les sept espèces de mérous rencontrés sur les côtes sénégalaises. Plus récemment, des études ont démontré que du fait d’une exploitation particulièrement intense durant les trente dernières années, les populations du thiof au Sénégal ont connu un effondrement dû au boom de la pêche artisanale en plus de la pression de la pêche industrielle chalutière (FAO, 2012 ; Laurans et al., 2004 ;Thiao et al., 2012). Selon Thiao (2009), la moyenne des captures sur les 10 dernières années est de 372 tonnes pour la pêche artisanale contre 48 tonnes pour la pêche industrielle. Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994, l’essentiel des captures de thiof est exporté en Europe et plus particulièrement en France.

Les engins de pêche artisanale ciblant du thiof

Bien qu’il soit capturé parfois accessoirement par une variété d’engins dont les filets dormants et les sennes tournantes, le thiof est surtout ciblé par trois principales techniques de pêche à la ligne. C’est notamment le cas de la ligne simple encore appelée ligne normale (ln), de la ligne palangre (pal) et de la ligne glacière (lg).
La pêche à la ligne normale est un des métiers les plus anciennement pratiqués par les pêcheurs lébous et guet-ndariens. Parmi les espèces principalement visées par cette technique il y’a le thiof et le pageot. La ligne normale est constituée d’un fil de nylon de diamètre et de longueur variables. Le bout de ce fil qui est lesté de plomb est muni d’avançons équipés de 1 à 5 hameçons. Les hameçons dont la taille dépend de celle de l’espèce ciblée sont appâtés, généralement, avec des sardinelles.
D’une longueur pouvant atteindre 500 mètres, la palangre comporte une ligne maîtresse faite de cordage. Elle est lestée à chaque extrémité, et entre les extrémités sont posés des avançons munis d’hameçons. La distance entre les avançons ainsi que la taille des hameçons dépendent des espèces ciblées. Ce mode d’exploitation permet de pêcher des espèces de grande taille plus prisées sur le marché sénégalais et pour l’exportation.
Dans la nomenclature du CRODT, la ligne dite glacière n’est rien d’autre que la ligne normale ou la palangre qui est utilisée à bord de grandes pirogues équipées de cales à glace. Contrairement aux petites pirogues qui effectuent généralement des sorties quotidiennes, les pirogues glacières font des marées de plusieurs jours pouvant atteindre deux semaines. Ces pirogues vont même pêcher dans les eaux des pays voisins comme surtout la Guinée Bissau.

Matériel et méthode

Recherche documentaire

La recherche documentaire a principalement consisté à l’examen d’ouvrages, de rapports d’étude et de revues liées au thème. En plus des documents directement exploités à l’IUPA, au CRODT et à la DITP, des recherches faites sur internet ont également permis de rassembler beaucoup de documents électroniques. La recherche documentaire a permis de mettre à disposition une diversité de connaissances et de données ayant un rapport avec le sujet traité dans ce mémoire. En outre, elle a servi de mieux cerner et affiner les différents éléments de la méthodologie. C’est également la recherche documentaire qui nous a permis de mieux alimenter et étayer nos propositions de mesures économiques pour la durabilité de l’exploitation ainsi que la discussion des résultats.

Collecte des données

Collecte des données au niveau du CRODT

La plupart des données utilisées dans ce mémoire proviennent des bases de données du Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT). Dans cette institution de recherche, les procédures de collecte des données sont relativement complexes et basées exclusivement sur une démarche scientifique. Il existe trois types de recueil de données : le recensement du parc piroguier et des engins de pêche, le relevé de l’effort de pêche et l’enquête sur les captures et le prix au débarquement.
En l’absence de contrainte particulière, généralement d’ordre financier, le recensement a lieu deux fois par an (saison froide et saison chaude). La zone couverte s’étend le plus souvent de Saint Louis à Djifère. Mais à chaque fois que cela est possible, il couvre tout le littoral du Sénégal. C’est notamment le cas du recensement de 2016 dont nous avons utilisé les données sur la flottille de pêche. Le recensement est effectué par les enquêteurs de la pêche artisanale appuyés par une équipe mobile de chercheurs et de techniciens. Les informations collectées ont trait, entre autres, aux centres d’attache et d’origine de la pirogue, à l’équipage, à la puissance du moteur, aux engins utilisés, etc. Le traitement de ces informations permet, entre autre, de faire l’état du parc piroguier, les engins de pêche et l’équipage en termes de nombre de pêcheurs. Il permet également de calculer les coefficients d’extrapolation qui servent à estimer l’effort et les captures par région ou zone maritime.
Les enquêtes de routine sur l’effort de pêche et les captures débarquées par la pêche artisanale sont effectuées au niveau des 14 principaux centres de pêche le long du littoral. Il s’agit de Saint Louis, Kayar, Yoff, Ouakam, Soumbédioune, Hann, Mbour, Joal, Djifère, Foundiougne, Bétenty, Kafountine, Ziguinchor et Cap Skiring. L’effort est collecté par des aides de plage qui s’informent quotidiennement sur le nombre de sorties en mer selon l’engin de pêche. Trois procédés liés à la physionomie de chaque centre sont utilisés. Il s’agit du pointage, du double comptage et de l’interview. Pour les captures, la méthodologie est basée sur une stratification à trois niveaux (centre de pêche – quinzaine – engin de pêche). Cette stratégie a pour but de mieux prendre en compte les fluctuations spatio-temporelles et les spécificités de chaque type de pêche.
Dans le cadre des enquêtes faites en permanence au sein du CRODT, il y’a des échantillonnages spécifiques faits pour collecter les données sur les prix au débarquement. À ce niveau, les principales espèces sont distinguées et les données sont collectées chaque jour en fonction des engins de pêche et des tranches horaires de débarquement. Ainsi, pour mieux prendre en compte les fluctuations intra-journalières des prix, l’enquêteur effectue trois observations quotidiennes au moins pour chaque espèce : en début, au milieu et en fin de journée. Toutefois, le chiffre de trois observations n’est pas limitatif. Si des variations de grandes amplitudes sont observables dans un court intervalle de temps, l’enquêteur relève plus de trois observations pour les espèces concernées.
LA figure ci-dessus présente le découpage de la zone côtière adopté dans le cadre de la collecte des données du CRODT.
Les données relatives aux exportations en volume et en valeur pour le thiof sont issues de la Direction des Industries de Transformation des produits de Pêche (DITP). Au niveau de la DITP, le suivi des exportations est assuré par la Division des Inspections et du Contrôle (DIC). Celle-ci collecte les données d’exportation à partir des certificats qu’il délivre aux exportateurs au port et à l’aéroport de Dakar. La méthode de collecte repose donc sur les déclarations fournies à travers les documents d’exportation délivrés. Toutefois, à travers le dispositif mis en place, il existe un système de contrôle qui crédibilise les déclarations. En effet, l’exportateur fait une déclaration préliminaire d’intention en donnant la composition des espèces qu’il souhaite exporter. Par la suite, un agent de la DIC se déplace sur place pour vérifier la qualité du produit. L’exportateur procède ensuite à une dernière déclaration avant la délivrance du certificat d’origine et de salubrité qui accompagne le produit.

Analyse des données

Analyse de la flottille artisanale ciblant le thiof

La flottille de pêche ciblant le thiof a été analysée à travers le nombre de pirogues. Une fois extraites de la base de données sur le recensement de 2016 à travers le logiciel SPSS, les données ont été regroupées selon la zone maritime et l’engin de pêche. Pour cela, le logiciel Excel a été utilisé pour concevoir un tableau croisé dynamique. En ne retenant que les trois engins qui ciblent le thiof, les données ont été sommés par zone maritime et par engin puis être représentées dans un graphique en barre dans Excel. Ce graphique présente ainsi de manière claire la répartition du nombre de pirogues selon la zone et l’engin.

Analyse de la production artisanale de thiof

Les données de captures ont été extraites de la base de données du CRODT en utilisant le logiciel SPSS puis agrégées pour former une série chronologique de 35 ans (1981 à 2015). En se servant d’Excel, un graphe de l’évolution des captures du thiof a été construit. Une analyse comparative de l’évolution des captures de thiof par rapport à celle des captures totales (toutes espèces confondues) a été effectuée.
Une analyse du prix au producteur encore appelé prix au débarquement (prix au kilogramme des captures effectivement débarquées) a été aussi effectuée. Les données de prix ont été extraites de la base de données du CRODT en utilisant le logiciel SPSS, puis agrégées pour former une série chronologique de 34 ans (1981 à 2014). Le tableau Excel a été ensuite utilisé pour la conception d’un graphique présentant l’évolution des prix. Une comparaison du prix au débarquement du thiof (Epinephelus aeneus), est faite avec celui de trois autres espèces similaires d’Epinephelus (E. gigas, E. caninus et E. gorensis).
En considérant les deux séries chronologiques de captures et de prix du thiof, la fonction d’offre de cette espèce a été déterminée. La fonction mathématique qui traduit au mieux la relation entre la production et le prix basée sur le graphe des nuages de point a été appliquée.
Les deux fonctions : fonction linéaire et logarithmique ont été appliquées et présentées ci-
dessous avec :
C : les captures,
P : le prix
a et b : les coefficients du modèle de régression
Ɛ : les erreurs ou résidus
Ln(C) : le logarithme népérien des captures
 Fonction linéaire :
 Fonction logarithmique : ,
Pour chacune de ces deux fonctions, le coefficient de détermination R2 a été calculé afin de déterminer celle qui offre le meilleur ajustement. Ainsi, celle qui présente le plus grand R2 a été retenue comme fonction d’offre du thiof.

Analyse des retombées économiques

En termes de retombées, une analyse du nombre potentiel d’emplois directs correspondant au nombre de pêcheurs a été effectuée. Ainsi les trois engins ciblant le thiof ont été retenus. Après extraction des données à partir de la base de données sur le recensement de 2016 avec le logiciel SPPS, les données ont été regroupées selon la zone maritime et l’engin de pêche grâce au tableau croisé dynamique. Le nombre total de pêcheurs (N) a été estimé en utilisant la formule suivante :
 n : est le nombre moyen de pêcheurs par pirogue ;
 F : est le nombre total de pirogue (flottille).
Le nombre de pêcheurs calculé est ensuite regroupé par zone maritime et par engin de pêche grâce au tableau croisé dynamique dans Excel. En ne retenant que les trois engins qui ciblent le thiof, les données ont été sommées pour ensuite être représentées dans un graphique en barre. Ce graphique présente ainsi la répartition du nombre total de pêcheurs impliqués dans l’exploitation artisanale du thiof selon la zone et l’engin de pêche.
En ce qui concerne la valeur commerciale qui représente une recette brute de l’activité de pêche, elle nous permet de donner une idée des revenus potentiels en l’absence de données sur les coûts d’exploitation spécifiques à la pêcherie de thiof. Pour l’analyse, il faut noter que la valeur commerciale (V) a d’abord été calculée en combinant le volume des captures débarquées (C) et le prix (P), avec notamment la formule suivante :
Cela a permis de donné une série chronologique qui s’étend de 1981 à 2014. L’évolution de cette série a été représentée sous forme d’un graphique en aire dans le tableau Excel. Cette forme de représentation nous a permis de mieux apprécier et de décrire l’importance et les fluctuations de la valeur commerciale du thiof.
Dans le cas des exportations qui constituent un indicateur important en termes de retombées économiques, une extraction manuelle des données à partir des rapports de la DITP a été effectuée. Ensuite, les données annuelles de 2010 à 2017 ont été regroupées dans un tableau synthétique dans Excel. En considérant le volume et la valeur des exportations de thiof, un graphique représentant simultanément l’évolution de ces deux variables a été construit. Pour compléter cette analyse, la valeur des exportations selon la destination a été aussi calculé et son évolution décrite.

Résultats

La flottille de pêche artisanale du thiof

En se basant sur les données du dernier recensement de la pêche artisanale effectué par le CRODT en 2016, la figure ci-dessous (Figure 4) montre le nombre de pirogues utilisant les engins qui ciblent le thiof selon la zone maritime. Exception faite de la Casamance où 288 pirogues à palangre ont été recensées, les engins ciblant le thiof sont surtout présents sur la Grande Côte notamment dans la zone du Fleuve, au Cap Vert et à Thiès sud sur la Petite Côte. En outre, dans ces trois zones, la flottille de pêche artisanale ciblant le thiof est de loin dominée par les pirogues à ligne simple suivie de la palangre alors que la ligne glacière est moins importante surtout au Cap Vert.
Dans le cas particulier du Cap vert, la ligne simple est utilisée par de nombreuses pirogues (832 pirogues), suivie de la palangre avec 592 pirogues et dans une moindre mesure la ligne glacière (167 pirogues). Pour la zone du Fleuve, on compte 499 pirogues de la ligne normale alors que la ligne glacière et la palangre sont rencontrées respectivement dans 222et 205 pirogues. Concernant la zone de Thiès sud, les différences entre les trois engins en termes de nombre de pirogues sont relativement faibles. Néanmoins, on note une légère prédominance de la ligne simple avec 412 pirogues. Les pirogues basées en Casamance n’utilisent que la palangre parmi les trois engins ciblant le thiof. Les zones du Sine Saloum et de Thiès nord ne comptent que quelques pirogues à ligne normale et à palangre alors que la ligne glacière est presque totalement absente.

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Table des matières

Liste des figures
Résumé
1 Introduction générale
1.1. Contexte
1.2 Cadre général de l’étude
1.2.1 Problématique de l’étude
1.2.2 Objectifs de l’étude
1.2.3 Définition des concepts
2 Synthèse bibliographique
2.1 Bref rappel de la bioécologie du thiof
2.1.1 Zone de répartition du thiof
2.1.2 Reproduction et alimentation du thiof
2.1.3 Variations saisonnières de l’abondance du thiof
2.2 Caractéristiques de l’exploitation artisanale du thiof
2.2.1 Généralités sur l’exploitation du thiof au Sénégal
2.2.2 Les engins de pêche artisanale ciblant du thiof
3 Matériel et méthode
3.1 Recherche documentaire
3.2 Collecte des données
3.2.1 Collecte des données au niveau du CRODT
3.2.2 Collecte des données au niveau de la DITP
3.3 Analyse des données
3.3.1 Analyse de la flottille artisanale ciblant le thiof
3.3.2 Analyse de la production artisanale de thiof
3.3.3 Analyse des retombées économiques
4 Résultats
4.1 La flottille de pêche artisanale du thiof
4.2 La production artisanale de thiof
4.2.1 Les captures débarquées de thiof
4.2.2 Le prix au débarquement du thiof
4.2.3 Détermination de la fonction d’offre du thiof
4.3 Retombées économiques de l’exploitation artisanale du thiof
4.3.1 Le potentiel de création d’emplois
4.3.2 La valeur commerciale des débarquements du thiof
4.3.3 Les exportations du thiof
4.4 Mesures économiques pour la durabilité de l’exploitation
4.4.1 Réduction des subventions incitant la surpêche
4.4.2 Régulation de la production par des quotas
4.4.3 Régulation des exportations de thiof
4.4.4 Écocertification de la pêcherie de thiof
5 Discussion des résultats
6 Conclusion
7 Références bibliographiques

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