Généralités sur les blocs multinutritionnels

Généralités sur les blocs multinutritionnels 

Problématique d’alimentation du bétail dans le sahel

Les pâturages naturels représentent près de 90% des ressources alimentaires pour le bétail dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne (COULIBALY, 2001). Cependant, l’extension rapide des surfaces cu Itivées consécutive à la démographie galopante, la persévérances des sécheresses répétées, l’intensification des phénomènes d’érosion et les dégradations multiformes de la nature dues aux hommes et aux animaux, ont fortement réduit les espaces pâturables (KIEMA et al, 2012). De plus, pendant la saison sèche, les pâturages naturels sont généralement pauvres. Selon GNANDA (2008), l’un des problèmes liés à cette pauvreté est la rapidité des cycles des herbacées sahéliennes. Ainsi, les stades correspondant à la mobilisation des principes nutritifs pour la formation des graines sont rapidement atteints, si bien que le tapis herbacé s’appauvrit très vite en éléments nutritifs, notamment protéiques. Les animaux font souvent recours aux graminées qui constituent la majeure partie de ces pâturages. Malheureusement, leur valeur nutritive se détériore rapidement avec l’âge et (‘avancée de la saison sèche (PAMO et al, 2007).

D’autres produits de compensation sont les résidus de récolte encore appelés sous-produits agricoles (SPA) correspondant aux pailles de céréales (mil, maïs, sorgho, riz) ainsi que les fanes des légumineuses (niébé, arachide,). Selon KIEMA et al. (2012), au Sahel, les quantités de fourrage les plus stockées concernent les tiges de céréales (près de 80%), les fanes de légumineuses (12,8%) et le fourrage naturel (12,6%). Or, les tiges de céréales sont de qualités médiocres. En effet, elles ne contiennent que 2 à 5 % de matières azotées totales (CHENOST et KA YOULI, 1997). Selon ces mêmes auteurs, l’azote de ces fourrages est en outre souvent inaccessible car il est lié aux parois cellulaires lignifiées. La valeur minérale et vitaminique de ces produits sont également très faibles.

Les éleveurs sont contraints à utiliser les sous-produits agro-industriels (SPAl) pour augmenter les performances de leurs animaux d’élevage. Cependant, un des principaux facteurs limitant de l’utilisation de ces produits est leur accessibilité. Les zones d’élevage sont souvent éloignées de leurs zones de production et l’on assiste fréquemment à une flambée des prix (SOME, 1998).

Historique des blocs multinutritionnels 

En saison sèche, la disponibilité et l’accessibilité de fourrage de bonne qualité est un grand défi que les éleveurs, surtout ceux du Sahel doivent relever. La technologie des BMN fait partie des stratégies développées pour relever en partie ce défi. Selon MOUDJAHED et al. (2000), la fabrication des BMN a vu ses premiers pas en Australie grâce aux travaux de BEANMES (1963). Ces auteurs rapportent que d’autres auteurs ont également réalisé des travaux sur les BMN tels que LENG (1984), SUDANA (1985), KlJNJU (1986), SANSOUCY (1986) et KAYOULI (1994).

Définition et importances des blocs multinutritionnels 

Un bloc multinutritionnel est un assemblage d’éléments homogènes renfermant des nutriments minéraux, azotés, énergétiques et parfois vitaminiques (GNANDA, 2008). Sa confection se fait à partir des ingrédients localement disponibles. Aussi, elle n’exige pas une haute technologie pour sa fabrication. Les avantages de cette technique résident dans l’amélioration des fermentations de la paroi végétale et de la croissance microbienne par un apport synchronisé et réparti sur la journée de l’azote et de l’énergie fermentescible, des minéraux et des vitamines (MOUJAHED et al, 2003). L’effet des blocs est appréciable sur la performance des ruminants. Du point de vu socio économie, l’intérêt des BMN est considérable. La vulgarisation à grande échelle de cette innovation contribuera certainement au développement de l’élevage et des gains substantiels pour l’économie nationale.

Les principaux intérêts des BMN sont les suivants:
﹣une complémentation minérale catalytique pour les microorganismes du rumen qui favorise les fermentations ruminales et par là, améliore la digestibilité et l’ingestibilité du fourrage ainsi que la nutrition azotée de l’animal grâce à une synthèse accrue des microbes du rumen;
﹣une supplémentation minérale qui fait souvent défaut chez les éleveurs;
﹣une facilité de manipulation et de transport, surtout pour les transhumants;
﹣une diminution des risques d’intoxication par l’urée (grâce à une consommation étalée),
﹣la possibilité de fabrication artisanale et de commercialisation à l’échelle villageoise;
﹣une diminution du coût de la complémentation.

Formulation des blocs multinutritionnels (BMN) 

Les blocs multinutritionnels sont surtout utilisés en période sèche comme compléments d’appoint aux animaux. Généralement, faute d’informations sur les bilans nutritionnels des animaux des élevages extensifs, comme c’est le cas de la plupart de nos élevages, il est toujours justifier d’opter pour ce type de complément qui fonctionne sur un principe de consommation à volonté et qui permet d’avoir une bonne disponibilité et de façon continue, de l’azote, des éléments minéraux et de l’énergie fermentescible dans le rumen (GNANDA, 2008). Le développement de la technologie des blocs multinutritionnels doit se faire sur la base de la prise en compte d’un certain nombre de conditions et d’élément existant dans le milieu de production (GNANDA et OUEDRAOGO, 2013):

﹣L’utilisation des blocs multinutritionnels n’est surtout recommandée que lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes pratiques rencontrés par les éleveurs tels que par exemple le manque de ressources alimentaires azotées pour les animaux en régime d’alimentation à base de résidus de récolte ou ceux exploitant les pâturages pauvres. Les effets des blocs multinutritionnels sont généralement peu significatifs lorsqu’ils sont apportés aux animaux qui reçoivent déjà une alimentation de qualité.

﹣Pour la technique d’alimentation basée sur l’utilisation des blocs multinutrionnels, le choix de l’animal cible est très important. Il est prouvé que la technologie est plus adaptée aux animaux laitiers, aux animaux de reproduction et dans une moindre mesure, aux animaux d’embouche. D’autres expériences ont montré également qu’elle peut s’appliquer aux systèmes de production utilisant les animaux de trait.

﹣Le transfert de la technologie au profit des éleveurs doit se faire sous une très bonne supervision et assistance techniques.

﹣Il faut prendre en compte le ratio coût/bénéfice dans l’introduction de la technologie au niveau local. Les éleveurs doivent obtenir des bénéfices financiers de leurs investissements; lesquels bénéfices vont dépendre aussi bien, du coût des intrants utilisés dans la confection des blocs, mais également des recettes issues de la vente des produits récoltés (lait, viande, travail).

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LITTERATURE
1. Généralités sur les blocs multinutritionnels
1.1. Problématique d’alimentation du bétail dans le sahel
1.2. Historique des blocs multinutritionnels
1.3. Définition et importances des blocs multinutritionnels
1.4. Formulation des blocs multinutritionnels (BMN)
1.5. Principales matières premières utilisées dans la fabrication des BMN
1.6. Qualité des blocs multinutritionnels
1. 7. Valeur nutritive des BMN
1.8. Effets sur les paramètres physico-chimiques du rumen
1.9. Impacts des blocs multi nutritionnels sur l’utilisation des fourrages et les performances des animaux
1.9.1. Impact sur l’ingestion et la digestion des fourrages
1.9.2. Impact sur la production laitière
1.9.3. Impact sur la croissance des animaux
1.10. Règles d’utilisation des blocs multinutritionnels
Il. Ingestibilité et digestibilité chez les ruminants
2.1. La digestion chez les ruminants
2.1.1. L’anatomie du tube digestif chez les ruminants
2.1.2. La digestion des aliments
2.L. L’ingestibilité et la digestibilité des aliments
2.2.1. L’ingestibilité
2.2.2. La digestibilité
2.3. Relation entre l’ingestibilité et la digestibilité
Généralités sur la production laitière
3.1. Définition et rôle du lait
3.2. Alimentation des vaches allaitantes
3.3. Les principaux facteurs d’influence de la production de lait
DEUXIEME PARTIE: ETUDES EXPERIMENTALES
. Matériels et méthodes
1.1. Présentation du site de l’étude
1.2. Formulation de blocs multinutritionnels et renforcement des capacités techniques des promoteurs/ promotrices à la fabrique des produits définis
1.2.1. Formulation de blocs multinutritionnels
1.2.2. Renforcement des capacités techniques des promoteurs/promotrices à la fabrique de BMN
1.3. Etude de la valeur alimentaire et nutritionnelle des deux (2) formules de bloc multinutritionnel
1.3.1. Evaluation des valeurs alimentaires: étude d’ingestibilité et de digestibilité
1.3.2. Evaluation de la valeur nutritionnelle des BMN : suivi d’insertion des BMN dans les élevages laitiers des acteurs
1.4. Analyse de la rentabilité financière de l’unité de production des blocs multinutritionnels
1.4.1. Définitions de quelques terminologies
1.4.2. Méthodes de détermination du bénéfice
1.5. Traitement et analyse des données
Il. Résultats
2.1. Renforcement des capacités techniques et niveau de participation des acteurs
2.2. Résultats de l’étude de la valeur alimentaire
2.2.1. Composition chimique des intrants utilisés dans la fabrication des Blocs et dans l’étude de digestibilité
2.2.2. Ingestibilité de la matière sèche des rations et des blocs multinutritionnels
2.2.3. Utilisation digestive des différentes rations
2.3. Résultats sur l’insertion des BIV1N dans les élevages laitiers des promoteurs/promotrices
2.4. Dressage du compte d’exploitation
III. Discussion
3.1. Formulation de blocs multinutritionnels, renforcement des capacités techniques et niveau de participation des promotrices
3.2. Compositions chimiques des aliments des blocs
3.3. Ingestibilité de la matière sèche des rations et des blocs multinutritionnels
3.4. Utilisation digestive des différentes rations
3.5. L’insertion des BMN dans les élevages allaitantes des promotrices
3.6. Analyse de la rentabilité financière de l’unité de production des blocs multinutritionnels
Conclusion
Références Bibliographiques
Annexes

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